Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye (Pays-Bas), créé en 1993, a déjà condamné 39 responsables militaires et politiques sur les 44 procès qu'il a menés. Mais celui de Slobodan Milosevic, premier ancien chef d'État à comparaître devant un tribunal, est confus. Depuis le début des dépositions en février 2002, il aura fallu dix-huit mois à l'accusation pour présenter toutes ses preuves, et elles n'ont guère convaincu. Geoffrey Nice, substitut britannique au procureur suisse Carla Del Ponte, s'est notamment heurté à la collaboration très aléatoire des États concernés, en particulier de la Serbie. De plus, Milosevic a choisi de se défendre lui-même, sans avocat, ce qui lui permet de gagner du temps et de transformer les contre-interrogatoires en spectacles médiatiques.