coronavirus

Pandémie à coronavirus
Pandémie à coronavirus

Virus à ARN en forme de couronne.

La famille des coronavirus

La famille des coronavirus est dans la majeure partie des cas à l'origine d'infections bénignes en oto-rhino-laryngologie, principalement des rhumes. Toutefois, certaines formes peuvent provoquer des détresses respiratoires sévères. Depuis le début du xixe siècle, les coronavirus sont à l’origine de trois maladies émergentes graves (→ épidémie).

Le SARS-CoVid

Fin 2002, une nouvelle maladie apparaît en Chine, avant de se déclarer à l’ échelle mondiale en 2003. Elle provoque des symptômes respiratoires (toux sèche, essoufflement, difficultés à respirer) pouvant être accompagnés de douleurs musculaires et de maux de tête. Dans certains cas, le virus provoque une détresse respiratoire aiguë potentiellement mortelle, ce qui a valu à la maladie, initialement baptisée « pneumopathie atypique », d’être renommée SRAS, pour syndrome respiratoire aigu sévère. Le virus, lui, est baptisé SARS-Cov (acronyme anglais de severe acute respiratory syndrome coronavirus), soit coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère.

Le taux de létalité du SRAS a été estimé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à environ 10 à 15 % de la population générale, mais il est très supérieur chez les personnes de plus de 65 ans (plus de 50 %). Le SRAS a touché, en tout, plus de 8 400 personnes dans 30 pays, pour environ 775 décès. L’épidémie a été endiguée, sur les recommandations de l’OMS qui avait lancé une alerte mondiale, notamment par la mise en isolement total des malades et la prise en charges des « cas contacts ».

Le MERS-CoVid

Un nouveau variant, responsable d'une maladie respiratoire proche du SRAS, a émergé en 2012 dans les pays du golfe Persique. Très peu contagieux (2 300 cas recensés en 2018, depuis l’émergence de la maladie) mais très virulent chez les personnes affaiblies ou présentant une pathologie chronique (environ 35 % de décès), il a été baptisé MERS-Cov (pour Middle East respiratory syndrome) et fait l'objet d'une étroite surveillance par les autorités sanitaires mondiales.

Le SARS-CoVid2 (« CoVid-19 »)

En décembre 2019, un autre coronavirus apparaît dans la ville de Wuhan en Chine. S’il est le plus souvent bénin, il peut provoquer des pneumopathies sévères chez certaines personnes. L'alerte mondiale n'est pas immédiatement lancée ; le nouveau coronavirus, nommé SARSS-CoVid2, est identifié en janvier 2020. Il conduit la Chine à isoler près de 56 millions d'habitants dans les provinces les plus touchées. Le virus, très contagieux, continue toutefois à se répandre. À partir de fin février, l’épidémie passe les frontières chinoises ; elle est déclarée pandémie par l’OMS le 11 mars. En France, l'état d'urgence sanitaire conduit à confiner une première fois l'ensemble de la population du 17 mars au 11 mai 2020, puis lors d'une « seconde vague » à l'automne de manière moins stricte (fermeture de lieux, limitations de déplacement, couvre-feu). La plupart des pays du monde adoptent des mesures similaires.

En une année, le « CoVid-19 » a contaminé environ 73 millions de personnes (cas confirmés) dans le monde, et fait plus de 1 600 000 morts, notamment aux États-Unis, en Inde et au Brésil (chiffres de décembre 2020). En France, 2 380 000 contaminations et 58 200 décès ont été recensés.

L'évolution de la maladie a ceci de particulier que certains patients subissent une aggravation brusque de leur état général au 8e jour, nécessitant l’installation d’une assistance respiratoire. Le taux de létalité du CoVid-19 est difficile à estimer, faute de connaître le nombre réel de personnes infectées – le nombre de cas bénins ou asymptomatiques étant vraisemblablement très important (peut-être jusqu’à la moitié des infections). En Corée du Sud, pays qui a pratiqué un nombre massif de tests de dépistage, ce taux est de 0,7 %, tandis que les nations qui ne testent que les personnes hospitalisées rendent compte d’un taux nettement supérieur. L’OMS retient (début mars 2020), le chiffre de 3,4 %.

Le taux de létalité est également lié à l’âge des populations (en effet le risque mortel est très faible chez les enfants et les adolescents – qui sont dans l’immense majorité des cas asymptomatiques – , pour augmenter avec l’âge et les pathologies associées) et à la qualité des systèmes de soins. Pour ralentir la propagation du virus et limiter le débordement des services de santé (qui entraîne une surmortalité évitable), de nombreux pays ont fait le choix du confinement de leur population. Au cours de 2020, ce sont quelque 4 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, qui connaissent des mesures d’isolement plus ou moins strictes. Outre le bilan humain, les conséquences économiques s'avèrent gigantesques.

L’origine des nouveaux coronavirus

Que ce soit le SARS-CoV, le MERS-CoV ou le SARS-Cov2, ce sont tous des virus provenant de l’animal, ayant muté et passé la barrière inter-espèces à l’occasion de contacts rapprochés avec l’humain ou de la consommation par ces derniers de viande ou de lait. Ainsi le SARS-CoV est-il à l’origine un virus de chauve-souris du genre Rhinolophus, passé par un hôte animal intermédiaire, en l’occurrence la civette masquée, un petit mammifère carnivore volontiers consommé en Chine ; le dromadaire est un réservoir important du MERS-CoV, et le SARS-CoV2 vient, selon les premières pistes, d’une recombinaison entre un coronavirus du pangolin et un autre d’une chauve-souris rhinolophe. Au cours de la pandémie de CoVid-19, la Chine a annoncé l’interdiction totale de la commercialisation et de la consommation d’animaux sauvages.