Accueil > langue française > dictionnaire > ce pron. dém.

ce

ou

c' (devant un e)

pronom démonstratif

(latin populaire *ecce hoc, ceci, renforcé par ecce, voici)


    Désigne quelque chose (fonction déictique) ou représente un groupe nominal, un adjectif ou une phrase (fonction anaphorique).

  • 1. Antécédent d'un pronom relatif : Répète ce que tu as dit.
  • 2. Ce qui, que, à quoi, dont, introduisent une interrogative indirecte : Je me demande ce qui se passe.
  • 3. Familier. Ce que… !, introduit une phrase exclamative directe ou indirecte en insistant sur la quantité, l'intensité : Ce qu'on s'est amusés !
  • 4. À ce que, de ce que, introduisent des complétives de certains verbes transitifs indirects : Je veillerai à ce que tout aille bien.
  • 5. C'est, ce devait être, ce pouvait être, etc., s'emploient pour désigner quelqu'un, quelque chose, pour mettre un mot en relief : Tout cela, c'est faux. C'est nous les gagnants. Ce devait être une erreur.
  • 6. C'est… qui (dont), c'est… que, servent à mettre en relief un groupe nominal : C'est votre idée que je préfère.
  • 7. C'est que, ce n'est pas que, introduisent ou rejettent une explication : Si les essais ont échoué, c'est qu'on n'a pas pris les précautions suffisantes.
  • 8. Et ce, sert à rappeler ce qui ce qui vient d'être dit ; et cela : Il a gagné la course, et ce malgré une avarie de moteur.
  • 9. Ce faisant, en agissant ainsi, par ce moyen.
  • 10. Pour ce faire, dans ce dessein, pour y parvenir.
  • 11. Sur ce, sur ces entrefaites.

Expressions avec ce

  • Familier. Ce n'est pas (Dieu) possible ! Est-ce possible ! Pas possible !,

    expriment l'incrédulité, la surprise, la stupéfaction.
  • Familier. Ce n'est pas la gloire !,

    c'est médiocre, c'est insuffisant.
  • Pour ce que j'en fais !,

    cela ne m'intéresse pas.
  • Qu'est-ce à dire ?,

    qu'est-ce que cela signifie ?
  • Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre (voir) !,

    indique la surprise indignée devant telle ou telle assertion, action.

Homonymes de ce


  • saie nom féminin
  • sais forme conjuguée du verbe savoir
  • sait forme conjuguée du verbe savoir

Difficultés de ce


  • EMPLOI

    Ce / c' / ç' devant les auxiliaires être et avoir.
    Ce lorsque l'auxiliaire est à une forme qui commence par une consonne. Si peu que ce soit.
    Si peu que ce fût
    .

    C', ç lorsque l'auxiliaire est à une forme commençant par e ou a.
    C'est bien.
    C'eût été dommage
    . Ç'allait être une découverte appelée à faire grand bruit.

    remarque
    Cette règle s'applique surtout à l'écrit et à l'oral de registre soutenu. Dans l'usage oral courant, ça est souvent substitué à ç' et fait hiatus avec la voyelle de l'auxiliaire : ça avait été un très bel automne ; ça a pu convenir autrefois.

    Ce / cela.
    Devant être, ce et cela peuvent être employés l'un et l'autre. Ce est courant, cela est d'un registre plus soutenu. Ce sera une fête grandiose.
    Cela sera magnifique
    .

    Devant un pronom personnel complément d'attribution précédant le verbe être, ce et cela peuvent être employés l'un et l'autre. Cela lui est indifférent.
    Ce me serait bien utile
    .

    remarque
    Dans cette position et dans cette fonction, l'usage oral remplace le plus souvent aujourd'hui ce et cela par ça : ça lui est indifférent ; ça me serait bien utile. → ça.

    Ce qui / ce que. Dans l'interrogation indirecte, on emploie ce qui ou ce que : dis-moi ce qui te ferait plaisir ; dis-moi ce que tu veux.
    recommandation :
    Éviter : *dis-moi qu'est-ce qui te ferait plaisir et *dis-moi qu'est-ce que tu veux.

    Ce qui / ce qu'il.
    Il fait ce qui lui plaît ou ce qu'il lui plaît.
    Les deux tournures sont correctes l'une et l'autre, mais elles présentent une nuance de sens. Il fait ce qui lui plaît = ce qui lui plaît, il le fait. Il fait ce qu'il lui plaît = il lui plaît de faire cela, il le fait.

    remarque
    La langue parlée familière donnant aujourd'hui à il la prononciation de y, cette distinction vaut surtout pour l'écrit. Elle n'est plus que rarement perceptible à l'oral.
    Faites ce qui vous semble bon ou ce qu'il vous semble bon.
    Les deux tournures sont correctes l'une et l'autre.

    remarque
    L'une (ce qui) représente une construction personnelle, l'autre (ce qu'il) une construction impersonnelle, comme dans il fait ce qui lui plaît, il fait ce qu'il lui plaît, v. ci-dessus.

    C'est / ce sont.
    C'est nous, c'est vous.
    L'emploi de c'est devant nous et vous est correct et normal : c'est nous qui gagnons ; c'est vous qui avez arrangé cela tous les trois.

    Ce sont eux, ce sont elles.
    Devant eux et elles, on emploie ce sont dans les phrases affirmatives.
    Dans les phrases négatives et interrogatives, c'est est admis. Ce n'est pas eux qui ont pris l'initiative.
    Est-ce vraiment eux qui ont pris l'initiative ?

    remarque
    Ces règles valent surtout à l'écrit et à l'oral de style soutenu. Dans l'usage oral familier, c'est eux et c'est elles sont très fréquents.
    C'est cent euros, c'est huit heures de marche.
    Devant une indication de quantité, on emploie habituellement c'est : c'est mille euros de gagnés ; pour obtenir ce certificat, c'est deux heures d'attente.
    Ce sont
    , qui n'est pas incorrect, met l'accent sur le nombre : ce sont mille euros qu'il va falloir payer ; ce sont deux heures qui paraîtront bien longues.

    Ce sont des histoires / c'est des histoires.
    Dans l'expression soignée, on accorde le verbe au pluriel et l'on dit : ce sont des histoires.
    Dans l'expression orale non surveillée, c'est est souvent employé devant un nom au pluriel : c'est des fariboles, tout ça !

    C'est (ou ce sont) le héros, la belle et ses amis qui finissent par avoir le dessus.
    Le verbe être peut être au singulier ou au pluriel lorsque le premier terme de l'énumération qui suit est au singulier et que tous les termes de l'énumération sont sujets d'un autre verbe.

    Le système solaire compte neuf planètes : ce sont...
    Devant une énumération sans verbe, expliquant ou développant un mot qui précède, on emploie ce sont.

  • CONSTRUCTION

    C'est à l'amour que je pense/ c'est l'amour auquel je pense. Les deux tournures sont également correctes.
    recommandation :
    Ne pas mêler les deux tournures ; éviter : *c'est à l'amour auquel je pense.

    C'est d'elle que je parle / c'est elle dont je parle. Les deux tournures sont également correctes.
    recommandation :
    Ne pas mêler les deux tournures ; éviter : *c'est d'elle dont je parle.

    C'est une erreur de croire cela / c'est une erreur que de croire cela. Les deux tournures sont également correctes.
    remarque
    C'est une erreur que croire cela ne se dit plus.

    Ce n'est pas que (+ subjonctif) : ce n'est pas que je veuille vous décourager, mais cela me paraît difficile.
    recommandation :
    Éviter : *ce n'est pas que je veux vous décourager...

    C'est lui qui réclamait / c'était lui qui réclamait. C'est, au présent, peut être suivi d'une proposition introduite par qui ou que dont le verbe est à un autre temps : c'est en Angleterre que cette invention connaîtra le développement le plus rapide ; c'est en avril 1789 qu'éclata à Paris une émeute qui préfigurait la Révolution. Mais, dans l'expression soignée, la correspondance des temps est fréquente : ce sera en Angleterre que cette invention connaîtra... ; ce fut en avril 1789 qu'éclata...

    C'est à vous de jouer / c'est à vous à jouer. Les deux constructions sont admises. C'est à vous de est préférable à l'écrit et dans l'expression orale soignée.

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