Brésil : histoire

Carte du Brésil datant de 1519
Carte du Brésil datant de 1519

Résumé

Après la signature du traité de Tordesillas (1494) délimitant les zones d’influence respectives de l’Espagne et du Portugal, le Brésil, découvert le 22 avril 1500 par l’explorateur portugais Pedro Álvares Cabral, devient pleinement possession de la Couronne portugaise en 1522.

xvie siècle

Avec l’expédition conduite par Martim Afonso de Sousa (1530-1533), l’exploration de nouvelles terres et l’exploitation du Brésil commencent. L’économie coloniale est alors fondée sur le « cycle du sucre » déclenché dans le Nordeste, grâce à la main d’œuvre servile importée d’Afrique noire. Des capitaineries installées sur la côte, coiffées par un gouvernement général du Brésil à partir de 1549, distribuent les terres aux colons. Parallèlement, les Jésuites commencent à évangéliser les populations indiennes.

xviie siècle

L’exploration du pays se poursuit vers l’ouest sous la direction de pionniers aventuriers (les « Bandeirantes »), chasseurs d’esclaves et chercheurs d’or, au-delà des limites fixées par le traité de Tordesillas tandis que les Hollandais sont expulsés du Brésil.

xviiie siècle

Après la découverte des premières mines du précieux métal dans les années 1690 (Ouro Preto, Minas Gerais), commence le « cycle de l’or », le pôle de développement se déplaçant vers le sud-est et Rio de Janeiro. Les liens privilégiés entre la Grande-Bretagne et le Portugal sont étendus au Brésil.

xixe siècle

L’accession à l’indépendance de l’empire du Brésil en 1822-1825 conduit à la formation d’un régime parlementaire marqué par l’alternance entre libéraux et conservateurs mais largement dominé par l’empereur Pierre II. La progression du républicanisme, notamment dans les rangs de l’armée, et la montée des mécontentements, entraînent la chute de l’empire et l’instauration de la Iere République caractérisée par la domination sociale et politique des oligarchies terriennes.

1. La découverte du Brésil

La découverte du Brésil est attribuée traditionnellement au Portugais Pedro Álvares Cabral : chargé de gagner l'Inde après le voyage de Vasco de Gama, il part en 1500 à la tête d'une flotte de treize navires. Le 22 avril, une terre appartenant au Nouveau Monde est en vue. Le 3 mai, jour de l'Invention de la Croix, l'érection d'un « padrão » de pierre aux armes du Portugal marque la prise de possession, par les représentants du roi du Portugal, de la région de Porto Seguro, par 13 ° de latitude sud : la « Terre de la Vraie Croix » sera le premier nom du Brésil.

Lors des négociations du traité de Tordesillas (1494), le Portugal insiste pour que la ligne séparant ses possessions de celles de l'Espagne soit reportée de 270 lieues vers l'ouest. Il faudra attendre 1522 pour que le Brésil soit, à la conférence de Badajoz, reconnu comme une mouvance du Portugal.

2. Les premiers établissements côtiers portugais et l'organisation administrative du Brésil

2.1. Une colonisation dispersée

Jusqu'au début du xviie siècle, la colonisation ne dépasse pas les plaines côtières, chacune formant un foyer isolé de colonisation, fondé par des explorateurs différents : João Ramalho dans la région de l'actuel São Paulo (1509), Aleixo Garcia, plus au sud (actuelle Santa Catarina) en 1526, etc.

Cette dispersion est d'ailleurs favorisée par l'impossibilité pour les Indiens (→ les Tupis-Guaranis) d'opposer une résistance efficace aux Portugais. Pourtant, à la fin du xvie s., on compte à peine une dizaine d'établissements habités de façon permanente, dont les plus importants sont ceux du Nordeste autour de Bahia (aujourd'hui Salvador) et de Pernambouc (aujourd'hui Recife).

2.2. Bois-brésil, canne à sucre et esclaves

Après l'exploitation et le commerce du bois-brésil – aux propriétés tinctoriales et qui aurait donné son nom au pays – la culture de la canne à sucre a débuté dès 1532, à la suite de l'arrivée des colons sous la direction de Martim Afonso de Sousa. L'importation d'une main-d'œuvre d'esclaves noirs africains et un climat tropical favorable à cette culture spéculative feront de cette région le foyer de peuplement le plus important du Brésil jusqu'à la fin du xixe siècle, alors que plus au sud, les centres portugais ne sont que de simples escales fortifiées, sans cesse menacées par les tribus indiennes.

2.3. Concessions et capitaines-donataires

L'intérêt porté par le roi du Portugal aux Indes orientales lui fait négliger jusqu'au milieu du xvie siècle sa possession brésilienne, confiée à de grands seigneurs, les capitaines-donataires. Ces derniers administrent avec des pouvoirs militaires et judiciaires douze capitaineries ayant de 180 à 600 km de façade maritime. Ce sont eux qui distribuent aux colons des terres en échange de leur aide militaire et du paiement de certains impôts. Le roi conserve un certain nombre de monopoles commerciaux.

C'est à partir de ces concessions que se constituent de très vastes domaines sucriers, dont le centre est la casa grande, où réside le possesseur du domaine, maître du moulin à sucre, et autour de laquelle se groupent les cabanes des Noirs formant la senzala.

2.4. Établissement d'un « gouvernement général du Brésil »

Comprenant enfin la valeur du Brésil, le roi Jean III, sans porter atteinte à la structure économique et sociale du pays, coiffe les donataires par un « gouvernement général du Brésil », qui maintient solidement la cohésion des groupes de colons éparpillés le long des côtes (1549).

Dirigé par un gouverneur, ou capitaine général, résidant à Bahia (plus tard à Rio de Janeiro), le gouvernement est divisé en treize capitaineries, administrées par des ouvidores, qui supplanteront au xviie siècle, les capitaines, trop indépendants.

Le premier gouverneur, Tomé de Sousa (1549-1553), fait construire de nouvelles villes et confie aux jésuites des missions la protection des Indiens et l'éducation. Cette politique de centralisation permet de repousser les tentatives d'installation étrangère des Français de Villegaignon, dans la baie de Guanabara (1555-1560), et de La Ravardière, à São Luís do Maranhão (1594-1615).

Pour prévenir de nouvelles tentatives, les Brésiliens construisent des forteresses côtières : Rio de Janeiro (1565), Fortaleza (1609). Les Néerlandais s'emparent pourtant de Bahia (1624) et de Pernambouc (1630), où ils fondent un établissement dont Jean Maurice de Nassau-Siegen est nommé gouverneur (1636-1644), et dont ils ne sont chassés que par une révolte des colons portugais (1654).

Lors de l'union temporaire du Portugal et de l'Espagne (1580-1640), a été créé, sur le modèle du Conseil des Indes de Castille, un Conselho de Índia (1604), organisme métropolitain chargé de contrôler depuis Lisbonne l'administration et la vie économique du Brésil.

3. L'expansion territoriale

3.1. Chasseurs d'esclaves…

Sans doute, dès 1554, les jésuites, en fondant São Paulo, avaient-ils entamé la conquête de l'intérieur du pays afin d'évangéliser les indigènes. En fait, cette occupation des plateaux est au début l'œuvre d'aventuriers, les bandeirantes. Chasseurs d'esclaves au xviie siècle, ils pénètrent loin vers l'ouest, dans le sertão, en remontant les voies d'eau, et s'attaquent aux missions jésuites pour réduire les Indiens en esclavage.

3.2. …puis chercheurs d'or et de pierres précieuses

Les bandeirantes. se font chercheurs d'or et de pierres précieuses au xviiie siècle, après la découverte de l'or dans le Minas Gerais, à Ouro Preto (1694), dans le Mato Grosso (1718), dans le Goiás (1725). Le Brésil est alors le premier producteur d'or du monde : des villes surgissent près des mines (Diamantina [1728], Sabará) ; de grandes exploitations agricoles, les fazendas, consacrées aux cultures vivrières se constituent à proximité de ces agglomérations ; des pistes muletières sont tracées de loin en loin ; des gîtes d'étapes fixent la population.

3.3. Essor de la région de Rio de Janeiro

Mais la mise en valeur des plateaux miniers n'est rendue possible que par un appel toujours renouvelé à la population du São Paulo et du Nordeste, avec pour conséquences leur dépeuplement et l'abandon des plantations de canne à sucre, sans pour autant créer des ressources durables ; en effet, la négligence des mineurs, l'extraction forcée, le contrôle très étroit imposé aux exploitants par l'administration royale entraînent l'épuisement et l'abandon des gisements dès le deuxième tiers du xviiie siècle. La région de Rio de Janeiro bénéficie de cette exploitation, car, du fait de sa position géographique, elle est le débouché le plus direct des pays miniers : elle supplante comme capitale la ville de Bahia en 1763.

3.4. Essor de l'élevage

Au cycle du sucre (xvie-xviie siècles) et au cycle de l'or et des pierres précieuses (xviiie siècle) succède celui de l'élevage. Sans doute la densité du peuplement, liée aux activités pastorales, reste faible, mais elle est homogène et assure, à partir du Nordeste dès le xviie siècle, et à partir du Sud à la fin du xviiie siècle (appel aux colons des Açores), une occupation continue et régulière des territoires brésiliens englobant les pays miniers, les dépassant même.

La liaison entre les vastes estancias d'élevage et les centres de consommation est réalisée par les boiadas, chemins ouverts par les troupeaux de bovins dont les maîtres (les vaqueiros), avides de liberté et d'espace, se maintiennent le plus possible à l'écart des régions soumises aux autorités officielles, et édifient cette curieuse civilisation du cuir, fondée sur le commerce de la viande sur pied et des peaux, remplacé dès la fin du xviiie siècle par celui de la viande sèche.

3.5. La plaine amazonienne

Quant à la plaine amazonienne, si elle reste en dehors de l'espace économique brésilien, elle est en fait intégrée à la colonie portugaise, grâce, surtout, aux efforts évangélisateurs des jésuites, qui se heurtent aux colons à propos de la suppression de l'esclavage des Indiens, et grâce à l'intervention du gouvernement de Lisbonne, qui fait construire en 1669 un fort (à l'emplacement de l'actuelle Manaus), au confluent du rio Negro et de l'Amazone, point de convergence des tentatives de pénétration néerlandaises (à partir de l'Orénoque), espagnoles (depuis le Pérou), françaises (en remontant le cours du fleuve).

3.6. Des territoires convoités

L'achèvement de l'occupation et de la mise en valeur des territoires brésiliens donne lieu à des incidents diplomatiques. Tout d'abord, la signature par le Portugal, en 1703, du traité de Methuen, accordant à l'Angleterre le monopole du commerce avec le Brésil, entraîne, lors de la guerre de la Succession d'Espagne, deux interventions françaises ; si la première échoue devant Rio (1710), la seconde permet à Duguay-Trouin de s'emparer de la ville et de lui imposer une énorme rançon (1711).

D'autre part, la conquête des territoires périphériques provoque des conflits avec les Espagnols, qui prétendent, en vertu du traité de Tordesillas, contrôler tous les centres situés à l'ouest d'une ligne allant de l'embouchure de l'Amazone à São Paulo. Le problème des frontières sera particulièrement difficile à résoudre aux confins méridionaux du Brésil, où la colonie du Saint-Sacrement, origine de l'Uruguay, fondée sur les bords de la Plata par les Portugais en 1680, était utilisée pour la contrebande dans l'Empire espagnol.

Pomme de discorde entre les deux États ibériques, ce territoire est attribué à l’Espagne par le traité de Madrid signé en 1750 qui donne en échange aux Portugais le territoire des missions jésuites de l'Uruguay. Les jésuites, qui gardent le souvenir des bandeirantes, arment leurs Indiens, refusent le traité et obligent les Portugais à se retirer. Le marquis Pombal interdira alors la Compagnie de Jésus au Portugal et au Brésil. Après plusieurs guerres entre le Portugal et l'Espagne, le traité de San Ildefonso (1777) rend l'Uruguay et les missions à l'Espagne, et le Brésil se voit confirmer la possession du Rio Grande et du Santa Catarina.

4. L'évolution économique et politique au xviiie siècle et au début du xixe siècle

4.1. Une colonie prospère

La prospérité du Brésil à cette époque est solidement établie ; le traité de Methuen, en le rendant solidaire de l'économie britannique, lui a permis de donner un nouvel essor aux cultures du riz, du tabac, des plantes tinctoriales, et surtout de la canne à sucre, qui pénètre alors dans les provinces de Rio et de São Paulo ; celle du coton est entreprise depuis le Maranhão jusqu'au Goiás ; celle du cacao, depuis le Pará, gagne la région de Bahia.

4.2. La politique de rénovation du marquis de Pombal

Sous Joseph Ier (1750-1777), le marquis de Pombal entreprend au Brésil, comme au Portugal, une politique de rénovation, visant à la fois à réduire le rôle des grands propriétaires, à réprimer la corruption des fonctionnaires et à améliorer la production agricole et minière. À cette fin, il organise l'immigration, les travaux publics, l'enseignement et, s'il abolit l'esclavage des Indiens (1775), il fait un appel accru à la main-d'œuvre servile originaire de l'Angola.

Des compagnies à chartes sont constituées pour favoriser le commerce, dont le Portugal, en application du Pacte colonial, sera, avec l'Angleterre, le grand bénéficiaire, malgré l'échec partiel de cette dernière entreprise, les monopoles commerciaux n'ayant pu être appliqués qu'aux bois de teinture, au sel, aux pêcheries et aux boissons. Seules quelques difficultés naissent de l'expulsion des jésuites, auxquels les colons reprochent, surtout dans le Sud, l'appui offert aux Indiens (villages indigènes, etc.).

4.3. Un équilibre politique et social menacé

Malgré cette expansion économique, l'équilibre politique et social du Brésil colonial est menacé.

Sans doute les Indiens, peu nombreux, refoulés dans la forêt amazonienne et dans les campos du Mato Grosso, sont-ils peu dangereux. Il en va différemment de la masse de la population, constituant une société très composite, où le brassage des races a abouti à la création d'un type d'hommes nouveau, le métis (mulâtre, caboclo, cafuzo) essentiellement paysan, parfois mineur, toujours misérable. Sa condition est d'autant plus lourde à supporter, dès le xviiie siècle, qu'il vit dans un monde où grands planteurs et commerçants habiles édifient rapidement des fortunes considérables ; les lourdes charges que fait peser sur lui l'administration et la crise minière qui sévit sur les plateaux du Minas Gerais, à la fin du xviiie siècle, aggravent son mécontentement.

4.4. Les prémices de l'indépendance

Un courant révolutionnaire se crée, parallèle à celui qui est alimenté chez les élites par la lecture des œuvres politiques et philosophiques françaises ; mais la révolution est évitée. Le mérite en revient moins aux autorités, pourtant énergiques dans la répression (exécution de Tiradentes en 1792), qu'à certains éléments créoles ou aux métis et mulâtres aisés, qui canalisent, dans le sens national, les énergies brésiliennes.

Ce nationalisme brésilien se cristallise lors du transfert à Rio de Janeiro de la famille royale et de la capitale portugaises, en 1808, à la suite de l'occupation de la métropole par Napoléon Ier. Rio devient une véritable capitale avec toutes les institutions administratives et culturelles lui permettant de remplir son rôle.

Le régent, devenu en 1816 le roi Jean VI, abolit le régime du monopole et proclame la liberté industrielle. Mais le traité qu'il a signé avec l'Angleterre en 1810 fait du Brésil une colonie économique de l'Angleterre et empêche l'industrialisation.

4.5. Proclamation de l'indépendance

Quand Jean VI regagne l'Europe en 1821, rappelé par la révolution portugaise de 1820, il laisse à son fils cadet, dom Pedro, la régence du Brésil. Ayant fait l'apprentissage de la liberté de 1808 à 1821, cet État refuse de redevenir une simple colonie portugaise, et dom Pedro accepte de devenir le défenseur perpétuel du Brésil, dont l'indépendance est bientôt proclamée (« cri d'Ipiranga », 7 septembre 1822). Dom Pedro en devient l'empereur le 12 octobre, sous le nom de Pierre Ier.

5. Le Brésil indépendant

Les troupes portugaises quittent le pays dès 1823, sous la pression de l'escadre britannique de l'amiral Cochrane. La Constitution, qui accorde au souverain un pouvoir « modérateur » lui permettant de contrôler le législatif, entre en vigueur en 1824. Le Parlement est alors constitué d’un sénat nommé par le roi et d’une assemblée dont les députés sont élus dans les provinces pour quatre ans au suffrage censitaire indirect. En 1825, par le traité de Rio de Janeiro, le Portugal et la Grande-Bretagne reconnaissent l’indépendance du Brésil.

5.1. La régence troublée de Pierre II (1831-1840)

Mais une crise éclate en 1826, quand Pierre Ier souhaite regagner le Portugal pour succéder à Jean VI ; le Brésil veut être gouverné depuis Rio et non depuis Lisbonne, et une émeute (7 avril 1831) contraint l'empereur à abdiquer en faveur de son fils Pierre II, de naissance brésilienne, mais dont l'âge (il n'a que cinq ans) nécessite l'institution d'une régence (1831-1840), génératrice de troubles dans le Nordeste, puis dans le Sud.

L'acte additionnel de 1834 et l'évolution vers un régime parlementaire

Dès 1834, un acte additionnel fait des concessions aux particularismes provinciaux et permet l'évolution vers un véritable régime parlementaire, caractérisé par l'alternance au pouvoir des libéraux et des conservateurs. Tandis que ces députés sont pour la plupart issus de la même classe sociale des propriétaires terriens ou étroitement liés à cette dernière, le régime électoral reste extrêmement restreint et les élections souvent frauduleuses.

5.2. Pierre II empereur (1840-1889)

Devenu empereur en 1840, Pierre II contrôle par ailleurs largement le système parlementaire en usant régulièrement de son droit de dissolution (à onze reprises) et en nommant les différents présidents du Conseil (plus de trente entre 1847 et 1889). La légitimité des présidents est autant dépendante de leurs rapports avec l’empereur que de la majorité dont ils disposent ou qu’ils doivent forger, par la négociation ou l’organisation et le contrôle clientéliste de nouvelles élections.

Pierre II sait imposer, surtout à partir de 1854 (ministère du conte et marquis du Paraná), une politique de large expansion économique (construction de routes et de voies ferrées) favorable à l'aristocratie foncière qui, à partir de 1860, entreprend sur une grande échelle la culture du café. À partir de la Guyane, cette dernière avait gagné le Pará à la fin du xviiie siècle, puis les régions de Rio et de São Paulo, d'où elle s'étendra sans interruption de 1880 à 1929 sur les plateaux paulistes.

L'Empire du Brésil en guerre contre le Paraguay : le renforcement de l'armée

Pour accélérer la mise en valeur du pays, Pierre II favorise, à partir de 1860, l'immigration européenne contribuant au peuplement du Brésil méridional (colonisation allemande). Mais il doit entreprendre contre le Paraguay une guerre dévastatrice (1865-1870), qui donne à l'armée brésilienne et à son chef, le général Caxias, la conscience de la force qu'ils représentent, alors que des mécontentements variés commencent à converger, sapant la légitimité de l’institution impériale.

Sous la menace d'antagonismes incontrôlables

Au républicanisme et au positivisme qui ont gagné certains cadres de l’armée, s’ajoute l’hostilité de l’Église – très dépendante de l’État – au soutien apporté par ce dernier à la franc-maçonnerie et surtout la résistance de l’aristocratie foncière à l’abolition devenue inéluctable de l’esclavage (« loi dorée » du 13 mai 1888).

Des intérêts et des forces contradictoires sont ainsi à l'origine du coup d’État militaire du 15 novembre 1889 dirigé par le général Manuel Deodoro da Fonseca, chef de l’état-major de l’armée qui renverse, sans effusion de sang, le gouvernement libéral en place, proclamant, sous la pression des républicains, la « République des États-Unis du Brésil ».

Pour en savoir plus, voir l'article Brésil : vie politique depuis 1889.