Dauphiné

anciennement Dauphiné de Viennois

Vercors, Dauphiné
Vercors, Dauphiné

Province de France qui s'étendait sur une partie des Alpes et jusqu'au Rhône, entre la Savoie au N., la Provence et le Comtat Venaissin au S.

Elle se divisait en Bas-Dauphiné (basses vallées : Royans, Grésivaudan ; et bords du Rhône : Viennois, Valentinois, Tricastin et Baronnies) et en Haut-Dauphiné, plus montagneux (Champsaur, Embrunais, Oisans, Briançonnais, etc.). Capitale Grenoble.

HISTOIRE

Le Dauphiné est né vers 1029-1030 de l'inféodation de la partie méridionale du comté de Vienne (ou de Viennois) par l'archevêque de Vienne, Brochard, à Guigues Ier, comte d'Albon. Cette partie du Viennois est gouvernée par les maisons d'Albon (vers 1029 /1030-1162), de Bourgogne (1162-1282) et de La Tour du Pin (1282-1349) qui lui annexent le Briançonnais (1039), le Grésivaudan (vers 1050), l'Embrunais et le Gapençais (1202) puis le Faucigny (1241), et réunissent ainsi les territoires essentiels du Dauphiné dont les souverains prennent le titre de Dauphin au xiie s. Divisée en sept bailliages au xiiie s., la province est dotée d'un gouvernement central (gouverneur [1310], Conseil delphinal [1336], Chambre des comptes [1340]), siégeant à Grenoble, sa capitale, qui reçoit une université en 1339. Par le traité de Romans (30 mars 1349), le Dauphiné est vendu par le Dauphin Humbert II à Philippe VI de Valois. Désormais réuni à la France, il devient l'apanage de l'héritier présomptif de la Couronne. Pourvu d'états provinciaux (1357), il est amputé du Faucigny, cédé par le Dauphin Charles (futur Charles V) au comte de Savoie par le traité de Paris (5 janvier 1355), mais s'agrandit, par ce même traité, des territoires situés à l'O. du Guiers, puis, en 1419, du Valentinois et du Diois. Il forme un État puissant et semi-indépendant sous le gouvernement du Dauphin Louis II (futur Louis XI) qui renforce son organisation intérieure (création d'une chancellerie [1447] et d'un parlement [1453] issu de l'ancien Conseil delphinal), lui annexe Montélimar (1447) et Vienne (1450) et fonde une université à Valence (1452). Mais il retombe sous le contrôle étroit du roi de France (1560) qui le prive de ses états provinciaux (1628) et le dote d'un intendant (1630). Gagné très tôt (1523) au protestantisme, le Dauphiné est très éprouvé par les guerres de Religion. Au xviiie s. il connaît une certaine prospérité grâce à ses activités manufacturières (textile, métallurgie). Entraîné dans la Révolution par son parlement qui, le premier, réclame la convocation des États généraux (21 août 1787), il est le théâtre de la journée des Tuiles (Grenoble, 7 juin 1788) puis de l'assemblée de Vizille (21 juillet 1788) qui obtient la convocation de ses états provinciaux et celle des États généraux. En 1790, la Constituante le partage en trois départements : l'Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes.