Reflets dans un œil d'or

Reflections in a Golden Eye

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame psychologique de John Huston, avec Elizabeth Taylor (Leonora Penderton), Marlon Brando (commandant Penderton), Robert Foster (Williams).

  • Scénario : Chapman Mortimer, Gladys Hill, d'après le roman de Carson McCullers
  • Photographie : Aldo Tonti, Oswald Morris
  • Décor : Stephen Grimes, Bruno Avesani, William Kierson, Joe Chevalier
  • Musique : Toshiro Mayuzumi
  • Montage : Russel Lloyd
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1967
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 45

Résumé

Dans un camp militaire, la femme du commandant trompe son ennui en faisant du cheval avec le lieutenant-colonel dont l'épouse est névrosée. Ils sont amants. Williams, un soldat puceau, les surprend et se sent attiré par la femme qu'il va observer, la nuit, dans son sommeil. Le commandant est attiré lui aussi par le jeune soldat.

Commentaire

Un superbe essai sur la folie ordinaire. Huston et Tonti ont travaillé l'émulsion du film pour privilégier les teintes dorées et rosées qui représentent la vision subjective du monde que pourrait avoir l'œil d'or du coq fou que peint le serviteur asiatique. Ce que « voit » ce coq, selon le serviteur, est grotesque. L'impression de grotesque qui domine effectivement le film naît de la distorsion entre certaines « manies » des protagonistes, enfermés dans leur solitude irrémédiable, et la banalité consternante des situations. Cette vision se résume dans le plan « fou » où la caméra panoramique évolue sans cesse entre le mari assassin, la femme hurlante et le soldat mort. Le « ridicule » des personnages est sans cesse contrebalancé par le pathétique de l'interprétation.