la vallée de Baïgorry

Le pays, ou vallée de Baïgorry, s'enfonce profondément en Haute-Navarre par le chemin qui, d'Esnazu, mène à Pampelune. Il offre un bel environnement de montagnes, le plus riche sans doute de tout le Pays Basque nord.

La terre

Auréolé de montagnes encaissées, ce territoire s'évase un peu au niveau du village de Saint-Étienne. Il tire son nom (Baigorri en basque) de la couleur dominante de la terre et de la pierre, le grès rose, abondamment utilisé en architecture ancienne et moderne. Tout le long de la frontière, un escarpement de grès domine la vallée. Cette cuesta, « à plus de mille mètres d'altitude, est une des plus belles formes de ce genre que recèle la chaîne des Pyrénées » (G. Viers).

Les hommes

La rançon de cette beauté est, malheureusement pour ses habitants, l'exiguïté du terroir cultivable. Malgré la création de nouveaux villages au sud, après le xvie s., cette vallée est une terre traditionnelle d'émigration. Les richesses n'y sont pourtant pas absentes. Dès leur installation en Aquitaine, à la fin du Ier siècle avant J.-C., les Romains purent exploiter les réserves minières de cuivre et d'argent de Banca qui étaient peut-être connues plus tôt.

Sanche le Grand donna une importance considérable à la petite vallée en en faisant, peu après l'an 1000, une vicomté directement rattachée à la couronne de Pampelune. La salle d'Etxauz (prononcer « Etchaouss ») fut, au Moyen Âge, la maison noble la plus importante de toute la vallée. Probablement siège de la vicomté, elle était le lieu de résidence du vicomte de Baïgorry.

L'habitat

La vallée possède un style de maisons qui lui est propre, avec des toits à deux eaux, et des façades aux ouvertures régulières décorées de grès rouge. Elles se composent souvent de deux étages, le second étant orné d'un balcon pour sécher des denrées (ail, piment, etc.). Les murs sont entièrement maçonnés, sans colombages apparents. Les plus anciennes maisons ont de belles portes arrondies à grands claveaux de type très navarrais.