Rocco et ses frères

Rocco e i suoi fratelli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Luchino Visconti, avec Alain Delon (Rocco), Renato Salvatori (Simone), Annie Girardot (Nadia), Claudia Cardinale (la cousine), Roger Hanin (l'entraîneur), Max Carier (Ciro), Katina Paxinou (la mère).

  • Scénario : Luchino Visconti, Suso Cecchi d'Amico, Vasco Pratolini, Pasquale Festa Campanile, Massimo Franciosa, Enrico Medioli, d'après le roman de Giovanni Testori
  • Photographie : Giuseppe Rotunno
  • Décor : Mario Garbuglia
  • Musique : Nino Rota
  • Montage : Mario Serandrei
  • Pays : France et Italie
  • Date de sortie : 1960
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 h 45 (en Italie, 3 h 10)

Résumé

Une famille du sud de l'Italie est contrainte par la misère d'émigrer dans le Nord pour y trouver du travail. Simone réussit à devenir boxeur professionnel mais sera laminé par ce milieu malsain. Rocco s'essaie à différents métiers avant d'être poussé à faire de la boxe, sport qu'il déteste mais où il devient un champion. Tous deux aiment la même femme, Nadia, une prostituée. Rocco rompra avec elle, se sentant responsable de la déchéance de son frère, mais celui-ci la tuera.

Commentaire

Visconti concevait ce film comme la suite de La terre tremble, montrant la désagrégation d'une famille méridionale, qui aurait pu figurer dans le film précédent, au contact d'une métropole industrielle. Il s'y inspire de plusieurs récits mythiques et romanesques, principalement des Frères Karamazov de Dostoïevski. Plus qu'une tragédie où tous les éléments déterminent un dénouement fatal, le film est un mélodrame qui indique que tout aurait pu être différent sans d'injustes lois sociales qu'il faudra changer, et qui participe avec un amour de tous les instants au destin de chacun des protagonistes, nous faisant pleurer de mêmes larmes de compréhensive impuissance sur la dépravation de Simone et sur la beauté désenchantée de Rocco. Le répertoire intégral des sentiments humains y est magistralement orchestré, du sublime au dérisoire.