Journal de l'année Édition 2003 2003Éd. 2003

Sur le terrain, les forces de Marc Ravalomanana progressent. Mi-juin, ses hommes prennent le port de Mahajanga, ouvrant une voie importante d'approvisionnement vers la capitale. Au même moment, Didier Ratsiraka quitte précipitamment son fief pour Paris. On le croit en exil. C'est mal le connaître. Le 19 juin, une équipée militaire est dévoilée. Douze mercenaires français, recrutés par le camp Ratsiraka, sont stoppés à Dar Es Salam, en Tanzanie, alors qu'ils tentent de se rendre sur la Grande Île, à bord d'un Falcon 900. Trois jours plus tard, le président malgache obtient, malgré tout, le soutien de l'organe de prévention des conflits de l'OUA. Refusant de trancher entre Ratsiraka et Ravalomanana, celui-ci propose la tenue d'un référendum pour les départager. En fait, les dés sont déjà jetés.

Christophe Champin

Reconnaissance internationale

Le 26 juin, lors de la fêle de l'indépendance organisée par le nouveau régime, tous les pays occidentaux, à l'exception de la France, sont représentés par leurs ambassadeurs, ce qui vaut, de facto, reconnaissance. Campée jusqu'ici dans une neutralité, interprétée à Madagascar comme un soutien à Didier Ratsiraka, Paris ne tarde pas à leur emboîter le pas. En revanche, l'OUA maintient sa position. Lors de son sommet, du 8 au 11 juillet, à Durban, l'organisation panafricaine refuse à nouveau de reconnaître le régime d'Antananarivo. Mais Didier Ratsiraka a déjà quitté le pays, pour les Seychelles, puis la France, cette fois pour y vivre en exilé. La victoire de Marc Ravalomanana est totale.