industrie aéronautique militaire

Malgré la crise économique liée au désarmement quasi mondial, l'industrie aéronautique militaire poursuit sa course à l'innovation, quoique à un rythme moins élevé depuis la fin des années 1980.

Les avions de combat

La plupart des bombardiers, intercepteurs et chasseurs, chasseurs-bombardiers, avions d'attaque et d'appui tactique actuels ont été conçus dans les années 1970 et 1980, voire vers 1960. Les gros bombardiers lourds stratégiques (150 à 250 t) sont en voie de disparition, sauf aux États-Unis où entrent en service le Rockwell B-1B « Lancer » à géométrie variable et l'extraordinaire aile volante furtive Northrop-Grumman B-2 A Spirit. Une nouvelle génération commence à prendre la relève, en particulier le révolutionnaire appareil d'attaque furtif Lockheed F-117 A « Night Hawk », aux formes en polyèdre à facettes revêtues d'un matériau absorbant, qui renvoie ou absorbe les ondes électromagnétiques des radars.

Les avions de combat du futur

Tous les avions du futur auront des qualités de furtivité. Ils seront plus agiles que rapides et devront décoller et atterrir sur des distances beaucoup plus courtes, grâce, en particulier, à des moteurs dont les gaz ont un flux qui peut être orienté vers le haut, le bas ou l'horizontale, à l'aide de tuyères mobiles. Un tel dispositif a été essayé avec succès sur un démonstrateur McDonnell-Douglas F-15 ADAC à voilure canard. Les nouveaux chasseurs-bombardiers américains en cours de développement, Lockheed F-22 « Rapier » et Lockheed-Boeing JAST/AF-X, présentent ce dispositif. En revanche, les Dassault Rafale, les JAS-39 « Grippen » suédois, les Eurofighter 2000 germano-anglo-italo-espagnols (en service après 2000), quoique très performants, sont d'une conception plus traditionnelle.

Les Américains travaillent aussi à un projet encore plus extraordinaire : le projet Aurora d'avions hypersoniques (des prototypes volent probablement déjà).

Les avions de transport militaires

Parmi les avions de transport militaires, trois appareils retiennent plus particulièrement l'attention : le quadriréacteur McDonnell-Douglas C-17 « Globemaster III », avec plus de 263 t au décollage (premier vol le 15 septembre 1991, opérationnel depuis 1995) ; l'avion de transport Bell-Boeing V-22 « Osprey » à moteurs basculants, qui sera le seul appareil de transport à atterrissage et décollage court en service dans le monde (US Marine Corps et US Army) vers l'an 2000 ; l'avion-cargo quadriréacteur russe Antonov An-124 « Ruslan », avec 405 t au décollage.

Les hélicoptères militaires

Les hélicoptères militaires ne sont pas encore équipés du système de soufflage de l'air McDonnell-Douglas NOTAR qui remplace le rotor de queue sur certains hélicoptères légers civils. Les militaires préfèrent pour l'instant le rotor arrière caréné de type « fenestron ». Parmi les appareils qui seront en service dès l'an 2000, citons : les hélicoptères antichars et d'appui-feu franco-allemands Eurocopter Tigre et Gerfaut ; le russe Kamov Ka-50 « Werewolf » (code OTAN : Hokum) ; et surtout l'américain Boeing-Sikorski RAH-66 « Comanche ». Ce dernier présente des caractéristiques très remarquables, peu courantes ou inexistantes sur les machines actuelles : rotor principal à cinq pales sans paliers, formes aérodynamiques très nouvelles et en matériaux composites, commandes de vol électriques, tableau de bord avec écrans couleurs à cristaux liquides, lecteur de disque optique pour recevoir des informations d'un ordinateur central ou lui en transmettre, cockpit en tandem pressurisé pour protéger l'équipage des armes chimiques et bactériologiques. Citons aussi les hélicoptères de transport européens EH-101 et NH-90.

Missiles, bombes et sous-munitions

Les missiles, bombes et sous-munitions deviennent de plus en plus précis grâce au guidage par laser ou radar et à l'utilisation de fibres optiques.

Les missiles air-air de nouvelle génération ont une efficacité beaucoup plus grande que les précédents : agilité multipliée et sous-facteur de charge très élevé (50 G par exemple), hypervélocité grâce aux statoréacteurs ; possibilité d'attaquer les avions sous tous les angles, y compris de face, et plus seulement par l'arrière en se guidant sur le rayonnement thermique émis par les turboréacteurs (Matra Magic 2 ou Mica français, entre autres) ; insensibilité au brouillage électronique ou aux leurres ; tir et acquisition simultanée ou quasi simultanée de plusieurs missiles et plusieurs cibles grâce aux nouveaux radars polyvalents (radar Alcatel-Thomson RBE2 à balayage électronique du Dassault-Rafale).

Le missile air-sol français Matra-Aérospatiale possède même des qualités de furtivité et peut naviguer à basse altitude comme un missile de croisière grâce à son système de suivi de terrain cartographié et mémorisé et le recalage altimétrique avec reconnaissance d'amers (balises).

Les équipements font également de grands progrès. Il suffit de rappeler la part considérable prise par les matériels de contre-mesure et de brouillage électronique et de détection par avions radar (Grumman Jointstar et Boeing AWACS Sentry américains, notamment), dans la victoire de la coalition contre l'Iraq pendant la guerre du Golfe. Les casques à vision intégrée, pour le combat de nuit en particulier, vont se généraliser. Ce ne sont que quelques exemples de l'évolution en cours qui conduit à faciliter de plus en plus le travail des pilotes.