musée d'Art moderne de la Ville de Paris

Musée de Paris (16e arrondissement).

Le musée occupe la moitié est du palais de Tokyo, construit à l'occasion de l'Exposition internationale des arts et techniques de 1937. Destiné dès l'origine à abriter les collections municipales d'art contemporain, trop à l'étroit au Petit Palais, ce musée n'a cessé depuis de s'enrichir, grâce aux acquisitions et aux donations.

L'une des originalités de ce musée réside dans les multiples activités qu'il propose. Depuis 1967, il se consacre à la présentation des dernières tendances de l'art contemporain et à l'initiation des jeunes à l'art, grâce aux activités proposées par le « musée des Enfants ».

L'architecture du bâtiment, à la fois moderne et antiquisante, est l'œuvre de Dondel, Aubert, Viart et Dastugue.

HISTOIRE

Ce palais constituait en 1937 une réalisation exemplaire par son éclairage, à la fois latéral et zénithal, et par la grande mobilité de ses volumes. Mais, en dépit de ces avantages, il n'ouvrit ses portes qu'en 1961. Ce long retard vient de ce que les premières collections du musée, constituées grâce aux achats de Raymond Escholier et aux dons de Vollard, Sarmiento et Azaria, n'étaient pas suffisamment importantes pour occuper tout l'espace disponible. Elles restèrent donc au Petit Palais jusqu'à ce que l'extraordinaire legs du docteur Girardin, en 1953 (plus de 500 pièces de sa collection), permette d'envisager concrètement l'ouverture du musée en 1961. Depuis cette date, il s'est enrichi de plusieurs donations importantes : 47 œuvres de Raoul Dufy données par Madame Reisz ; la collection de Madame Germaine Henry et du professeur Thomas données conjointement en 1976. Présentée dans son intégralité, selon la volonté des donateurs, cette collection est très riche en tableaux fauves et en peintures des grands maîtres du xxe s. : Delaunay, Léger, Kupka.

Aujourd'hui, une politique d'achats réguliers est poursuivie afin de compléter le fonds du musée tout en l'ouvrant à des tendances très contemporaines ainsi qu'à de nouvelles disciplines, comme la photographie avec Charbonnier, Doisneau, Cartier-Bresson.

LES GRANDES COMPOSITIONS

Dans la salle Dufy, au-dessus de l'entrée principale, la Fée Électricité, vaste décoration exécutée par Raoul Dufy (1877-1953) pour orner le hall d'entrée du pavillon de la Lumière à l'Exposition de 1937 y est installée. Réalisée sur 250 panneaux assemblés, cette immense peinture de 60 m de long sur 10 m de haut décorait le pavillon édifié par l'architecte R. Mallet-Stevens. Dufy fait coexister l'Olympe et le monde des savants et de leurs inventions. Tandis que le bas de la composition est réservé aux portraits d'une centaine de savants et philosophes qui ont contribué à la découverte de l'électricité, le haut est consacré aux bienfaits de son utilisation.

Au même emplacement que la salle Dufy, mais deux niveaux en dessous, la Danse (1932) d'Henri Matisse, restaurée en 1989, est la première version de la composition commandée par la Fondation Barnes à Meryon (Pennsylvanie) pour décorer le hall du bâtiment. Cette œuvre, réalisée sur trois panneaux cintrés de 3,50 m sur 3 m chacun, témoigne de la parfaite maîtrise de l'arabesque caractéristique des nus féminins de Matisse. Au même niveau sont exposées des décorations de Delaunay, de Gleizes et de Villon, créées en 1938 pour la salle des sculptures du salon des Tuileries et offertes par leurs auteurs. Dans les quatre Rythmes abstraits, dont trois de Robert Delaunay et un de Sonia Delaunay, la couleur, libérée de toute contrainte représentative, s'épanouit dynamiquement au gré des formes circulaires génératrices de mouvements sans fin. Dans le hall, deux peintures d'Albert Gleizes et une de Jacques Villon, de 5 m sur 4 m chacune, évoquent le renouveau de la peinture monumentale héritière du cubisme de la fin des années 1930.