Journal de l'année Édition 2004 2004Éd. 2004

Le pacte de Genève a été accueilli fraîchement par Ariel Sharon, qui a crié à la trahison. Et Yasser Arafat ne lui a apporté qu'un soutien timide. Les réactions internationales sont nettement plus enthousiastes. Les pays arabes dans leur ensemble supportent un texte qui reprend l'essentiel des propositions saoudiennes pour la paix publiées en 2002 à Beyrouth. Quant aux pays européens, ils ne tarissent pas d'éloges sur le texte. Mais la réaction des États-Unis est restée bien plus énigmatique. L'accord de Genève « peut être utile », a certes jugé le président George W. Bush, mais, à moins d'un an des élections présidentielles, personne à Washington ne semblait avoir pris la décision de s'engager fermement derrière cette initiative.

Benjamin Bibas

La déclaration Ayalon-Nusseibeh

Le 25 juin, Ami Ayalon, ancien chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure israélien), et Sari Nusseibeh, président de l'université Al-Qods de Jérusalem, ont lancé une campagne civile pour la paix intitulée « La voix du peuple ». Leur but est de récolter plus d'un million de signatures de citoyens israéliens et palestiniens, autour d'une déclaration d'intention en six points : deux États pour deux peuples, Jérusalem capitale de deux États, frontières fondées sur la « ligne verte », droit au retour des réfugiés palestiniens dans un État palestinien démilitarisé, dès lors fin du conflit entre les deux peuples. À la mi-novembre, le texte comptait 118 000 signatures israéliennes et 65 000 signatures palestiniennes.