Un calvaire, un cauchemar, c'est ainsi que le baron Empain qualifie sa séquestration, lors de sa déposition, le 13 décembre 1982. Durant trois heures il résume les faits, calmement, sobrement, mais surtout il veut s'expliquer sur ses silences. Pourquoi n'avoir pas parlé après sa libération ? Parce qu'il était brisé, ne sachant même plus où est le bien, où est le mal. Parce qu'il était en liberté surveillée, car durant sa détention il a signé une reconnaissance de dettes à ses geôliers, qui le harcelaient d'appels téléphoniques menaçants. Chaque mot est pesé en ce qui concerne la culpabilité des accusés, en particulier celle de B. Guillon, dont il est sûr de la participation « à cent pour cent ».

Ce témoignage est déterminant dans la décision des neuf jurés. Le verdict est rendu le 17 décembre 1982 : vingt ans de réclusion pour les deux principaux accusés, Alain Caillot et Bernard Guillon, quinze ans pour Georges Bertoncini, treize ans pour François Caillol, cinq ans pour Marc le Gayan, cinq ans de prison pour sa sœur Marie-Annick, dont trois avec sursis, deux ans et dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis pour Robert Matheron et André Boniface, poursuivis pour recel de malfaiteurs.

L'étudiant japonais cannibale

Selon la conclusion des experts psychiatres, Isseï Sagawa se trouvait en état de démence au moment des faits qui lui sont reprochés. Or, l'article 64 du Code stipule qu'il n'y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu est en état de démence au moment de l'action. I. Sagawa, qui a tué puis mangé partiellement l'étudiante hollandaise Renée Hartevelt, le 11 juin 1981, pourrait bénéficier d'une ordonnance de non-lieu. Mais la partie civile de la famille de la victime est en droit de demander une contre-expertise mentale.

Explosion de silos à grains

Telle une éruption volcanique, une terrible explosion détruit, le 18 octobre 1982, quatre des sept silos de stockage d'orge de la malterie de la Moselle, au port fluvial de Metz. Trois morts, un blessé grave, neuf disparus. Pendant des jours les équipes de sauveteurs fouillent les tonnes de gravats dans des conditions périlleuses. En vain. Le bilan définitif sera de douze morts et un blessé grave. Un système sophistiqué devait empêcher que la poussière n'atteigne le seuil jugé dangereux et fixé à 0,3 mg par cm3. L'accident, pour l'instant, demeure inexpliqué.