parc national de Keoladeo

Parc naturel de l'Inde (Rajasthan), inscrit depuis 1985 sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Le parc national de Keoladeo, d'une superficie de 31 km2, a été créé sur le lieu d'une ancienne réserve de chasse au canard. Il est un lieu d'hivernage majeur pour de nombreuses colonies d'oiseaux migrateurs en provenance d'Afghanistan, du Turkménistan, de Chine et de Sibérie.

Le site

Situé dans les environs de Bharatpur, le parc national de Keoladeo abrite quelque 360 espèces d'oiseaux, dont plus d'une centaine de migrateurs, sur les 1 200 environ que compte l'Inde. Le parc est situé dans une dépression naturelle. Auparavant, cette zone était semi-aride, et se remplissait de façon temporaire grâce aux pluies, attirant ainsi une population d'oiseaux aquatiques qui quittait la zone une fois revenue la saison sèche. À la fin du xixe siècle, le prince Bhamji, régent de Bharatpur, eut l'idée de convertir la zone en une réserve d'oiseaux sauvages. Il fit construire des fossés et des digues, afin d'inonder la dépression avec de l'eau qu'il fit venir du réservoir voisin de l'Ajan Bund, un barrage construit quelque deux siècles et demi plus tôt.

Des chasses au canard furent dès lors organisées, réunissant l'aristocratie de l'empire des Indes ; la première eut lieu le 1er décembre 1902, en l'honneur du vice-roi lord Curzon. Les exploits cynégétiques des visiteurs furent gravés au fur et à mesure sur des plaques de pierre, qui ont été conservées ; ainsi, lors de la chasse du 12 novembre 1938, à laquelle participa le vice-roi lord Linlightgow, 4 273 oiseaux furent tués, établissant un record pour le parc, jamais dépassé. Après l'indépendance (1947), la réserve fut transformée en sanctuaire d'oiseaux, mais les anciens régents de Bharatpur continuèrent à y pratiquer la chasse jusqu'en 1972. En novembre 1982, Keoladeo devint un parc national.

Flore et faune

L'écosystème du parc de Keoladeo est complexe. Il se compose de bas-fonds d'eau courante et de marécages, d'une savane sèche et de forêts. La vie sauvage y est abondante. Environ 130 espèces d'oiseaux nichent dans le parc. Chaque année, l'arrivée de la mousson marque le début de la nidification dans les marais ; on rencontre alors de nombreux oiseaux migrateurs : cigognes, aigrettes, hérons, ibis, cormorans, spatules, notamment dans les acacias qui bordent les marais. En hiver, à partir de septembre, de nouveaux migrateurs arrivent dans le parc : canards souchets, canards siffleurs, oies… L'un des oiseaux les plus rares du parc est la grue sibérienne. Parmi les espèces sédentaires, citons les marabouts, les calaos et les râles d'eau.

Le parc abrite également des mammifères (daims, antilopes, sangliers sauvages, hyènes, chacals…), des reptiles comme le python.