Kabyles

Communautés de Berbères villageoises d'Algérie (Kabylie) ou émigrées (France, Québec).

Organisation sociale

Si les Kabyles de la Grande Kabylie ont gardé leur langue et leurs traditions, les autres se sont plus ou moins arabisés.

Arboriculteurs, cultivateurs d'orge et de blé dur, éleveurs de bovins, artisans, les Kabyles sont des villageois sédentaires. Leurs marchés, situés à la limite des villages, sont aussi le lieu où une communauté s'ouvre à une autre tout en préservant son identité. Ils sont organisés en clans (soff) complémentaires, caractérisés par des fonctions sociales distinctes et des interdits respectifs. Ils suivent une filiation patrilinéaire, ont une résidence patrilocale et se marient de préférence avec leur cousine utérine croisée ou parallèle. Chaque quartier de village a son conseil, qui envoie un délégué siéger à l'assemblée (djemaa), chargée de faire respecter un code des usages claniques appelé qanun.

De nombreux rites, surtout islamiques mais aussi apotropaïques (servant à détourner les influences maléfiques), scandent la vie des Kabyles (naissance, première coupe de cheveux, circoncision, premier marché, mariage, labours, mort). La femme, tout en occupant dans la famille une situation inférieure, a les mêmes droits juridiques que l'homme.

Peuple d'insoumis

Réfractaires à la conquête française, les Kabyles furent soumis par le maréchal Randon, qui, pour garder le pays, y fonda, en 1857, la citadelle de Fort-Napoléon (puis Fort-National, aujourd'hui El-Arbaâ Nath Irathen). Ils se révoltèrent encore en 1871, et leur pays fut un des centres principaux de l'insurrection algérienne entre 1954 et 1962 (→ guerre d'Algérie).

Aujourd'hui, les Kabyles sont les promoteurs actifs de la revendication culturelle et linguistique berbère en Algérie (« printemps kabyle » de 1980, révolte de 2001).

Pour en savoir plus, voir les articles Berbères, histoire de l'Algérie, Algérie : vie politique depuis 1962, Kabylie.