Victorieux de l'US Open, son premier titre en Grand Chelem, Roddick est le sixième Américain à occuper ce poste depuis le début de l'ère Open après Jimmy Connors, John McEnroe, Jim Courrier, Pete Sampras et Andre Agassi.

L'autre révélation de la saison restera Roger Federer

Impérial sur terre battue au printemps, le Suisse de vingt et un ans a raté son rendez-vous à Roland Garros avant de triompher à Wimbledon et aux Masters, deux de ses sept titres de l'année. Il échoue à 32 points de Roddick à la Champion's Race mais le futur duel entre les deux joueurs s'annonce palpitant. Troisième au classement mondial, l'Espagnol Juan-Carlos Ferrera a confirmé son talent sur terre battue en remportant les Internationaux de France mais a échoué, en finale, à offrir la Coupe Davis à son pays. Seul trentenaire de l'élite, Andre Agassi a empêché une domination sans partage des plus jeunes en s'imposant lors de l'Open d'Australie. Son rival historique Pete Sampras a, lui, mis fin à un faux suspense au mois d'août en annonçant la fin de sa carrière. Absent des courts durant toute l'année, il se retire dans la discrétion mais avec le plus beau palmarès de tous les temps et un record de 14 victoires dans les tournois du Grand Chelem, dont 7 à Wimbledon.

Le saladier retourne en Australie

Finaliste malheureux à Wimbledon, le revenant Mark Philippoussis a été le principal artisan de la victoire australienne en finale de la Coupe Davis. Opposés aux Espagnols à Melbourne, Philippoussis et son compère Lleyton Hewitt ont profité de l'avantage certain offert par le gazon, une surface inadaptée au jeu de leurs adversaires, pour remporter la 28e Coupe Davis de l'histoire de leur pays.

Chez les dames, la Fed Cup, disputée sur le même modèle que la Coupe Davis, a été remportée par la France, déjà victorieuse en 1997. Amélie Mauresmo et Mary Pierce ont largement dominé, à Moscou, une équipe américaine privée il est vrai de ses meilleures joueuses.

Henin tout en haut, la Belgique à l'honneur

La saison féminine 2003 aura été marquée par les apparitions à éclipse des sœurs Williams et le mano à mano entre les joueuses belges Justine Henin-Hardenne et Kim Clijsters. Après les deux coups d'éclat de Serena Williams, victorieuse en Australie et à Wimbledon mais blessée – comme sa sœur Venus – durant la seconde partie de l'année, Henin-Hardenne et Clijsters se sont disputé les autres titres, à l'avantage de la première, lauréate de huit tournois WTA dont deux du Grand Chelem. À Roland Garros puis à l'US Open, Henin-Hardenne, vingt et un ans, a dominé sa compatriote en finale pour terminer l'année à la première place du classement mondial. Clijsters, victorieuse du Masters, s'est consolée en devenant la première femme à franchir la barre des 4 millions de dollars de gain sur une seule saison.

Tennis de table

De vrais Championnats de Chine

Comme en 2001 à Osaka (Japon), les Championnats du monde 2003 disputés à Paris ont tourné à la démonstration de la part des Chinois. Avec 14 médailles sur les 20 distribuées, les pongistes de l'empire du Milieu font exactement aussi bien qu'il y a deux ans. Chez les dames, la finale du simple s'est ainsi jouée, comme prévu, entre les deux meilleures mondiales, Wang Nan et Zhang Yining, d'ailleurs associées pour remporter le titre du double féminin. En double mixte, la Chine a fait un sans-faute, s'adjugeant quatre médailles sur quatre.

L'unique, mais énorme, déception, la meilleure nation du monde l'a vécue dans le simple messieurs, cédant le titre conquis par Wang Liqin il y a deux ans. À la surprise générale, et après avoir sauvé quatre balles de match en quarts de finale contre le tenant du titre, c'est l'Autrichien Werner Schlager qui s'est imposé en finale devant un Sud-Coréen pour passer de la sixième à la première place mondiale. Numéro 1 mondial à l'heure de la compétition, l'Allemand Timo Boll est lui reparti bredouille.

La France a elle aussi terminé ses Mondiaux à domicile sur un « zéro médaille ». Et à trente-quatre ans, Jean-Philippe Gatien, champion du monde en 1993, a achevé dès les 32es de finale ce qui pourrait bien être la dernière compétition internationale de sa carrière.

Voile

La Suisse au sommet

Le défi suisse a réussi l'impossible. En ridiculisant le Defender New Zealand par cinq victoires à zéro, le Challenger Alinghi est devenu le premier bateau européen depuis 1851 à remporter la Coupe de l'America, plus ancienne compétition sportive moderne.

Cette victoire est d'abord celle d'un homme à la volonté de fer

Ernesto Bertarelli, magnat de l'industrie pharmaceutique helvétique, avait lancé trois ans auparavant le pari fou de construire un bateau compétitif pour cette épreuve dominée depuis toujours par les Américains et les marins des antipodes. Pour mettre toutes les chances de son côté, Alinghi avait ensuite débauché le skipper néo-zélandais Russell Coutts, déjà vainqueur avec un bateau néo-zélandais en 1995 et 2000 et qui entre dans le club très fermé des lauréats de trois Coupes consécutives. Seuls Charlie Barr, au début du xxe siècle, et Harold Vanderblit, dans les années 1930, avaient réussi un tel triplé.