corps de sapeurs-pompiers

Formation réglementaire civile ou militaire, organisée en vue d'assurer les secours en cas d'incendie, d'inondation, d'accident, de péril ou de détresses cardio-respiratoires.

Historique

Les sapeurs-pompiers ont été créés pour lutter contre l'incendie et porter secours aux victimes. Le soin de la lutte contre les incendies a longtemps été laissé à la diligence de la population : celle-ci était rassemblée au son du tocsin pour faire la chaîne depuis le point d'eau le plus proche. La mise en œuvre de pompes (d'où le vocable de pompier) à bras puis mécaniques et l'utilisation de tuyaux ont modifié les techniques de lutte contre l'incendie. Progressivement, des groupes se sont spécialisés (guet dans les villes, congrégations religieuses). En France, le corps des sapeurs-pompiers est créé à Paris en 1716. Le 18 septembre 1811, à la suite du terrible incendie qui ravage l'ambassade d'Autriche dans la nuit du 1er au 2 juillet 1810, Napoléon Ier décide de remplacer les anciens garde-pompes de la Ville de Paris par un bataillon de sapeurs-pompiers, soumis pratiquement aux mêmes règlements que les troupes d'infanterie. En 1967, ce bataillon est érigé en brigade de l’armée du génie (d'où le vocable de sapeur), placée aussi sous l'autorité du préfet de police. À Marseille, le bataillon de marins-pompiers présente la même organisation militaire qu'à Paris.

Ailleurs, les sapeurs-pompiers sont civils et relèvent des conseils généraux. Les centres de secours, rassemblés au sein des services départementaux d'incendie et de secours (S.D.I.S.), sont composés en majorité de volontaires (90 %), même si le nombre de pompiers professionnels tend à croître. La reconnaissance de la dangerosité du métier et le soutien au volontariat ont marqué les récentes réformes opérées pour moderniser la sécurité civile, dont les sapeurs-pompiers constituent la principale composante.

Missions

Les interventions des pompiers concernent : la lutte contre les incendies et le sauvetage des victimes (immeubles, véhicules et transport, établissements recevant le public, industrie et agriculture, entrepôts, etc.) ; le sauvetage des personnes empoisonnées ou asphyxiées (barbituriques, suffocation par maladie, gaz de ville et oxyde de carbone, pendaison et strangulation, noyade, électrocution, etc.) ; le sauvetage et l'évacuation des personnes et des animaux en dehors des incendies (dégagement de personnes bloquées dans les ascenseurs, accidents de la circulation, dégagement de personnes enfermées dans un local, sauvetage d'animaux, etc.) ; et diverses opérations comme le barrage de conduites d'eau ou de gaz, l'amarrage ou l'enlèvement de matériaux divers menaçant de tomber sur la voie publique, l'assèchement de locaux inondés, l'ouverture de portes, etc.

Les pompiers jouent également un rôle important dans le domaine de la prévention des incendies. Aux maîtres d'œuvre qui les consultent lors de l'établissement de leurs avant-projets de construction, ils donnent des conseils techniques : largeur et position des voies d'accès en cas d'incendie, position des issues de secours, des poteaux d'incendie, etc. Ils sont officiellement consultés par les services compétents des préfectures, avant la délivrance des permis de construire. Ils font partie des commissions de sécurité habilitées à visiter, lors de leur construction, les établissements destinés à recevoir du public et à donner leur avis avant la délivrance des certificats de conformité. Des règlements de sécurité ont été établis pour les immeubles d'habitation, les immeubles de grande hauteur, les établissements recevant du public, les établissements industriels, les dépôts d'hydrocarbures, etc.

Techniques et problèmes

Lors d'un incendie, les pompiers doivent être avertis le plus rapidement possible et le feu doit être combattu avec les moyens dont ils disposent sur place (extincteurs, bacs à sable, etc.), car le feu se propage très vite. La garde d'incendie se tient en permanence prête à répondre aux appels qu'elle reçoit par le réseau téléphonique, par les bornes d'avertisseurs ou, dans certains cas (salles de spectacle, grands magasins, etc.), par des lignes téléphoniques reliées directement au centre de secours le plus proche.

Les centres de secours de Paris et de sa périphérie sont reliés à un centre de contrôle des opérations et des télécommunications qui coordonne les interventions. Par ailleurs, les véhicules sont en liaison radio avec le groupement dont ils dépendent. Les moyens utilisés sont fonction de la nature de l'appel. S'il s'agit d'un feu, le premier départ comprend le plus souvent une voiture de premier secours, un fourgon-pompe et une grande échelle. Les grandes villes disposent d'un réseau comprenant des bouches et des poteaux d'incendie, alimentés en eau sous pression, sur lesquels les pompiers viennent se raccorder.

Dans les grandes agglomérations, la complexité des problèmes posés par l'optimisation des moyens dont disposent les pompiers rend indispensable l'utilisation de l'informatique, qui permet de réduire les délais d'intervention et de gérer les fichiers qui doivent être consultés au moment du départ des secours et en cours d'intervention.

Parmi les problèmes qui, aujourd'hui, retiennent plus particulièrement l'attention des pompiers, il convient de citer la recherche des moyens propres à éviter la panique dans les établissements qui reçoivent du public, la protection contre l'incendie et la lutte contre la panique dans les grands ensembles, le sauvetage par hélicoptère dans les immeubles de grande hauteur, l'étude de la toxicité des gaz produits par la combustion des matières plastiques, la sécurité des fouilles ouvertes à grande profondeur, la sécurité du stockage et du transfert des hydrocarbures et des gaz liquéfiés, ainsi que la lutte contre la pollution. La diversification des menaces (risques industriels, chimiques, voire nucléaires) entraîne une spécialisation croissante des moyens de secours et, corrélativement, une forte augmentation des dépenses inscrites au budget des collectivités locales.