historique

(latin historicus, du grec historikos)

Se dit d'une œuvre de fiction dont le sujet s'inspire de près ou de loin d'événements historiques.

LITTÉRATURE

Préfiguré par des œuvres comme la Princesse de Clèves (1678), de Mme de La Fayette, le grand roman historique n'apparaît qu'avec celles de l'Écossais Walter Scott, d'Ivanhoé (1819) à Quentin Durward (1823). L'époque romantique voit naître le goût du public pour l'histoire, qui fournit le cadre et la matière des romans de Dumas, mais aussi de Cinq-Mars (1826) d'Alfred de Vigny ou de Notre-Dame de Paris (1831) de Victor Hugo, alors que les œuvres d'un Balzac sont ancrées dans leur époque, sont dans l'histoire. Dès lors, le genre ne cessera d'être exploité tant par des auteurs dits « populaires », d'Erckmann-Chatrian à Cecil Saint-Laurent, que par des auteurs privilégiant tantôt l'exercice littéraire, telles Marguerite Yourcenar retrouvant le style de la chronique romaine pour les Mémoires d'Hadrien (1951) ou Françoise Chandernagor faisant revivre la langue du xviie s. dans l'Allée du roi (1981), tantôt la « vérité historique » saisie dans le détail, telle Jeanne Bourin avec la Chambre des dames (1979). Ces dernières œuvres suivent la voie tracée par l'Américaine Margaret Mitchell, qui avait renouvelé le genre en 1936 avec Autant en emporte le vent : les passions de l'héroïne y atteignent le même degré de violence que les dramatiques événements de la guerre de Sécession.