championnat de France de rugby

Compétition annuelle de rugby organisée en France.

Événement majeur du rugby de clubs, la finale du championnat de France constitue un grand moment de liesse au stade de France, envahi par les bannières et les oriflammes des deux finalistes. Le vainqueur repartira avec le bouclier de Brennus, trophée prestigieux qui va faire la fierté de toute une région.

L'histoire du championnat de France de rugby

Les Anglais implantent le rugby en France

Alors que le jeu s’était d’abord développé en Angleterre puis en Nouvelle-Zélande, les premières manifestations du rugby en France furent le fait de commerçants et industriels anglais qui importèrent ce jeu par les ports de commerce au Havre d’abord, en 1872, à Paris et à Nantes ensuite, puis à Bordeaux, dont le club fut présidé à la fin du xixe s. par un courtier anglais. Les Anglais, pour se sentir partout chez eux, y amenaient leurs jeux. L’équipe du Havre portait les couleurs des deux prestigieuses universités anglaises : le bleu marine d’Oxford et le bleu clair de Cambridge. À Paris, de jeunes Britanniques commencèrent à jouer au bois de Boulogne en 1877. Les Parisiens de la haute bourgeoisie découvrent les loisirs au grand air et le système anglais d’éducation, qui laisse toute sa place à l’activité physique. Les premiers clubs omnisports, le Racing-Club de France (1882) et le Stade français (1883), ne comptèrent que plus tard une équipe de rugby. En 1885, le Paris Rugby Football Club, club franco-britannique éphémère, fit une tournée en Angleterre. Les premières équipes furent des équipes scolaires. Le premier championnat de France scolaire eut lieu en 1890, lorsque le rugby fut admis par l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques (l’U.S.F.S.A.), qui régit l’ensemble du sport français de 1887 à 1920.

1892 : Le Racing est le premier champion de France

Avec la création d’équipes de rugby au Racing et au Stade français, l’U.S.F.S.A. organisa le premier championnat de France, en un seul match opposant les deux clubs, le 20 mars 1892. Les équipes se présentèrent selon les organisations de jeu de l’époque : deux arrières, trois trois-quarts, deux demis, huit avants pour le Racing, un seul arrière et neuf avants pour le Stade français.

Le Stade comptait dans ses rangs plusieurs aristocrates : Pierre, comte de Portalès, Léon de Joannis, dont le frère Albert allait créer en 1912 les premiers championnats du monde de tennis sur terre battue, Pierre Garcet de Vauresmont, Édouard Boucier de Saint-Chaffray, qui allait écrire le premier ouvrage en français consacré au rugby, ainsi que plusieurs futurs internationaux, Henri Amand et Louis Dedet, agrégé de philosophie, et son frère Paul.

Au Racing jouent Charles d’Este, Adolphe de Palissaux et Pujol, alias Robert Pellevé de la Motte-Ango, marquis de Flers, futur auteur à succès et académicien français, les frères péruviens Gonzales de Candamo, Vénot, l’arrière, qui allait être la même année champion de France de saut en longueur avec élan, et le Parisien d’origine polonaise Alexandre Sienkiewicz, neveu du futur auteur de Quo Vadis ?

Arbitré par le baron Pierre de Coubertin, secrétaire général de l’U.S.F.S.A., le match eut lieu à Bagatelle, dans le bois de Boulogne, devant 2 000 spectateurs. Louis Dedet marqua un essai, ce qui rapportait alors un point (contre cinq aujourd'hui), transformé par le Britannique Debree, qui marqua ainsi deux point de plus. Le match fut d’autant plus débridé que ni les avants ni les demis n’avaient de place fixe. Le Racing revint à égalité avant de prendre l’avantage par Reichel, ceinturé dans l’en-but adverse, ce qui ne rapporta qu’un point à son équipe, car la transformation ne pouvait pas, dans ce cas, alors être tentée. Vainqueur par 4 points à 3, le Racing-Club de France était le premier champion de France.

Un jeu prisé par la bonne bourgeoisie parisienne

Les contacts avec les clubs britanniques allaient se multiplier après le match à Paris de Rosslyn Park contre le Stade français, en 1892. Les Français adoptèrent les règles de l’International Board en 1894.

Le Stade français, alors surnommé l’« Académie du rugby », disputa dix finales et enleva sept titres. Cette domination fut entrecoupée en 1896 par l’Olympique (de Paris), constitué de jeunes gens fortunés qui avaient la coquetterie de venir au terrain en berline attelée de quatre chevaux. Parmi eux figuraient Thierry de Martel et son frère, ainsi que le savant Jean Charcot, , futur explorateur des pôles, Sienkiewicz et les Longchamps. Tous pesaient dans les 90 kg.

Les premiers clubs en province

L’implantation du rugby en province suivit rapidement. La réputation du Stade bordelais obligea l’U.S.F.S.A. à étendre le championnat de France en 1899 avec une finale opposant le champion de Paris à celui des départements, finale remportée d’ailleurs par les Bordelais. Dix ans durant, le Stade bordelais va dominer la situation, participant onze fois à la finale et la gagnant sept fois, dont six fois contre le Stade français.

Le rugby se démocratisait en quittant la bourgeoisie parisienne, passant d’une sociabilité aristocratique à une sociabilité communautaire. Le rugby fut aidé au sud de la Loire par des joueurs et entraîneurs britanniques : Percy Bush à Nantes, le Gallois Roe à Bayonne, Griffiths à Perpignan, Morgan à Bordeaux, Haywards à Tarbes. Toulousains, Bayonnais et Perpignanais furent les trois derniers détenteurs du titre avant la Première Guerre mondiale.

Les notables laïques choisissent le rugby

La loi sur les associations de 1901 permit aux notables laïques de province de prendre le relais des éducateurs religieux dans l’enseignement du rugby, dont l’État vantait les vertus comme expression d’un courage guerrier et patriotique, en créant les premiers clubs avant la Première Guerre mondiale. Cette dépossession des établissements privés contribua grandement à la propagation de ce sport dans les milieux ruraux et les villes moyennes. Le rugby offrait alors la possibilité d’affronter ses voisins dans une lutte collective fortement identitaire.

Dans le Sud-Ouest, les étudiants se mêlaient dès lors aux enseignants laïques, dans une période marquée par les affrontements politiques virulents qui accompagnent la séparation de l'Église et de l'État (1905), aux paysans, aux nobles, voire aux joueurs étrangers venus travailler en France. Le rugby s’est aussi appuyé sur les protestants. Il devint le sport d’une petite bourgeoisie rurale, radical-socialiste, tandis que les patronages catholiques du Nord de la France choisirent plutôt le football.

L’entre-deux-guerres profite au Sud-Ouest

En 1920, les premiers clubs français, qui dépendaient depuis 1889 de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, acquirent leur indépendance et fondèrent la Fédération française de rugby. Sous l'égide de celle-ci, les clubs de rugby rayonnèrent dans l'ensemble du Languedoc et atteignirent la région grenobloise, avant de s'implanter de plus en plus au nord de la Loire. Quant au rugby féminin, il est resté marginal.

L’implantation dans le Sud-Ouest se confirma : le Stade toulousain fut cinq fois champion de France entre 1922 et 1927, après l'avoir été une première fois en 1912, année où l'équipe termina invaincue, ce qui lui valu son surnom de Vierge rouge. Les matchs étaient suivis par une foule dense et passionnée, trop passionnée souvent, car le désir de voir gagner les équipes locales fit naître un chauvinisme exacerbé. Les équipes n’envisageaient plus que de gagner à tous prix, par tous les moyens. Le truquage et la brutalité deviennent monnaie courante : on se battaient sur les terrains et, hors des terrains, entre spectateurs. Compte tenu des recettes énormes, les joueurs voulurent être payés et l’amateurisme marron s’implanta. Les joueurs bénéficiaient d’avantages : un emploi, un commerce, un appartement… Les équipes, hantées par la crainte de perdre, sacrifiaient l’attaque à la défense. Le jeu devint dur, heurté.

Un sport de plus en plus violent

La Fédération française de rugby, pour essayer de lui donner un aspect moins fermé, adopta en 1926 de nouvelles règles, inspirées du jeu australien : il devint interdit aux joueurs d’expédier le ballon en touche directement hors de leurs propres vingt-deux mètres (c’est-à-dire qu’il devait d’abord avoir touché le sol ou un adversaire). Cette règle n’éclaircit guère le jeu. En 1929, le derby des Corbières, qui opposait Lézignan et Quillan au stade des Ponts-Jumeaux à Toulouse, s’acheva sur de sordides bagarres. Pendant la finale du championnat de 1930, l’Agenais Pradié mourut des suites d’un placage, lors d’un match très violent. La crise éclata en 1930 : une scission déchira le rugby et les clubs huppés (ceux où l’on paie une cotisation pour être membre) se rebellèrent et créèrent leur propre championnat pour s’opposer aux méthodes semi-professionnelles de l’ensemble du rugby français, ce qui entraîna le développement du rugby à treize. Quand au ballon rond, il en profita pour conquérir des régions jusque-là entièrement acquises à l’ovale.

En 1931, le rugby à quinze fut interdit de matchs internationaux (sauf contre l’Allemagne) par les Britanniques, en réaction contre la violence excessive du championnat de France et son professionnalisme dissimulé. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le championnat fut supprimé par l’ancien joueur de tennis Jean Borotra, haut-commissaire à l’Éducation et aux Sports, avant d’être rétabli en 1942.

Après la Seconde Guerre mondiale : Lourdes, Béziers et le Stade toulousain

Après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs équipes dominèrent successivement le championnat de France durant une quinzaine d’années : Lourdes, Béziers et le Stade toulousain.

Sous la conduite de son capitaine Jean Prat, l’équipe de Lourdes se plaça d’emblée au premier rang Après 1945. Finaliste du championnat en 1945, devant Agen, et en 1946, devant la Section paloise, elle remporta le titre en 1948 en battant Toulon en finale. De 1952 à 1960, elle joua sept fois la finale et la gagna six fois. La victoire de Perpignan dans la finale de 1956 face à la grande équipe de Lourdes constitua alors un petit événement. La suprématie de Lourdes reçut une consécration plus officielle encore que sa série de titres nationaux le jour de 1958 où toute son attaque, demi d’ouverture compris, devint celle de l’équipe de France.

En 1981, Béziers remporta son neuvième titre de champion de France, face à Bagnères. Le Stade toulousain remporta son deuxième titre consécutif en 1986 et prit la tête du rugby français à Béziers. Le professionnalisme fut toléré en 1995.

La grande fête de la finale

Les phases finales du printemps, qui commençaient seizième de finale, en amenant sur les routes et sur rail des cohortes de supporters, reproduisaient les ambiances échevelées des fêtes de Dax, des ferias de Nîmes ou de Bayonne. Aujourd’hui, ces phases finales sont réduites à deux demi-finales et à une finale, ce qui limite les contacts entre supporters. La grande fête reste celle de la finale, au Stade de France, envahi par les drapeaux bariolés de supporters qui ont souvent l’accent du Sud-Ouest.

Un mixte de championnat et de coupe

Créé en 1892, le Championnat de France de rugby a souvent changé de formule (nombre de poules et nombre d'équipes par poule), mais, pour ce qui est de son système général, il reste un mixte de championnat et de coupe. En 1997, il a opposé 40 clubs répartis en deux groupes. Pour la saison 1998-1999, le groupe A1, devenu Élite 1, est passé à 24 clubs, répartis en 3 poules. Pour la saison 2004-2005 a été mis en place le Top 16, réunissant les 16 clubs de première division, puis, pour la saison 2005-2006, le Top 14 : chaque club victorieux obtient 4 points, tandis que les clubs qui font match nul en obtiennent 2 ; le club qui a marqué quatre essais dans le match de même que celui qui perd le match avec une différence au tableau d'affichage inférieure à 7 obtiennent 1 point de bonus. Les quatre premiers sont qualifiés pour les demi-finales.

Le bouclier de Brennus, un trophée convoité

On attribue au maître graveur-ciseleur Charles Brennus la paternité du trophée récompensant l’équipe championne de France. Brennus (1859-1943) était membre du S.C.U.F. (Sporting Club Universitaire de France) et membre actif de l’U.S.F.S.A. (union des sociétés sportives de sports athlétiques). Il n’est pas écarté que l’idée de décerner ce trophée (où peut-être même sa commande à Brennus) pourrait être celle de Pierre de Coubertin. Cette récompense est un bouclier damasquiné qui porte deux anneaux entrelacés, armes de l’U.S.F.S.A., et la devise Ludus pro patria (« le jeu pour la patrie »). À partir des années 1920, l’équipe championne de France se l’approprie (son nom est gravé dessus) pour le remettre en jeu la saison suivante.

Rapporter le bouclier de Brennus à la maison constitue un grand moment dans la carrière d’un joueur. La troisième mi-temps s’étire jusqu’au petit matin dans les cabarets et boîtes à la mode à Paris. Le bouclier, surnommé « le bout de bois » par les joueurs, transporté et montré aux balcons des mairies, fait ensuite durant un an la fierté du club vainqueur et de ses supporters.

Quelques grands clubs

L’Aviron bayonnais, l’inventeur du jeu « à la française »

Au début du xxe s., les Français était encore adeptes du jeu au pied, héritier du football, suivant l’exemple des joueurs anglais. L’Aviron bayonnais fut le premier club a développer le jeu à la main, les passes, l’occupation du terrain et le soutien. Sous l’impulsion du Gallois Harry Owen Roe, joueur à Bayonne jusqu’en 1929, les joueurs locaux, habitués à manier la pelote basque, proposèrent les prémices du jeu « à la française ».

Le Stade toulousain, à la recherche de l’excellence

De 1912, année de son premier titre, à aujourd’hui, le Stade toulousain a marqué le rugby français par sa capacité d’innovation tant dans le style de jeu, à la toulousaine, porté vers l’attaque, que dans les infrastructures du club, dans sa politique de formation et dans son mode de fonctionnement, le club étant propriétaire de son stade et de ses structures. Cette continuelle recherche de l’excellence a permis au Stade toulousain de remporter dix-sept titres de champion de France, dont neuf entre 1985 et 2001, et de remporter la première coupe d’Europe des clubs, en 1996. Nombreux sont les grands joueurs à être passés par ce club fondé en 1907, de François Borde et Adolphe Jauréguy dans les années 1920 aux Français Pierre Villepreux, Christian Califano, Émile N’Tamack, Fabien Pelous, Frédéric Michalak, à l’Irlandais O’Callaghan, aux Anglais Nigel Horton et Rob Andrew, aux Néo-Zélandais Lee Stensness, Isotolo Maka, Brian Kelleher.

Béziers, tout pour le pack

L'A. S. Béziers domina par un pack très physique le championnat des années 1970. Les avants du « Grand Béziers », Armand Vaquerin, Michel Palmié, Jean-Louis Martin, ont permis au club de remporter dix titres de champion de France entre 1971 et 1984, dans un jeu de pénétration-protection-progression organisé à la mêlée par le petit prodige Richard Astre et souvent conclu par un drop de Henri Cabrol ou une action de classe menée par l’arrière Jack Cantoni. Le style biterrois a inspiré le quinze de France de la fin des années 1970, emmené au Grand Chelem par Jacques Fouroux. Béziers traverse aujourd’hui une passe difficile, venant d’être relégué en troisième division.

Lourdes : à l’attaque !

Toute la ligne d’attaque, de l’arrière à l’ouvreur, sélectionnée en équipe de France : telle fut la gloire de l’équipe de Lourdes des années 1950, qui disputa dix finales du championnat de France et remporta sept titres entre 1945 et 1960, dans un jeu de mouvement « à la Lourdaise », organisé autour du capitaine Jean Prat.

Le Stade français, du lycée Saint-Louis au stade de France

Créé par des élèves du lycée Saint-Louis, à Paris, en 1883, le Stade français a été huit fois champion de France entre 1983 et 1908, avant de tomber dans l’anonymat durant près de quatre-vingts ans. Remis en selle dans les années 1990, le club joue désormais les premiers rôles, dans une ambiance qui se veut en décalage avec celle des traditions du rugby, où des joueurs vêtus de rose ou de motifs fleuris disputent des matchs épiques contre le Stade toulousain qui attirent quatre-vingts mille spectateurs au Stade de France. Parmi les grands joueurs du Stade français figurent Christian Dominici et Sylvain Marconnet.

Le S.U. Agen

Le S.U. Agen a longtemps été perçu comme le club des dirigeants de la Fédération française de rugby, par opposition au Stade toulousain : ce fut le club d’Albert Ferrasse, longtemps président de la Fédération française de rugby (F.F.R.), et celui de Guy Basquet. Philippe Sella en fut l'un des grands animateurs dans les années 1980. (→ rugby.)

Le palmarès du championnat de France de rugby

          

RUGBY : CHAMPIONNAT DE FRANCE

Palmarès

Année

Club vainqueur

1892

Racing C.F.

1893

Stade français

1894

Stade français

1895

Stade français

1896

Olympique

1897

Stade français

1898

Stade français

1899

Stade Bordelais U.C.

1900

Racing

1901

Stade français

1902

Racing

1903

Stade français

1904

Stade Bordelais U.C.

1905

Stade Bordelais U.C.

1906

Stade Bordelais U.C.

1907

Stade Bordelais U.C.

1908

Stade français

1909

Stade Bordelais U.C.

1910

F.C. Lyon

1911

Stade Bordelais U.C.

1912

Stade toulousain

1913

Aviron bayonnais

1914

A.S. Perpignanaise

1920

Stadoceste tarbais

1921

U.S.A. Perpignan

1922

Stade toulousain

1923

Stade toulousain

1924

Stade toulousain

1925

U.S.A. Perpignan

1926

Stade toulousain

1927

Stade toulousain

1928

Section Paloise

1929

Quillan

1930

S.U. Agen

1931

R.C. Toulon

1932

Lyon O.U.

1933

Lyon O.U.

1934

Aviron bayonnais

1935

Biarritz Olympique

1936

R.C. Narbonne

1937

Vienne

1938

U.S.A. Perpignan

1939

Biarritz Olympique

1943

Aviron bayonnais

1944

U.S.A. Perpignan

1945

S.U. Agen

1946

Section paloise

1947

Stade toulousain

1948

F.C. Lourdes

1949

Castres Olympique

1950

Castres Olympique

1951

Carmaux

1952

F.C. Lourdes

1953

F.C. Lourdes

1954

Grenoble

1955

U.S.A. Perpignan

1956

F.C. Lourdes

1957

F.C. Lourdes

1958

F.C. Lourdes

1959

Racing C.F.

1960

F.C. Lourdes

1961

A.S. Béziers

1962

S.U. Agen

1963

Stade montois

1964

Section paloise

1965

S.U. Agen

1966

S.U. Agen

1967

A.S. Montauban

1968

F.C. Lourdes

1969

C.A. Bègles

1970

La Voulte F.C.

1971

A.S. Béziers

1972

A.S. Béziers

1973

Stadoceste tarbais

1974

A.S. Béziers

1975

A.S. Béziers

1976

S.U. Agen

1977

A.S. Béziers

1978

A.S. Béziers

1979

R.C. Narbonne

1980

A.S. Béziers

1981

A.S. Béziers

1982

S.U. Agen

1983

A.S. Béziers

1984

A.S. Béziers

1985

Stade toulousain

1986

Stade toulousain

1987

R.C. Toulon

1988

S.U. Agen

1989

Stade toulousain

1990

Racing C.F.

1991

Bègles-Bordeaux

1992

R.C. Toulon

1993

Castres Olympique

1994

Stade toulousain

1995

Stade toulousain

1996

Stade toulousain

1997

Stade toulousain

1998

Stade français-C.A.S.G.

1999

Stade toulousain

2000

Stade français-C.A.S.G.

2001

Stade toulousain

2002

Biarritz

2003

Stade français

2004

Stade français

2005

Biarritz Olympique

2006

Biarritz Olympique

2007

Stade français

2008

Stade toulousain

2009

U.S.A. Perpignan

2010

A.S.M. Clermont Auvergne

2011

Stade toulousain

2012

Stade toulousain

2013

Castres Olympique

2014

R.C. Toulon