Le président Reagan, réagissant sans tarder à l'interdiction du syndicat Solidarité, annonce, le 9 octobre 1982, que la Pologne ne bénéficiera plus de la clause de la nation la plus favorisée. Une telle décision ne peut avoir qu'un effet très limité, compte tenu du faible volume des échanges commerciaux entre les deux pays.

Gel nucléaire

Pour le reste, les négociations sur la réduction des armements stratégiques (START), qui se sont ouvertes le 29 juin à Genève, ne donnent lieu à aucun progrès notable Le secrétaire d'État à la défense, Caspar Weinberger, voit, le 28 octobre, dans un discours « agressif » de Leonid Brejnev, une raison supplémentaire de refuser tout gel nucléaire.

Quelques jours après l'accession de Youri Andropov à la tête du Kremlin, R. Reagan indique, le 22 novembre, que 100 fusées intercontinentales MX vont être déployées à partir de 1986 dans le Wyoming. Ces fusées, note le président, sont destinées à parer à la vulnérabilité des missiles intercontinentaux actuels. La Chambre des représentants refuse, le 7 décembre, de voter les crédits de près d'un milliard de dollars nécessaires à la construction d'une première série de MX, mais adopte, le lendemain, par 346 voix contre 68, un budget militaire de 231 milliards de dollars, chiffre record en temps de paix.

Les tractations en cours entre Washington et Pékin depuis la fin de l'année 1981 aboutissent, le 16 août 1982, à un communiqué conjoint américano-chinois, dans lequel les États-Unis s'engagent à geler leurs livraisons d'armes à Taiwan à leurs niveaux actuels et à les réduire graduellement. Le gouvernement américain ne fixe cependant pas de date précise pour un arrêt des ventes de matériel militaire à Taiwan, comme le réclamait Pékin.

Amérique latine

Le président Reagan se rend, du 29 novembre au 4 décembre, au Brésil, en Colombie, au Costa Rica et au Honduras, pour tenter d'améliorer la cohésion du système interaméricain. Ce voyage est destiné à souligner la priorité accordée par les États-Unis à leurs relations avec l'Amérique latine, relations assombries par le soutien accordé par Washington à la Grande-Bretagne lors de la guerre des Malouines. Le chef de l'exécutif américain en profite notamment pour s'efforcer de rassurer les banquiers internationaux sur la solvabilité du Brésil, un des pays les plus endettés du monde, en annonçant l'octroi à celui-ci d'un prêt de 1,23 milliard de dollars.

Proche-Orient

Les États-Unis, qui n'ont cessé de jouer un rôle de premier plan tout au long de la crise libanaise, apparaissent, à la fin de l'automne, comme les maîtres du jeu diplomatique au Proche-Orient, même si les progrès réalisés en vue d'un règlement de paix dans la région demeurent fort modestes.

C'est en tout cas la mission de l'émissaire de R. Reagan, Philip Habib, qui a permis de mettre en œuvre un plan d'évacuation des Palestiniens de Beyrouth-Ouest, accepté par l'ensemble des parties. En quelques semaines, les ministres des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite et de Syrie (20 juillet 1982), le chef de la diplomatie israélienne Yitzhak Shamir (2 août), le ministre de la Défense israélien Ariel Sharon (27 août), et le président libanais Amine Gemayel (19 octobre), se succèdent à Washington.

Les Américains, dont un contingent de marines participe dès le mois d'août à la force multinationale d'interposition, peuvent se flatter d'avoir réussi à affaiblir sensiblement les capacités militaires de l'OLP, maintenu l'URSS à l'écart et amélioré leurs relations avec les pays arabes modérés, ainsi qu'en témoigne la visite à Washington, le 22 octobre, de la délégation de la Ligue arabe conduite par le roi Hassan II du Maroc.

Plan Reagan

Avec Israël, des divergences de vues se font jour à diverses reprises. Mais, en dépit de quelques mises en garde et mouvements de mauvaise humeur, qui se traduisent notamment par la mise en cause, le 19 septembre 1982, de la responsabilité de Jérusalem dans les massacres de Sabra et Chatila, R. Reagan soutient globalement la politique d'intervention pratiquée par M. Begin au Liban.