géopolitique

(allemand Geopolitik)

Étude géographique des relations entre les États.

Le mot « géopolitique », utilisé au début du début du xxe s. par F. Ratzel, a été inventé par un professeur de sciences politiques suédois, Rudolf Kjellén. La géopolitique prétendait guider l'action des gouvernements par l'analyse de l'impact des facteurs géographiques (localisation des terres et des mers, présence des ressources naturelles) sur la politique internationale. Ainsi conçue, la géopolitique peut être comprise comme le versant géographique de l’étude des relations internationales ; son échelle est mondiale ou, au moins, continentale. Dans cette logique se développa en Allemagne la théorie du Lebensraum (espace vital), largement utilisée par la propagande national-socialiste. En France, André Siegfried mène des travaux de géographie politique et notamment de géographie électorale. Après la Seconde Guerre mondiale, le terme « géopolitique » cessa d'être employé par les géographes, tant en raison de la compromission qu'on lui prêtait avec le national-socialisme que du discrédit du déterminisme naturel qui lui servait de référence intellectuelle.

Le terme de géopolitique réapparut dans les années 1970, notamment aux États-Unis, dans le cadre des relations des États-Unis avec l'URSS. Il fut utilisé aussi comme synonyme de géostratégie militaire et de géographie politique. En France, en 1982, une revue de géographie, fondée par Yves Lacoste, prend comme sous-titre : « revue de géographie politique et de géopolitique ». Dans cette mouvance, la géopolitique est définie comme l'étude des rivalités de pouvoir pour des territoires, dans le contexte nouveau de la mondialisation. Aujourd'hui, le terme est le plus souvent utilisé dans cette acception, même si certains auteurs préfèrent parler de géographie politique. Les conflits relatifs à la délimitation des frontières relèvent de la géopolitique. La rivalité peut porter sur l'appropriation de territoires possédant une ressource enviable : eau, pétrole, etc. L'enjeu peut aussi être idéologique ou religieux et le pouvoir recherché, s'il concerne bien des personnes vivant sur un territoire, ne vise pas nécessairement au contrôle politique du territoire concerné. Et de fait, les acteurs ne sont pas toujours des États, mais peuvent être des organisations transnationales comme les grandes firmes ou les organisations non gouvernementales (O.N.G.).

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