Balouba ou Baluba

Groupe ethnique (plus de 7 millions de personnes) du sud de la République démocratique du Congo et du Congo méridional.

Les Baloubas (ou Loubas, ou Lubas) habitent la savane qui succède à la forêt équatoriale, dans une large zone allant de l'extrême sud de la province du Kivu méridional, jusqu'au sud du Kasaï oriental, en passant par le nord et le sud Katanga. Ils vivent de la chasse, de la cueillette, d'une petite agriculture de clairière (manioc, maïs) et de la pêche dans le Congo et la Lualaba (cours supérieur du Congo, jusqu'à Kisangani). Un grand nombre d'entre eux ont aujourd'hui afflué dans les villes.

Le terme Balouba s'applique à de nombreuses tribus qui, en dépit de différentes origines, ont en commun de parler des langues bantoues (notamment le cilouba) et une même organisation, de type féodal. Ils seraient originaires de la région des grands lacs ou de celle du moyen Niger. Leurs relations avec l'Égypte antique ont été prouvées par la découverte d'une statuette égyptienne de basse époque en pays basongo.

Les Baloubas se divisent en trois grands groupes : les Baloubas-Hemba du nord Katanga et du sud Kivu, les Baloubas-Shankaji du Katanga et les Baloubas-Bambo du Kasaï. Les deux derniers groupes parlent le kiluba, les Baloubas-Hemba le ciluba.

Au Kasaï, le village forme la seule unité politique tandis qu'au Katanga plusieurs villages se regroupent pour former une chefferie dirigée par un chef territorial, le kilolo. Au cours du xvie et du xviie siècle, certaines de ces chefferies furent regroupées en royaumes. Le plus étendu fut fondé par Kingolo, chef Basongo, vers 1585. Les grands souverains Baloubas prétendent descendre de lui et possèdent de ce fait un caractère sacré. Au xviie siècle, l'unité du royaume Balouba s'effondra ; des royaumes rivaux se succédèrent et des rivalités tribales se perpétuent de nos jours opposant régulièrement les Baloubas aux autres peuples du sud du Katanga (contre lesquels, par exemple, ils soutinrent Patrice Lumumba lors de la crise congolaise de 1959-1961).

Les Baloubas sont en général patrilinéaires bien que les Baloubas-Hemba aient tendance à être matrilinéaires. Ils pratiquent une religion animiste et le culte des morts. Les rites funéraires revêtent une importance particulière car les défunts constituent le monde des esprits, qu'il convient d'apaiser par des danses sacrées.

L'art des Baloubas

L'art des Baloubas possède une nette unité et leurs œuvres comptent parmi les plus belles d'Afrique noire. Destinées aux chefs et au culte des morts, ce sont surtout des bâtons de commandement, des statues d'ancêtres, des sièges à cariatides, des figures portant des coupes et des masques. Avec des décors curvilignes finement ciselés dans l'ébène, ceux-ci ont des formes fluides et allongées mais conservent cependant un certain réalisme.