Angelo Ambrogini, dit il Poliziano, appelé en fr. Ange Politien

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Humaniste italien (Montepulciano 1454 – Florence 1494).

Protégé de Laurent de Médicis et disciple de Marsile Ficin, il laissa une œuvre d'humaniste et de philologue, contenue dans les 12 livres de ses épîtres latines et dans les recueils de ses leçons universitaires (Mélanges, 1489). Il est l'auteur de vers en grec (56 épigrammes) et en latin – dans les Sylves en hexamètres – et d'une célèbre élégie en italien à la mémoire d'Albiera degli Albizzi, morte à 14 ans pour avoir pris froid en dansant. Si ses poésies de jeunesse en langue vulgaire oscillent entre l'alexandrinisme et la tradition populaire florentine, il excelle à transfigurer en mythe l'actualité courtisane dans deux chefs-d'œuvre. Les Stances pour le tournoi (1475-1478) célèbrent la victoire de Julien de Médicis, frère de Laurent, au tournoi de janvier 1475, et, au-delà de celle-ci, les mythes humanistes de l'amour, de la beauté et de la gloire. La mort violente de Julien dans le complot des Pazzi (26 avril 1478) décida Politien à interrompre son œuvre à l'octave 46 du livre II. La Fable d'Orphée (1480), qui prolonge, pour la dépasser, la tradition des Représentations sacrées du xve s., est le premier exemple de théâtre de cour d'argument profane. Ses lettres en langue vulgaire ainsi que sa correspondance latine sont un précieux témoignage sur la famille des Médicis à son apogée.