L'équipe de France a pour sa part surmonté le décès accidentel de sa championne du monde de super-G, Régine Cavagnoud, en octobre 2001, en réussissant la meilleure saison d'ensemble depuis la fin des années 1960. Outre les deux titres olympiques ramenés des États-Unis, les Français Frédéric Covili et Laure Pequegnot ont remporté respectivement le slalom géant et le slalom féminin.

Tennis

La France perd son saladier

Trois fois victorieuse (1991, 1996, 2001) depuis l'ère glorieuse des Mousquetaires – vainqueurs sans interruption entre 1927 et 1932 –, l'équipe de France de tennis version moderne espérait bien réussir un doublé inédit en Coupe Davis. Devant le public conquis de Bercy, les hommes de Guy Forget n'ont pourtant pas résisté à l'ambition des Russes. Emmenée par Marat Safin, l'équipe, deux fois battue en finale par le passé, était venue chercher sur la terre battue de Paris la première victoire de son histoire dans l'épreuve. En difficulté après la perte du double, menés 2 points à 1, les Russes ont su rebondir lors de la dernière journée. Dans le match décisif entre les deux plus jeunes joueurs de chaque formation, Mikhail Youzhny a pris le meilleur sur Paul-Henri Matthieu pour offrir un premier saladier d'argent à une nation sans grande tradition tennistique.

Hewitt reste en tête

Victorieux sur le gazon de Wimbledon mais en demi-teinte dans les autres tournois du Grand Chelem, l'Australien Lleyton Hewitt est parvenu à conserver in extremis son titre de no 1 mondial grâce à sa victoire sur l'Espagnol Juan-Carlos Ferrera en finale du Masters disputé à Shangai. Âgé de vingt et un ans, le joueur d'Adélaïde avait déjà terminé l'année 2001 en tête du classement technique de l'ATP comme à celui de la Champion's Race. Talonné par l'Américain Andre Agassi, Hewitt a fait preuve de plus de constance que le « Kid de Las Vegas », dont la plus grande performance de l'année 2002 reste une place de finaliste de l'US Open.

L'exploit de Sampras

Cette finale justement restera dans les mémoires. À trente et un ans, considéré par beaucoup comme un joueur fini, l'Américain Pete Sampras a surmonté ses problèmes physiques et démontré une nouvelle fois son immense talent en dominant son éternel rival dans un énième duel. Victorieux de son quatorzième tournoi du Grand Chelem, Sampras a désormais deux longueurs d'avance sur l'Australien Roy Emerson (12 titres). Derrière lui, fort de sept succès en Grand Chelem, Agassi est le deuxième joueur en activité au classement des quatre tournois majeurs. Outre Wimbledon et l'US Open, les deux autres grands tournois de la saison sont revenus à des outsiders. En Australie, le Suédois Thomas Johansson a dominé le Russe Marat Safin. À Roland-Garros, l'inattendu Albert Costa a remporté une finale 100 % espagnole, privant son compatriote Juan-Carlos Ferrera de son premier succès sur la terre battue parisienne alors qu'il était donné favori.

Serena Williams, la passe de trois

Chez les dames, les cartes ont été comme à l'habitude beaucoup moins bien partagées. Impériale, la cadette des sœurs Williams, Serena, a dominé par trois fois son aînée Venus lors d'une finale du Grand Chelem : à Roland-Garros, Wimbledon, puis à l'US Open. Incontestable no 1 mondiale, l'Américaine a affiché ses prétentions pour une saison 2003 où elle tentera de devenir la première joueuse depuis l'Allemande Steffi Graf à réussir la passe de quatre. Outre son élimination précoce en Australie où le titre est revenu à Jennifer Capriati, Serena Williams a commis un seul faux pas d'importance en 2002 : trop confiante peut-être, elle a cédé en finale du Masters féminin face à la Belge Kim Clijsters.

Tennis de table

La razzia de Boll

Le jeune Timo Boll, vingt et un ans, a offert deux titres européens à l'Allemagne, en simple et en double, lors des Championnats d'Europe disputés à Zagreb. La moisson des pongistes masculins d'outre-Rhin aurait pu être parfaite sans le faux pas de la finale de l'épreuve par équipes, où les Allemands ont chuté devant une Suède pourtant vieillissante à l'image du champion olympique 1992, Jan-Ove Waldner, trente-six ans. En Croatie, la finale du simple messieurs s'est disputée sans Suédois, pour la troisième fois seulement en dix Championnats d'Europe. Même en l'absence des Scandinaves, les succès de Boll sont de bon augure à un an des Championnats du monde de Paris, où les Européens auront des arguments de poids à opposer aux maîtres chinois. Chez les dames, le principal atout du Vieux Continent à Paris sera encore la Luxembourgeoise d'origine chinoise Ni Xia Lian qui, à trente-neuf ans, a remporté un nouveau titre en simple après celui décroché en 1998 à Eindhoven.

Voile

MacArthur vole la vedette dans le « Rhum »

Sur les dix-huit multicoques en lice au départ de la septième Route du rhum à Saint-Malo, trois seulement sont arrivés à Pointe-à-Pitre, mettant en lumière la vulnérabilité de ces bolides des mers, victimes de leur fragilité et d'une météo capricieuse. Dans ces conditions extrêmes, c'est la catégorie des robustes monocoques qui a volé la vedette aux « multi ». Sur le plus rapide d'entre eux, Kingfisher, l'Anglaise Ellen MacArthur a livré une bagarre sans merci à son compatriote Mike Golding. Victorieuse en 13 jours, 13 heures, 31 minutes et 47 secondes, la petite (1,58 m) navigatrice de vingt-six ans a sauvé l'intérêt de la Transat en solitaire et imposé son nom parmi le gotha de la voile, vingt mois après sa deuxième place dans le Vendée Globe. Première femme à l'emporter sur un monocoque, elle a largement amélioré le meilleur temps dans la catégorie, réalisé par Yves Parlier en 1994 (15 jours et 19 heures).