journée du 6 février 1934

Journée de manifestations organisée par les ligues de droite (Union nationale des combattants, l'Action française, Jeunesse patriote et Croix-de-Feu, restée néanmoins en retrait) contre le ministère Daladier, à la suite de l'affaire Stavisky et de la mutation du préfet de police Chiappe.

Dans un climat de crise politique, où les scandales financiers et l'instabilité ministérielle discréditent le régime parlementaire, l'appel de ces mouvements rencontre un large écho. Parmi les manifestants, d'origine et de motivations diverses, voire contradictoires, qui se rassemblent place de la Concorde, se trouvent même des militants et des anciens combattants communistes.

Des heurts violents avec les forces de police qui défendent l'accès de la Chambre des députés amènent celles-ci à faire feu, bien que le gouvernement n'en ait pas donné l'ordre. Cette émeute sanglante (une vingtaine de morts et plus de 2 000 blessés) conduit Daladier à démissionner, le 7 février, dans un but d'apaisement, malgré la confiance de la Chambre, obtenue avec l'appui de la gauche. Il est remplacé le 9 par Doumergue. L'hypothèse d'un véritable complot fasciste, préparé par la droite contre la République et le régime parlementaire, reste peu vraisemblable, car la droite est divisée et relativement faible. Mais le danger en est immédiatement senti par les forces de gauche, qui, le 9 février, organisent une contre-manifestation (où l'on compte encore 8 morts), puis, le 12, une grève générale, avec des manifestations où les participants CGTU et CGT ainsi que de nombreux militants socialistes et communistes réunissent, pour la première fois depuis 1920, leurs cortèges dans les villes, notamment à Paris. Ainsi s'ébauche le rapprochementqui devait aboutir à la formation du Front populaire.

Pour en savoir plus, voir les articles Front populaire, IIIe République.