Le gouvernement de P. W. Botha est accusé, en août puis en décembre 1982, d'être mêlé à des tentatives de déstabilisation du gouvernement des Seychelles.

La découverte, en octobre, d'un gisement de pétrole en mer dans la baie de Mossel, suscite quelque espoir de pallier à terme les difficultés économiques conjoncturelles qui ont contraint Pretoria à solliciter un prêt exceptionnel de 1 milliard de dollars auprès du Fonds monétaire international, en novembre.

Algérie

El-Djezaïr. 18 590 000. 8. 3,4 %.
Économie. PIB (77) : 1 102. Productions (76) : A 8 + I 52 + S 40. Énerg. (80) : 808. CE (77) : 32 %. P (78) : 184.
Transports. (76) : 1 506 M pass./km, 1 940 Mt/km. (76) : 322 200 + (75) 154 700. (*80) :  1 219 000 tjb. (78) : 1 338 pass./km.
Information. (77) : 4 quotidiens ; tirage global : 236 000. (76) : *3 000 000. (76) : 525 000. (77) : fréquentation : 41,5 M. (78) : 346 000.
Santé. (77) : 3 203. Mté inf. (79) : 20,5.
Éducation. (76). Prim. : 2 785 214. Sec. et techn. : 615 267. Sup. : 52 424.
Armée.  : 101 000.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962, qui devient République démocratique et populaire avec la nouvelle Constitution, approuvée par référendum (19 nov. 1976) et révisée en juin 1979. Président de la République : Chadli Bendjedid, élu le 7 février 1979 ; succède à Houari Boumediene, décédé. Premier ministre : Mohamed Ben Ahmed Abdelghani.

20e anniversaire de l'indépendance

L'Algérie fête, le 5 juillet 1982, le 20e anniversaire de son indépendance. Pour beaucoup d'Algériens et pour ceux qui ont suivi l'expérience algérienne de développement, c'est l'occasion de dresser un premier bilan.

L'image de l'Algérie de 1982 est très différente de celle de 1962 : en vingt ans sa population a doublé (20 millions). Elle compte 65 % de moins de 25 ans. L'industrialisation a été menée bon train, mais non sans erreurs. L'indépendance économique n'a pas été totalement acquise, bien que l'État ait procédé aux nationalisations de toutes les richesses naturelles et de l'appareil de production.

L'Algérie reste trop dépendante de ses ventes de pétrole et de gaz, lesquelles représentent la quasi-totalité des exportations. L'importation de biens d'équipement et de produits de consommation courante demeure très forte, tandis que le déficit alimentaire s'accentue.

Sur le plan politique, après avoir connu trois présidents — Ahmed Ben Bella, Houari Boumediene et Chadli Bendjedid —, chacun ayant un style très différent, c'est toujours l'Armée populaire nationale (APN), qui, plus que le parti unique, le Front de libération nationale (FLN), maîtrise le pouvoir. L'État est ainsi devenu plus présent et plus autoritaire, alors que la population, plus jeune et mieux instruite, souhaite obtenir de meilleures conditions de vie et une démocratie plus libérale.

À l'extérieur, la diplomatie algérienne, inspiratrice, depuis 1974, d'un nouvel ordre international, garde un certain prestige, dû, notamment, à sa capacité de médiation.

Intégrisme

Pour avoir tenté d'assimiler la modernité en bousculant quelque peu le fonds culturel de la société, les autorités doivent faire face désormais à des tensions croissantes. Après l'effervescence des Kabyles, c'est au tour des musulmans intégristes de se manifester avec violence. L'université est le théâtre d'affrontements sanglants (1 mort, 10 blessés, le 2 novembre 1982), ce qui amène le président Bendjedid à adresser une sérieuse mise en garde au mouvement islamiste, laissant même prévoir, le 4 décembre, une mobilisation des organisations de masse.

La contestation fondamentaliste inquiète d'autant plus le pouvoir qu'elle ne concerne pas seulement la capitale. Elle n'est pas pourtant spécifique à l'Algérie. Le Maroc et la Tunisie connaissent, eux aussi, de semblables débordements. Il reste que ce phénomène cristallise à la fois le mécontentement né de conditions de vie insatisfaisantes, la réaction contre l'occidentalisation des mœurs et la critique du socialisme d'État.

Coopération

C'est à l'extérieur que le gouvernement Bendjedid recherche quelques compensations. La coopération franco-algérienne, mieux assurée depuis quelques mois, voudrait être un exemple d'équilibre : politique, elle est devenue aussi économique, ce qui assure sa pérennité. Elle ne se fait plus à l'avantage exclusif de la France, celle-ci enregistrant désormais un déficit commercial (5 milliards de F de janvier à juillet 1982).