Cuba : activités économiques

La Havane
La Havane

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2019) : 102 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2019) : 8 920 dollars
  • PNB/hab. PPA : n.d.
  • IDH (2021) : 0,764
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2021) : 1,3 %
  • Taux annuel d'inflation : n.d.
  • Structure de la population active (2020) :
    ● agriculture : 17,3 %
    ● mines et industries : 16,8 %
    ● services : 65,9 %
  • Structure du PIB (2021) :
    ● agriculture : 0,9 %
    ● mines et industries : 23,3 %
    ● services : 75,8 %
  • Taux de chômage (2021) : 2,8 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2020) : 1 152 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2009) : 3 109 millions de dollars
  • Importations de biens (2009) : 9 622 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2019) : 76 000 individus
  • Dépenses militaires (2010) : 3,3 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2021) : 7
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 57,6 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,7 %
  • Dépenses publiques d'éducation : n.d.

L'embargo commercial imposé par les États-Unis, mais assoupli, a été en partie compensé par les échanges avec l'Amérique latine (Venezuela, Brésil, Mexique), ainsi qu'avec la Chine, 3e fournisseur après l'UE (qui lève ses sanctions en 2008), dont en premier lieu l'Espagne, et le Venezuela. Partenaire privilégié, ce dernier fournit au pays du pétrole à des tarifs préférentiels contre une coopération dans le secteur de la santé et l'importation de médicaments. Cette collaboration comprend également la modernisation des infrastructures de l'île. En tête des exportations, en chute depuis 2012 , vient le nickel, vendu notamment au Canada et à la Chine, suivi des produits pharmaceutiques et biotechnologiques, du sucre, du tabac et des produits pétroliers. Mais la balance commerciale reste fortement déficitaire. Depuis 2010 - 2011, le régime castriste révise les principes de son économie administrée et autorise, dans certaines limites, les initiatives privées. L'inauguration de la "zone spéciale de développement" et du « mégaport » de Mariel (à 45 km de La Havane, construit par une entreprise brésilienne), en janvier 2014, mise sur l'extension du canal de Panama, inaugurée en 2016, et sur la distribution de marchandises venues d'Asie à destination de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Afrique. Une position stratégique au milieu des routes commerciales dans la région des Caraïbes, qui a commencé à attirer les investisseurs étrangers. En revanche, l'exploration de pétrole offshore est décevante. Tandis que les relations privilégiées avec le Venezuela sont fragilisées par la grave récession économique de son allié depuis 2014, la perspective d'une normalisation des relations avec les États-Unis à partir de juillet 2015 a réduit l'isolement du pays comme en témoigne la forte augmentation du tourisme entre 2014 et 2018. Mais pendant la présidence de Donald Trump (2017–2021), la situation économique de l'île s'est dégradée, la nouvelle administration américaine ayant écarté une éventuelle levée des sanctions et renforcé la régulation stricte des transactions et des déplacements. Après une timide reprise en 2018, la récession dépasse 10 % en 2020 à la suite de la pandémie de Covid–19 alors que d'importantes manifestations contre le gouvernement en juillet 2021 témoignent d'un mécontentement social croissant auquel le pouvoir réagit d'abord par la répression. La reprise est difficile (estimée à 1,3 % en 2021 et 4 % en 2022). Le gouvernement de M. Díaz-Canel tente d'y remédier en se tournant notamment vers d'autres pays latino-américains et vers la Chine, dans l'attente d'un assouplissement de la politique américaine (annoncée en mai 2022).

1. La libéralisation progressive de l'économie

Avant 1958, l'économie, dominée par les intérêts américains, était déjà foncièrement dépendante de l'exploitation de la canne à sucre. Dès les lendemains de la victoire de la révolution castriste, le nouveau pouvoir a orienté le pays vers une économie socialiste, calquée sur le modèle soviétique : planification centralisée, réforme agraire, gestion directe par l'Administration des différents secteurs d'activités. Réalisée en deux temps, en 1959 et en 1963, la réforme agraire a abouti à la transformation en grandes fermes d'État de la majeure partie des anciennes plantations sucrières, tout en renforçant le rôle considérable joué par la production de sucre de canne. Avant 1990, Cuba exportait ainsi l'essentiel de son sucre vers les pays d'Europe orientale et importait, en échange, du pétrole et des machines.

Les progrès de l'industrialisation n'ont pas modéré cette orientation majeure. Le développement du pays a été favorisé par les accords de commerce, largement préférentiels, dont elle a bénéficié au sein du marché commun des pays socialistes (C.A.E.M., ou Comecon). Cuba recevait alors une aide financière supplémentaire de l'Union soviétique, évaluée à plus de 4 milliards de dollars. Profondément intégrée au monde communiste et soutenue artificiellement, l'économie de l'île s'est effondrée avec la disparition de l'Europe socialiste, à la fin des années 1980. De graves pénuries ont alors affecté tous les secteurs d'activités. Dans l'urgence, le régime a dû imposer à la population cubaine de terribles mesures d'austérité et, face à la détresse de la population, a été contraint d'adopter quelques mesures libérales. En 1993, il a autorisé la petite entreprise privée individuelle, une vaste réforme agricole a été engagée – elle prévoit la réorganisation des fermes d'État –, tandis que la possession par un Cubain de devises étrangères n'est plus illégale. Les investissements étrangers sont autorisés : depuis 1995, ils peuvent s'effectuer dans tous les secteurs de l'économie, à l'exception de la défense, de la santé et de l'éducation. En 1996, l'implantation d'entreprises étrangères est grandement favorisée par l'ouverture de zones de libre-échange. En 2008, l'État contrôle toujours 90 % de l'économie.

2. Agriculture et pêche

Le secteur primaire continue d'occuper 20,5 % de la population active. La canne à sucre (8e rang mondial) reste toujours le produit phare de l'agriculture cubaine. Elle couvre encore près de la moitié des terres cultivées et assure encore l'essentiel des exportations. Les centres de production sucrière se concentrent dans la province de La Havane et le centre de l'île. Autre activité importante, le tabac, historiquement produit dans la province de Pinar del Río, est aussi cultivé aujourd'hui dans l'est de l'île. Les agrumes ont fait l'objet d'une expansion considérable ; avec le sucre et le tabac, ils constituent les principaux produits destinés à l'exportation, bien qu'ils restent à la merci des accidents climatiques (sécheresse, ouragans), très fréquents dans la région. La culture de la banane est elle aussi en essor. Pour satisfaire la consommation intérieure, Cuba a entrepris de développer la culture du riz (principale céréale cultivée), des tubercules et des haricots, dont les volumes de production restent cependant insuffisants compte tenu des besoins de la population ; le pays est donc contraint d'importer une bonne partie des denrées alimentaires de base. L'élevage bovin demeure très présent dans les provinces centrales et orientales. Quant à la pêche, elle a connu un essor important grâce aux investissements de l'État : une industrie de la pêche a été créée ainsi de toutes pièces, dans un pays qui n'avait aucune tradition en la matière. L'exportation de langoustes vers l'Union européenne rapporte, aujourd'hui, de précieuses devises à l'économie cubaine.

3. Les industries minières et manufacturières

Le sous-sol cubain recèle des ressources minières importantes et variées. La production de nickel – à forte valeur ajoutée – prédomine, mais le pays fournit également d'importantes quantités de fer, de cuivre, de chrome et de cobalt. En revanche, des gisements d'or et d'argent ne sont pas exploités. Cuba produit un peu de pétrole. L'industrie manufacturière repose avant tout sur la transformation des produits agricoles et miniers (agroalimentaire, cimenterie, métallurgie, textile, engrais).

4. Le tourisme

Le potentiel touristique de l'île est considérable et le tourisme tend d'ailleurs à devenir, de nos jours, le principal pourvoyeur de devises. Des efforts de rénovation ont été entrepris dans les centres historiques des villes anciennes (notamment à La Havane). Le développement des infrastructures porte sur l'ensemble du territoire, et la ville de Varadero, à l'est de La Havane, est devenue l'un des principaux centres de villégiature de l'île. En 2011, Cuba a accueilli plus de 2 millions de touristes.

5. Le commerce extérieur et les relations extérieures

L'embargo américain a été assoupli depuis 2001 et des produits agricoles cubains sont désormais achetés par les États-Unis. Le pays a de plus conclu un accord avec le Venezuela : celui-ci fournit du pétrole à Cuba à prix privilégié, contre l’envoi au Venezuela de médecins et experts cubains. Le Venezuela est le premier partenaire commerciale de Cuba, devant la Chine.

En 2008, l'île sort peu à peu de son isolement. Elle renoue des relations suivies avec l'Union européenne et intègre le Groupe de Rio (qui réunit 23 pays d'Amérique latine).

6. Les sites de Cuba classés à l'Unesco

Plusieurs sites de Cuba sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– vieille ville de La Havane et son système de fortifications ;
Trinidadet la vallée de Los Ingenios ;
– château de San Pedro de la Roca, Santiago de Cuba ;
– parc national Desembarco del Granma ;
– vallée de Viñales ;
– paysage archéologique des premières plantations de café du sud-est de Cuba ;
– parc national Alexandre de Humboldt ;
– centre historique urbain de Cienfuegos ;
– centre historique de Camagüey.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de Cuba et population de Cuba.