De la thérapeutique du cancer à la peur des médicaments, des transplantations d’organes aux premiers bébés-éprouvette, du traitement des névroses à la contraception et à l’avortement, du sida à la thérapie génique.
Journal de l'année Édition 1967
Médecine, chirurgie Le prix Nobel de physiologie et de médecine a été attribué en 1966 à deux cancérologues. À Lyon, un centre international contre le cancer s'est installé sous la direction du docteur John Higginson. Enfin, à Tōkyō, le IXe Congrès international du cancer (23-29 octobre 1966) a pris l'aspect d'une mobilisation scientifique. Il a rassemblé plus de 6 000 médecins et biologistes, et on y a présenté 1 358 communications.
Journal de l'année Édition 1968
Médecine, chirurgie Le 3 décembre 1967, à l'hôpital de Groote Schuur, au Cap (Afrique du Sud), le professeur Christiaan Barnard, jeune chirurgien cardio-vasculaire de 44 ans, Sud-Africain d'origine française et élève du célèbre professeur Clarence Walton Lillehei (Minneapolis), inventeur du premier cœur-poumon artificiel, a réalisé la première transplantation du cœur chez l'homme.
Journal de l'année Édition 1969
Médecine, chirurgie La Société de recherches psychothérapiques de langue française, que préside le professeur Sivadon, a consacré un colloque au traitement des malades mentaux par les techniques faisant appel à leur créativité.
Journal de l'année Édition 1970
Médecine, chirurgie En France, 4,75 % des femmes en âge de procréer utilisent des contraceptifs oraux, selon les chiffres fournis par le Mouvement français pour le planning familial. La proportion est de 16,95 % aux États-Unis et de 22,44 % en Suède. La contraception dans ses formes modernes (pilule, stérilet, pessaire) a acquis droit de cité. La pilule n'en a pas moins suscité un regain de campagnes alarmistes.
Journal de l'année Édition 1971
Médecine Une proposition de loi sur l'avortement, rédigée par le Dr Peyret, membre du Conseil de l'Ordre, a été déposée au nom du groupe UDR sur le bureau de l'Assemblée en octobre 1970. Comme la loi Neuwirth (Journal de l'année 1967-68 ; 1968-69), ce projet soulève des réactions passionnelles. Voici les faits et quelques-unes des opinions les plus extrêmes.
Journal de l'année Édition 1972
Médecine-chirurgie Vaincre le cancer..., est-ce comme pour la conquête de l'espace une question de crédits ? Le président Nixon semble le penser. Le 23 décembre 1971, il signe une loi qui fait passer le montant des sommes versées annuellement à la recherche sur le cancer, de 180 à 337,5 millions de dollars. Et un budget de 1 000 millions de dollars (5 milliards de francs) est annoncé pour 1976. Est-il pour autant raisonnable d'escompter une victoire à court terme ? Les cancérologues ne se laissent pas aller à cet espoir.
Journal de l'année Édition 1973
Médecine-chirurgie Le péril est mesurable : actuellement, en France, 5 millions de sujets sont atteints de lésions anatomiques d'athérosclérose coronarienne – soit le dixième de la population globale. Sur ces 5 millions, 2,5 millions souffrent d'insuffisance coronarienne, parmi lesquels 100 000, au moins, succombent chaque année aux complications de cette affection.
Journal de l'année Édition 1974
Journal de l'année Édition 1975
Médecine L'antimédecine recrute, même parmi les médecins, de zélés prosélytes depuis la publication de Medical Nemesis (Vengeance médicale), signé par l'Américain Ivan Illich, ancien prêtre catholique qui dirige, à Cuernavaca (Mexique), le Centre interculturel de documentation.
Journal de l'année Édition 1976
Journal de l'année Édition 1977
Médecine-Chirurgie Au cours d'un symposium international consacré aux prostaglandines, deux chercheurs travaillant dans des laboratoires privés de spécialités pharmaceutiques, Roy A. Jonhson (Upjohn) et John Vane (Wellcome), annoncent simultanément qu'ils ont isolé et identifié, à partir d'enzymes de la paroi artérielle humaine, une prostaglandine nouvelle, baptisée PGX, ou prostacycline (Santa Monica, Californie, décembre 1976).
Journal de l'année Édition 1978
Médecine-chirurgie La présence de près de 4 000 participants au VIe Congrès mondial de psychiatrie, à Honolulu (29 août-1er septembre 1977), suffisait à elle seule à assurer à ses travaux une résonance exceptionnelle. Mais la condamnation, à une faible majorité, des « méthodes soviétiques » infligeant à certains opposants politiques un séjour plus ou moins prolongé dans des cliniques psychiatriques a constitué un fait de première grandeur dont l'opinion mondiale s'est emparée. L'ampleur de ce problème, à la fois éthique et « de civilisation », a donné à cette réunion internationale une dimension nouvelle, au détriment des travaux proprement scientifiques qui se sont trouvés de ce fait relégués au deuxième plan.
Journal de l'année Édition 1979
Médecine Presque un demi-siècle après la publication du Meilleur des mondes où Aldous Huxley décrivait une usine à bébés-éprouvette, ce qui semblait être de la science-fiction est devenu réalité : le 25 juillet 1978, est née à l'hôpital de Oldham, près de Manchester en Grande-Bretagne, une petite fille, Louise Brown, qui avait été conçue hors du corps maternel et avait passé les premiers jours de sa vie embryonnaire dans un tube de verre.
Journal de l'année Édition 1980
Médecine Depuis la découverte des peptides cérébraux par Guillemin et Schally, qui leur valut le prix Nobel de médecine 1977 (Journal de l'année 1977-78), la connaissance du fonctionnement du cerveau progresse rapidement. Les découvertes portent aussi bien sur de nouveaux neuromédiateurs que sur les activités normales et pathologiques des cellules nerveuses. L'expérimentation met notamment à profit le fait que le cerveau consomme à lui seul 20 % de la totalité du glucose sanguin ; on utilise une substance voisine, le désoxyglucose, qui n'est pas métabolisée et sert de marqueur biologique.
Journal de l'année Édition 1981
Médecine Il aura fallu très peu de temps à l'ingénierie génétique pour passer du laboratoire aux applications médicales : deux ans pour l'insuline (Journal de l'année 1978-79), environ un an pour l'hormone de croissance et l'interféron (Journal de l'année 1979-80). Pour l'insuline, l'expérience a eu lieu sur 17 volontaires britanniques. Après injection sous-cutanée ou intraveineuse, les variations de la glycémie sont semblables à celles que provoque l'insuline fabriquée industriellement à partir de pancréas de bœuf ou de porc, ce qui prouve l'efficacité de l'hormone synthétisée par la bactérie Escherichia coli.
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Médecine Une équipe suédoise du Karolinska Institutet de Stockholm a prélevé des cellules surrénales chez un patient atteint de la maladie de Parkinson pour les greffer sur son cerveau. Ces cellules sécrètent de la dopamine, un des médiateurs chimiques du système nerveux. On espère qu'elles prendront le relais des cellules grises dégénérées, qui, normalement, fabriquent cette substance indispensable au contrôle de la motricité et qui se situent dans certaines structures de la base du cerveau : le locus niger et le corps strié. L'expérience des docteurs Olof Backlund, Lars Olson et Aki Seiger ne remonte qu'au mois de mai ; une dizaine d'interventions semblables sont prévues. Il faut donc attendre avant de savoir si ce type d'autogreffe ouvre une voie efficace dans le traitement de la maladie de Parkinson, qui, en France, atteint 60 000 personnes.
Journal de l'année Édition 1984
Médecine La mystérieuse maladie des homosexuels, qui semait la panique depuis 1981 dans les milieux « gays » des deux côtés de l'Atlantique, a changé de nom. Le fait qu'une proportion importante des malades soient effectivement des homosexuels avait suscité des hypothèses (peut-être favorisées par des fantasmes moralisateurs) incriminant comme cause unique du mal l'homosexualité, le surmenage sexuel ou la toxicomanie.
Journal de l'année Édition 1985
Médecine Le secrétaire américain à la Santé a fait sensation en annonçant solennellement le 23 avril à Washington que la « cause probable » du SIDA (Syndrome d'Immunodéficience Acquise) avait été découverte. Il s'agirait d'une variante d'un virus du cancer, appelé HTLV-3 (Human T-cell Lymphoma Virus). Un nouveau procédé a été mis au point pour produire ce virus en grande quantité, permettant la réalisation d'un test sanguin, qui pourrait être disponible à la fin de l'année. Margaret Heckler ajoutait que ce test permettrait d'identifier les victimes du SIDA avec près de 100 % de certitude, et devrait conduire à la production d'un vaccin dans les prochaines années. Déclaration un peu prématurée à divers titres.
Journal de l'année Édition 1986
Médecine On sait depuis quelques années que le cholestérol circule dans le sang sous forme de lipoprotéines de faible densité, ou LDL (de l'anglais Low Density Lipoproteins), qui forment les plaques d'athérosclérose et de lipoprotéines lourdes, ou HDL (High Density Lipoproteins), qui ne semblent pas avoir d'effet athérogène et auraient même un pouvoir protecteur. M. Brown et J. Goldstein ont mis en évidence le rôle des récepteurs du cholestérol à la surface des cellules. Ils ont montré que les récepteurs de la membrane cellulaire retirent du sang les particules de LDL, le cholestérol ainsi soustrait étant libéré dans la cellule et utilisé pour les besoins de celle-ci. Les récepteurs de LDL existent sur toutes les cellules, mais surtout au niveau du foie. La vitesse d'évacuation de cholestérol du sang dépend du nombre total des récepteurs de LDL sur les cellules de l'organisme. Lorsqu'un sujet possède peu de récepteurs de LDL, le cholestérol ne peut être retiré du sang, sa concentration augmente dans la circulation sanguine et il s'accumule sur les parois artérielles en formant des plaques d'athérosclérose, qui sont à l'origine des accidents vasculaires coronariens (infarctus du myocarde) et cérébraux. L'action des récepteurs de LDL explique pourquoi, à régime alimentaire identique en graisses, certains individus ont des artères souples et un taux de cholestérol sanguin bas, alors que d'autres ont des lésions d'athérosclérose et une hypercholestérolémie. Elle permet aussi de mieux comprendre une maladie héréditaire, l'hypercholestérolémie familiale, caractérisée par un taux constitutionnel de cholestérol supérieur de 3 ou 4 fois à la normale ; les sujets sont génétiquement incapables de fabriquer des récepteurs de LDL à la surface de leurs cellules (ce sont les homozygotes) ou en fabriquent un nombre insuffisant (ce sont les hétérozygotes) et sont exposés, de ce fait, à des accidents cardio-vasculaires graves plus ou moins précoces.
Journal de l'année Édition 1987
Médecine Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué au professeur Rita Levi-Montalcini de l'Institut de biologie cellulaire de Rome et au professeur Stanley Cohen de l'Université Vanderbilt de Nashville (États-Unis). Il couronne la découverte par ces deux chercheurs des facteurs de croissance indispensables au développement des cellules, et plus spécialement des cellules nerveuses et des cellules épidermiques.
Journal de l'année Édition 1988
Médecine Le prix Nobel a été attribué au chercheur japonais Susumu Tonegawa. Âgé de 48 ans, installé aux États-Unis depuis 1963, M. Tonegawa, après avoir travaillé 10 ans en Suisse à l'Institut d'immunologie de Bâle, a été nommé en 1981 professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et poursuit ses recherches à Cambridge. Il est titulaire de nombreuses récompenses de haut niveau : prix Avery Landsteiner en 1981, prix de la Fondation internationale Gardiner en 1982, prix Lasker en 1987. Le prix Nobel lui a été décerné pour « sa découverte du fondement génétique de la formation d'une riche variété d'anticorps ».
Journal de l'année Édition 1989
Médecine Le prix Nobel 1988 de médecine et de physiologie a été attribué aux chercheurs britannique sir James Block (64 ans) et américains George Hitchings (82 ans) et Gertrude Elion (70 ans). Cette fois-ci, le prix récompense des découvertes qui ont eu des applications immédiates dans la pratique médicale et non des travaux de recherche fondamentale.
Journal de l'année Édition 1990
Médecine Le prix Nobel 1989 de médecine et de physiologie a été décerné le 9 octobre à deux chercheurs américains de l'université de Californie (San Francisco), les professeurs Michaël Bishop et Harold Varmus, pour leurs travaux sur les oncogènes (gènes impliqués dans l'apparition des cancers).
Journal de l'année Édition 1991
Journal de l'année Édition 1992
Journal de l'année Édition 1993
Médecine Le prix Nobel de médecine et de physiologie 1992 a été attribué à deux biochimistes américains, Edmond H. Fischer et Edwin G. Krebs, pour leurs découvertes concernant « la phosphorylation réversible des protéines en tant que mécanisme de régulation biologique ».
Journal de l'année Édition 1994
Médecine : l'ascension de la thérapie génique Mucoviscidose, myopathie, hémophilie, mais aussi cancer du rein, du côlon, sida, maladie de Parkinson et d'Alzheimer, en moins de trois ans la thérapie génique est passée de la théorie et des premières expériences pionnières à l'application à toutes sortes de maladies.
Journal de l'année Édition 1995
Médecine : la course aux gènes du cancer Plus guère de semaine ne se passe sans que des chercheurs isolent des gènes sur la longue molécule d'ADN qui compose notre génome. Cette année a été particulièrement fructueuse pour la course aux gènes prédisposant à certains cancers. En l'espace de 8 mois, les gènes MHS2 et MLH1, impliqués dans certains cancers du côlon, ont été identifiés. Mais surtout, en septembre, s'est achevé l'isolement du BRCA1, gène de prédisposition au cancer du sein chez les femmes. Dans la foulée, un second gène de prédisposition au cancer du sein, BRCA2, a été localisé.
Journal de l'année Édition 1996
Médecine : gros plan sur l'obésité En France, on évalue à deux millions le nombre d'obèses. Les Britanniques, de leur côté, estiment que plus d'un sur six de leurs compatriotes est obèse, c'est-à-dire qu'il a un indice de masse corporelle (rapport poids, en kg, sur taille, en m2) dépassant 30 kg/m2. Mais ce sont les États-Unis, pays des excès, qui détiennent le record avec un Américain obèse sur quatre, et leur nombre ne cesse d'augmenter.
Journal de l'année Édition 1997
Médecine : l'année prion Lorsque, en mars 1996, un comité d'experts britanniques annonce l'existence possible d'un lien entre la « maladie de la vache folle » et la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), le grand public découvre en même temps qu'un mystérieux agent transmissible, le prion, est soupçonné d'être à l'origine de ces graves maladies neurologiques.
Journal de l'année Édition 2003