mur de Berlin

La chute du mur de Berlin, 1989
La chute du mur de Berlin, 1989

Ligne fortifiée édifiée en 1961 par la RDA pour isoler Berlin-Est de Berlin-Ouest et enrayer l'exode de ses citoyens.

1. L'exode massif des citoyens est-allemands (1945-1961)

Occupée dès 1945 par les armées des pays alliés vainqueurs de l'Allemagne nazie (États-Unis, France, Grande-Bretagne et Union soviétique), la ville de Berlin est alors divisée en quatre zones d'occupation, qui forment une enclave au cœur de la République démocratique allemande (RDA).

La libre-circulation entre les différentes zones de Berlin pose très vite à la RDA le problème de la fuite massive de sa main-d'œuvre vers la zone occidentale. Entre 1949 et 1961, trois millions de citoyens de RDA passent à l'Ouest, dont près de 60 % appartenant à la population active : ingénieurs, enseignants et ouvriers qui ont contribué au « miracle économique » de Ludwig Erhard, le ministre de l'Économie du chancelier Konrad Adenauer.

Le 13 août 1961, la RDA ferme les points de passage routiers pour enrayer l'exode massif de ses ressortissants. Quelques jours plus tard, un mur de brique et de béton coupe les rues de Berlin, à hauteur du Reichstag et de la porte de Brandebourg ; il est également équipé de chemins de ronde, de miradors et de clôtures électrifiées. Le mur sépare les deux parties de Berlin sur 45 km et les secteurs occidentaux de la RDA sur 120 km.

2. Le mur de la honte

Les tentatives de franchissement du mur de Berlin coûteront la vie à 80 fugitifs – dont 59 ont été abattus par les « vopos » (gardes-frontières) – et 115 autres seront blessés par balle. On estime à un peu moins de 5 000 le nombre des personnes qui sont parvenues à passer de Berlin-Est à Berlin-Ouest.

À partir de 1972, les habitants de l'Ouest sont habilités à se procurer des visas pour se rendre à Berlin-Est, que les touristes peuvent visiter en empruntant le poste-frontière « Checkpoint Charlie », tout en étant contraints pour cela au change de marks ouest en marks est. Le régime communiste a ainsi trouvé un moyen facile de se procurer des devises fortes à un cours qu’on devine avantageux.

En matière de relations interallemandes, la situation reste longtemps bloquée, jusqu'à ce que le chancelier de la RFA, Willy Brandt, dans la droite ligne de l'Ostpolitik qu'il a décidé d'appliquer avec les pays socialistes d'Europe de l'Est, obtienne pour Berlin-Ouest un statut spécial lors de la conférence quadripartite du 3 juillet 1971.

La situation de Berlin évolue assez peu jusqu'à la « révolution » pacifique qui fait chanceler, en novembre 1989, le régime est-allemand d'Egon Krenz, conséquence de l'effondrement de l'Union soviétique. Le mur est ouvert, puis, dans l'euphorie de ce qui apparaît alors aux Berlinois comme le symbole de la réunification allemande, il est démoli par la foule. La riche iconographie qui s'était épanouie le long du mur dans la partie ouest de la ville au cours de la guerre froide déclenche alors une intense spéculation sur ses fragments.

Pour en savoir plus, voir l'article révolutions démocratiques de 1989.

Berlin après la Seconde Guerre mondiale
Berlin après la Seconde Guerre mondiale
Construction du mur de Berlin
Construction du mur de Berlin
Helmut Kohl, décembre 1989
Helmut Kohl, décembre 1989
John Fitzgerald Kennedy, le 26 juin 1963, « Ich bin ein Berliner »
John Fitzgerald Kennedy, le 26 juin 1963, « Ich bin ein Berliner »
La chute du mur de Berlin, 1989
La chute du mur de Berlin, 1989
  • 1961 Construction du mur de Berlin (août).