ligue du Bien public (1465)

Coalition féodale formée contre Louis XI.

Louis XI, durant les trois premières années de son règne, a multiplié mesures vexatoires et impopulaires : disgrâces, suppression de privilèges et de pensions, querelles suscitées à la Bretagne, augmentation des tailles pour financer le rachat (1463) à la Bourgogne des villes de la Somme. Le chef nominal de la ligue est le frère du roi, Charles de Berry ; les véritables initiateurs en sont les ducs de Bourbon, Jean II, et de Bretagne, François II, auxquels se joignent Charles le Téméraire, le duc de Lorraine, les comtes d'Armagnac et de Saint-Pol. Ils espèrent, par cette formule toute neuve du « bien public », susciter en leur faveur un mouvement national. Mais la petite noblesse et la bourgeoisie se réfugient dans un attentisme que sait exploiter le roi ; celui-ci, prenant l'initiative, tente d'abord d'attaquer le duc de Bourbon, mais doit vite se diriger vers le nord pour empêcher la jonction des armées de Bourgogne et de Bretagne à Paris. Il doit livrer, le 16 juillet, contre les Bourguignons, la bataille indécise de Montlhéry, puis s'enferme dans Paris, dont les habitants refusent d'ouvrir leurs portes aux coalisés.

Alors d'adroites tractations amènent la dissolution de la ligue : les traités de Conflans et de Saint-Maur (octobre 1465) marquent un recul de la royauté, non son effondrement. Les villes de la Somme reviennent à la Bourgogne, et le frère du roi reçoit la Normandie, que Louis XI ne tardera pas à lui reprendre (janvier 1466).

Pour en savoir plus, voir les articles Louis XI, Bourgogne.