interculturalité

Cette notion encore floue provient pour l'essentiel des expériences pédagogiques menées en France depuis les années 1980 pour faciliter la socialisation et la scolarisation des enfants des communautés d'immigrés.

Ces expériences visent à établir une reconnaissance, puis un dialogue et un enrichissement réciproque des cultures. Il s'agit de dépasser les stéréotypes attachés à la vision des autres, des étrangers, considérés comme des populations sans culture digne de ce nom ou, au contraire, aux particularismes culturels et raciaux trop marqués. En effet, la culture nationale française ne reconnaît que la culture de ghetto ou la culture d'assimilation puisqu'en fait c'est l'identité politique et juridique, en termes de citoyenneté (ou de non-citoyenneté), qui sert d'instrument d'identification. C'est pourquoi la valorisation idéologique (mais souvent formelle et très classificatrice) des cultures « ethniques » aux États-Unis (Noirs, nationalités européennes, hispanophones et maintenant Asiatiques) a suscité une anthropologie culturelle qui n'a aucun équivalent en France.

Pourtant les distinctions entre interculturel, multiculturel et pluralisme culturel, les confusions entre cultures contextuelles et culture d'origine, les conceptions largement intégrationnistes de l'acculturation sont l'objet de nombreuses recherches en sciences humaines et sociales qui n'ont pas su encore donner à la notion de culture tout le contenu opératoire et nouveau qu'elle est la seule à pouvoir assumer.