l'Ange ivre

Yiodore tenshi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame psychologique d'Akira Kurosawa, avec Takashi Shimura (le médecin), Toshiro Mifune (le ganster).

  • Scénario : Akira Kurosawa, Keinosuke Uegasa
  • Photographie : Takeo Ito
  • Musique : Fumio Hayasaka
  • Pays : Japon
  • Date de sortie : 1948
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 38

Résumé

Dans les faubourgs sous-prolétarisés de Tokyo, un vieux médecin essaie de venir en aide aux gens. Il n'a qu'une faiblesse : c'est un ivrogne. Il rencontre une petite frappe qui veut devenir un caïd, et lui découvre une maladie incurable. Une curieuse relation s'établit entre eux. Le médecin tend à prendre sur lui les erreurs du gangster qui connaîtra la rédemption avant de mourir.

Commentaire

Le premier film important de Kurosawa, qui décrit avec une exactitude cauchemardesque le Japon misérable de l'après-guerre. Il subit certainement l'influence du néoréalisme, comme de l'agressivité de Welles et du raffinement de Sternberg qui, rappelons-le, a toujours été vénéré par les Japonais. Cette parabole manifestement christique, alliée à une brutalité parfois extrême (la stupéfiante bagarre dans une usine de plâtre où les protagonistes sont recouverts de poussière blanche aussi impressionnante que du sang), préfigure à bien des égards le cinéma de Pasolini. Toshiro Mifune se révéla dans ce film par une création animale à fleur de peau, qui contraste harmonieusement avec la composition mesurée du si humain Takashi Shimura.