Bündnis 90/Die Grünen

de 1980 à 1993, Die Grünen

Die Grünen
Die Grünen

Parti politique allemand.

1. Les débuts

Fondé en 1980 en à Karlsruhe en République fédérale allemande, le parti des Verts (Die Grünen) entre en 1983 au Bundestag, où il est encore représenté en 1987. En décembre 1990, le parti s'allie aux Verts d'Allemagne de l'Est qui viennent de former avec les mouvements civiques nés de la révolution pacifique de l'automne 1989 l'Alliance 90 (Bündnis 90) ; seuls ceux-ci sont alors représentés au Bundestag.

Les élections de 1994 permettent aux Verts (devenus en 1993 Bündnis 90/Die Grünen) de renforcer leur position au Bundestag. À l'issue des élections de 1998, ils participent au gouvernement dirigé par le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD) au sein du duquel ils détiennent trois portefeuilles (Affaires étrangères, Santé, Environnement). Le parti, qui participe à de nombreux conseils municipaux et assemblées régionales, est également régulièrement représenté au Parlement européen depuis 1984.

Lors des élections législatives de 2002, les Verts, emmenés par Joschka Fischer, réalisent le meilleur résultat de leur histoire (8,6 % contre 6,7 % quatre ans auparavant) sans pouvoir, néanmoins, prétendre à plus de trois portefeuilles (Affaires étrangères, Agriculture, Environnement). J. Fischer, aux Affaires étrangères, également vice-chancelier est longtemps l'homme politique le plus populaire d'Allemagne, mais une pratique jugée laxiste dans l'attribution de visas aux ressortissants de pays d'Europe de l'Est – en particulier d'Ukraine – compromet son autorité en 2005.

2. Dans l'opposition

Alors qu'il n'a cessé de progresser lors des élections régionales de 2003-2004 (de + 0,6 à + 3,9 points), le parti est légèrement sanctionné aux élections anticipées de septembre 2005 (− 0,4 point) et rejoint l'opposition. Il est alors le plus petit groupe parlementaire au Bundestag, derrière le Freie Demokratische Partei (FDP) (libéraux) et Die Linke (gauche radicale), et ne participe plus, avec la Christlich-Demokratische Union (CDU), qu'à un seul gouvernement régional dans la ville-État de Hambourg.

L'enquête menée autour du rôle des services de renseignements allemands (Bundesnachrichtendienst) pendant la guerre d'Iraq place les Verts dans la délicate situation de critiquer leur ancien partenaire social-démocrate au gouvernement, sans toutefois se désolidariser de sa politique étrangère. En l'absence de leur ancien leader charismatique J. Fischer, les Verts peinent à trouver leur rôle dans l'opposition, d'autant que tous les autres partis politiques se sont, entre-temps, approprié les thèmes de la protection de l'environnement qui ont fait, dans le passé, leur succès. Sur les missions de la Bundeswehr à l'étranger, le parti apparaît désormais partagé entre ceux qui s'inscrivent dans une tradition séculaire du pacifisme allemand et ceux pour lesquels, depuis les attentats 11 septembre 2001 à New York et à Washington, le pacifisme traditionnel a vécu, acceptant comme possibilité ultime le recours à la force pour « refuser l'inacceptable ».

3. La troisième force politique de l'Allemagne

Les Verts se hissent à la troisième place parmi les forces politiques, même si Die Linke les dépasse légèrement au niveau national. Coprésidé depuis novembre 2008 par Claudia Roth et Cem Özdemir, le parti obtient aux élections européennes de juin 2009 12,1 % des voix – son meilleur résultat historique – et retrouve ainsi sa place de troisième force politique du pays. Il améliore une nouvelle fois son score aux élections législatives de septembre, obtenant 10,7 % des voix (68 sièges). La décision de la chancelière Angela Merkel à l'automne 2010 de prolonger de 12 ans en moyenne la durée de vie des centrales nucléaires profite au parti qui capitalise sur le rejet croissant du nucléaire au sein de l'opinion.

Affichant désormais leur volonté de lier l'écologie et la justice sociale, les Verts se donnent une image de parti généraliste et entrent en concurrence directe avec les deux formations de la gauche traditionnelle, le SPD et Die Linke. C’est ainsi qu’en mars 2011, après avoir obtenu plus de 11 % des voix aux élections régionales à Hambourg (février), ils en recueillent plus de 15 % en Rhénanie-Palatinat, progressent de six points à Brême (22,5 %) et surtout enlèvent le Land du Bade-Wurtemberg à la CDU qui le dirigeait depuis 1953 et qui paie par cette défaite historique, les hésitations de la chancelière en matière de politique énergétique alors que depuis la catastrophe dans la centrale japonaise de Fukushima, le mouvement anti-nucléaire se mobilise massivement. En doublant leur audience avec plus de 24 % des suffrages et en accédant ainsi pour la première fois à la présidence d’un Land, les Verts remportent une victoire d’autant plus éclatante qu’elle a lieu dans l’une des régions les plus prospères d’Allemagne, un succès confirmé notamment en septembre (après leur entrée au Parlement du Mecklembourg-Poméranie Occidentale) à Berlin avec plus de 17 % des suffrages, ce qui clôt une série de succès qui leur permet d’être désormais présents dans les seize Parlements régionaux du pays. Toutefois, avec 8,4 % des suffrages et 63 sièges (au coude à coude avec Die Linke), le parti ne parvient pas à percer aux élections législatives de septembre 2013.

Pour en savoir plus, voir l'article Allemagne : vie politique depuis 1949.