littérature élamite

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Langue ancienne attestée dès le iiie millénaire en Asie Mineure, dans le Zagros, le Luristan et le Khuzistan actuels, l'élamite était la langue d'un pays appelé Haltam par les Sumériens, Élumaïs par les Grecs, et dont la capitale était Suse. Les plus anciens monuments de cette langue (« proto-élamite ») furent rapidement concurrencés par la culture suméro-akkadienne. Hormis quelques documents juridiques et économiques, le premier texte « littéraire » est un traité par lequel un prince élamite se reconnaît vassal du roi d'Akkad Narâm-Sin (vers 2240). La domination politique des dynasties d'Our puis de Babylone se traduit par une akkadisation de toutes les formes d'expression, et seules certaines inscriptions et formules religieuses témoignent d'une inspiration nationale. Vers la fin du xive s. av. J.-C., une renaissance politique et culturelle s'amorce avec la dynastie d'Anshan et le règne d'Ountash-Houmban, bâtisseur de la ziggourat de Tchoga Zanbil (vers 1250), puis avec la nouvelle dynastie de Suse qui connaît son apogée avec Shilhak-In-Shoushinak (vers 1140-1125) : les textes historiques et les inscriptions sur les briques votives des grands sanctuaires sont alors rédigés en langue élamite. L'Élam retombe dans l'obscurité après la conquête de Nabuchodonosor Ier (vers 1120) et ne réapparaît qu'au ixe s. av. J.-C. comme État précaire dans l'orbite de Babylone : de cette époque datent des inscriptions sur les roches de Malamir, et des tablettes funéraires d'une nécropole de Suse qui révèlent une interprétation originale du voyage des morts aux enfers. Écrasé par l'Assyrie (646), l'Élam est partagé (612) entre les Mèdes et le royaume de Babylone, avant d'apporter à l'empire de Darius et de Xerxès une contribution politique et culturelle particulière (Suse sera une capitale achéménide), et de se fondre dans l'univers séleucide puis parthe et sassanide, l'élamite n'étant plus qu'une langue de traduction (inscriptions trilingues – élamite, akkadien, vieux perse – de Béhistoun et de Persépolis).