némerte

(grec Nêmertês, la Véridique, nom d'une Néréide)

Ver acœlomate au corps très allongé, muni d'un anus, d'un appareil circulatoire et d'une trompe servant à capturer les proies. (Les némertiens constituent un embranchement de près de 1 000 espèces.)

Les némertiens sont des vers proches des némathelminthes ; quelques espèces vivent dans les eaux stagnantes et dans les sols humides, surtout sous les tropiques, mais la plupart habitent les mers, au large et jusqu'à plus de 300 m de profondeur. Il existe quelques rares formes parasites ou commensales de mollusques.

Longs de quelques millimètres à plusieurs mètres selon les espèces (la plus grande, Lineus longissimus, peut atteindre 30 m de long) ; les némertiens ont un diamètre qui ne dépasse guère un centimètre. Organismes à symétrie bilatérale, ils sont ronds ou légèrement aplatis, souvent de couleur vive, parfois protégés dans une gangue muqueuse qu'ils ont eux-mêmes sécrétée. Carnassiers, ils se caractérisent par un tube digestif ouvert aux deux extrémités, un appareil circulatoire clos et une trompe dévaginable et préhensile contenue dans une cavité particulière: le rhynchocœle; cette trompe est souvent armée de stylets instillant le venin des glandes qui leur sont associées.

Le système nerveux comporte un cerveau, deux ganglions liés entre eux par des commissures et des cordons nerveux. La plupart des individus sont dotés d'yeux. La reproduction est sexuée, les sexes sont séparés et la fécondation est habituellement externe. En fonction de la structure de la trompe et de la localisation du système nerveux, les némertiens sont divisés en deux classes : les anoples et les énoples.

Si on dérange un némertien, il se fractionne de lui-même et chaque tronçon reformera ensuite un individu complet. Les némertiens ont une capacité de régénération spectaculaire : chez un individu soumis au jeûne, on observe une endurance considérable, mais qui s'accompagne d'un amaigrissement fantastique (d'un mètre à moins d'un dixième de millimètre !); l'animal reste en vie en se nourrissant de ses propres cellules. Cette expérience a pu être menée très loin, l'animal allant jusqu'à perdre tout espoir de croître à nouveau si la nourriture revient : on a pu ainsi réduire des némertiens à l'état d'une cellule unique.