principe des nationalités

Droit pour toute « nation » (tout groupe social ayant une origine, une histoire, un mode de vie et de pensée communs), à se constituer en État autonome, dès lors qu'elle occupe un territoire déterminé.

Proclamé par la Révolution française, répandu par les armées révolutionnaires et impériales à travers toute l'Europe, le principe des nationalités a joué un très grand rôle au cours du xixe siècle (→ révolutions européennes de 1848) et après la Première Guerre mondiale : il a ainsi favorisé l'indépendance de la Grèce (1822-1830) et celle de la Belgique (1830-1831), la réalisation de l'unité italienne (1859-1870) et de l'unité allemande (1864-1870). L'émancipation des peuples balkaniques entre 1870 et 1924, le discours des « Quatorze points » du président américain Woodrow Wilson (1918, → SDN) et le traité de Versailles (1919) lui ont donné son plein épanouissement en Europe.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'accession à l'indépendance de peuples anciennement colonisés et l'admission à l'ONU de leurs nouveaux États ont consacré le triomphe quasi universel du principe des nationalités et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.