tigre à dents de sabre

Représentant d'une sous-famille fossile de carnivores félidés de grande taille, connus depuis la fin de l'oligocène (− 23 Ma) jusqu'au quaternaire (− 10 000 ans avant notre ère), et remarquables par le grand développement de leurs canines supérieures, en lames de poignard. Syn. : machairodonte. (Sous-famille des machairodontinés)

1. Nomenclature

sous-famille : machairodontiné
famille : félidé
ordre : carnivore
infra-classe : euthérien
sous-classe : thérien
classe : mammifère
sous-embranchement : vertébré
embranchement : chordé

Les tigres à dents de sabre, ou machairodontes, ont vécu de la fin de l'oligocène (− 23 Ma) jusqu'au quaternaire (− 10 000 ans avant notre ère). Ils étaient caractérisés par leurs canines supérieures qui s'allongeaient en lames tranchantes et recourbées et faisaient d'eux de redoutables prédateurs, s’attaquant à des proies de grande taille tels les mastodontes. Ils étaient plantigrades (contrairement aux félins actuels, digitigrades) et possédaient une courte queue. (voir aussi l'article tigre [faune])

2. Le genre Dinofelis

Les Dinofelis (du grec deino, « qui inspire la crainte » et du nom de genre Felis, qui désigne les chats) étaient présents en Eurasie (Dinofelis abeli, Dinofelis diastemata), en Afrique (Dinofelis barlowi, Dinofelis piveteaui) et en Amérique du Nord (Dinofelis paleoonca) entre − 5 et − 1,4 millions d'années. De la taille d'une grosse panthère, avec des pattes antérieures puissantes, ces félidés possédaient des canines tranchantes, mais moins développées que chez les autres genres de félins à dents en sabre. Dinofelis barlowi et Dinofelis piveteaui furent sans doute en Afrique des prédateurs des australopithèques et d'autres hominiens : on a en effet retrouvé en Afrique du Sud (site de Kromdraai) des restes de Dinofelis associés à ceux d'australopithèques, et au Kenya des dents d'un félin qu'on peut rapporter au genre Dinofelis dans le même contexte que des fémurs d'un hominidé du miocène, Orrorin tugenensis, portant des traces de crocs.

3. Le genre Megantereon

Les Megantereon (du grec mega, « grand, puissant ») ont vécu en Amérique du Nord, en Eurasie et en Afrique de − 10,3 à − 1,8 millions d’années. On a retrouvé en France le seul squelette complet de Megantereon cultridens. Cette espèce, de la taille d'un gros jaguar, dotée de canines supérieures d'une taille impressionnante, s’est éteinte en Europe à la fin du Villafranchien mais a survécu en Chine jusqu'au pléistocène moyen.

4. Le genre Machairodus

On connaît de nombreuses espèces de Machairodus (du grec makaira « sabre », et odous, odontos « dent ») de taille variable distribuées en Eurasie, en Afrique et en Amérique du Nord entre − 15 et − 2 millions d'années (Machairodus africanus, Machairodus aphanistus, Machairodus giganteus, Machairodus oradensis, Machairodus colorandensis). Les espèces les plus petites avaient la taille d'un gros lion.

5. Le genre Smilodon (du grec smilê « tranchet, ciseau »)

Le genre Smilodon (du grec smilê « tranchet, ciseau ») a vécu sur le continent américain, de − 2,5 millions d’années à − 10 000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire. On en connaît trois espèces : Smilodon populator, Smilodon fatalis et Smilodon gracilis.

Les smilodons étaient des félins de très grande taille (en moyenne 1,20 m à l'épaule et plus de 2 m de long pour Smilodon  populator), aux pattes robustes. Leurs incisives supérieures, les plus grandes de celles de tous les machairodontes, pouvaient atteindre une longueur de 28 cm et dépassaient leur mâchoire de 17 ou 18 cm.

6. Convergence évolutive

Un remarquable exemple de convergence évolutive est fourni par le genre Thylacosmilus qui groupe plusieurs espèces fossiles de marsupiaux à l’allure de félins ayant occupé les pampas d'Amérique du Sud. Apparu au Miocène, Thylacosmilus atrox possédait d’impressionnantes canines en lames de sabre, plus longues même que celles du Smilodon, mais dont la croissance était continue, comme celles des rongeurs. Ce redoutable prédateur s'est éteint sans descendance au commencement du pléistocène (lorsque l'Amérique du Sud et l’Amérique du Nord se sont réunies), devant la concurrence des vrais félins, mieux adaptés.