Inexistante sur le Tour, l'Italie s'est rachetée lors des Championnats du monde disputés à Zolder, en Belgique. Sur un circuit plat, taillé sur mesure pour les sprinters, Mario Cipollini, vétéran de trente-cinq ans, s'est offert le titre mondial lors d'une épreuve qu'il disputait pour la première fois de sa carrière et a pris la succession de Gianni Bugno, dernier champion du monde italien, sacré en 1992. Sur les routes des classiques, les Italiens ont également brillé en remportant six épreuves de Coupe du monde sur dix. Au classement général, c'est Paolo Bettini, vainqueur pour la deuxième fois de Liège-Bastogne-Liège, qui s'impose devant le Belge Johann Museeuw, victorieux de Paris-Roubaix, et un autre Italien, Michele Bartoli.

Les Français déçoivent sur la piste

Autrefois propriété presque exclusive des Français, les titres sur piste ont été redistribués lors des championnats du monde disputés à Copenhague, où les Australiens et les Britanniques ont brillé. Maître de la vitesse et du kilomètre, Arnaud Tournant a abandonné ses deux titres et la France, championne du monde en 2001, n'est même pas montée sur le podium de l'épreuve de vitesse par équipes. L'unique titre tricolore a été arraché in extremis par l'équipe de course à l'américaine. Un mauvais cru.

Équitation

L'Allemagne en retrait, la France en forme

Les cinquièmes Jeux équestres mondiaux à Jerez de la Frontera ont été le théâtre de changements dans la hiérarchie mondiale de l'équitation. Certes les Allemands, quatre fois médaillés lors des JO de Sydney, restent les meilleurs cavaliers si l'on se fie au palmarès final, mais ils ont cédé beaucoup de terrain à leurs rivaux, notamment en saut d'obstacles et en concours complet. Il n'y a qu'en dressage que les cavaliers d'outre-Rhin ont conservé leur suprématie grâce à la victoire de Nadine Cappelmann en individuel et à leur victoire par équipes.

La France a elle quitté l'Andalousie, riche de succès inespérés qui la placent devant la Grande-Bretagne au classement des nations. En concours complet, Jean Teulère a décroché une médaille d'or en individuel et une d'argent par équipes. En saut d'obstacles, douze ans après son titre de champion du monde, Éric Navet a lui failli rééditer l'exploit, ne s'inclinant que pour quelques points devant l'Irlandais Dermott Lennon et remportant ainsi une médaille d'argent. Une déception vite oubliée grâce à l'or conquis par l'équipe de France de saut.

Escrime

La Russie en pointe

Avec neuf médailles, dont six en or, la Russie a largement dominé les Championnats du monde d'escrime, profitant par ailleurs de la méforme d'autres nations de tradition comme l'Italie ou la France. Star d'une sélection russe souveraine, le sabreur Stanislav Pozdniakov l'a emporté en individuel et par équipes, comme en 2001. Plus inattendue, la victoire des fleurettistes féminines a sonné le glas de l'ère italienne. Svetlana Bojko et Ekaterina Youcheva, médaillées d'or et d'argent en individuel, n'ont laissé que des miettes à Valentina Vezzali, la double championne olympique de Sydney.

Nation phare lors des Mondiaux de Nîmes en 2001, la France a été en demi-teinte, réalisant son plus mauvais score depuis cinq ans, sans doute paralysée par les séquelles de l'affaire Flessel. La double championne olympique d'épée, porte-drapeau de sa délégation, a en effet été contrôlée positive au coramine glucose quelques semaines avant la compétition. Victime d'une erreur de prescription selon ses dires, la Française a quitté très vite le tableau et les Tricolores ont dû attendre jusqu'au dernier jour une première médaille d'or remportée par l'équipe des épéistes messieurs.

Football

Lyon par K.-O.

C'est une finale, une vraie, qu'a connue le championnat de France édition 2002. Au terme d'un « match K.-O. » inédit opposant les deux premiers du classement lors de la dernière journée, le deuxième, Lyon, condamné à l'emporter pour s'adjuger le titre, a battu le premier, Lens (3 à 1), à qui un match nul suffisait.

Dauphin de Lens depuis la quatorzième journée, Lyon comptait encore huit points de retard à dix journées de la fin. Mais une fin de saison mieux maîtrisée a permis aux joueurs de l'entraîneur Jacques Santini de grignoter leur retard sur les Nordistes pour remporter sur le fil le premier titre national de l'histoire du club. Équipe la plus régulière depuis plusieurs années, Lyon avait dû se contenter jusqu'alors de places d'honneur en championnat (2e en 2001, 3e en 2000 et 1999) et d'un seul succès, en finale de la Coupe de la ligue 2001. Ce titre est une consécration pour la politique du président Jean-Michel Aulas, en poste depuis 1987. Remonté en D1 en 1989 après six ans de deuxième division, Lyon avait retrouvé les Coupes d'Europe en 1991 et se signalait depuis par un recrutement ambitieux et un budget conséquent (91 millions d'euros) dans un seul but avoué : remporter, enfin, le titre national. Grâce à cette constance, Lyon se qualifie pour la septième fois en huit saisons pour une Coupe d'Europe – dont trois Ligues des champions. Derrière, le Paris-Saint-Germain a à nouveau échoué à revenir au premier plan. Quatrièmes derrière Auxerre, les joueurs de Luis Fernandez ne sont pas parvenus à se qualifier pour la plus prestigieuse des compétitions européennes.