rangaku

Lorsque les Tokugawa choisissent, en 1637, de préserver leur société en se fermant à l'Occident, ils décident en contrepartie de maintenir une information permanente sur la technologie des Européens, dont l'armement a prouvé l'efficacité.

Pour ce faire, ils autorisent la Compagnie hollandaise des Indes orientales à conserver un comptoir dans l'île de Deshima. C'est alors que va commencer, par l'étude des sciences occidentales, le rangaku (« culture hollandaise »), qui se poursuivra jusqu'à l'ère Meiji. Les Japonais demandent aux Hollandais de leur apporter, outre des armes, qui continuent à représenter une part des échanges, des échantillons de toutes les innovations occidentales, ainsi que des traités scientifiques, des cartes, des manuels de polémologie, bref, tout ce qui peut présenter un intérêt stratégique. L'existence même de cette veille technologique, réservée aux élites politiques, explique la rapidité avec laquelle se sont opérées les réformes après la disparition du bakufu. Le Japon savait, instruit par l'exemple chinois, à quel point la modernisation devenait inéluctable face à la volonté de domination d'un Occident servi par un considérable différentiel technologique.