De retour après quinze mois d'absence, Oscar de la Hoya a lui aussi frappé un grand coup. Opposé à son compatriote Fernando Vargas, également d'origine mexicaine, l'Américain de vingt-neuf ans n'a pas fait de détail pour reconquérir le titre unifié WBA-WBC des super-welters au cours d'un combat qui a tenu toutes ses promesses. De la Hoya est désormais crédité de 35 victoires, dont 29 avant la limite, pour deux défaites, face à Felix Trinidad et Shane Mosley. Ce dernier a lui-même été battu lors d'un autre combat-événement dans la catégorie inférieure des welters par Vernon Forrest, qui affiche désormais, lui, un palmarès vierge de défaite.

Dans la catégorie des mi-lourds, l'Américain Roy Jones a par ailleurs défendu victorieusement son titre unifié en dominant notamment le modeste Australien Glen Kelley.

Cyclisme

Armstrong, quatrième

L'Américain Lance Armstrong, patron du Tour de France depuis 1999, n'a pas longtemps laissé planer le suspense sur la 99e édition de la Grande Boucle, la plus courte de l'histoire avec seulement 3 277 km parcourus. À trente ans, le Texan s'est offert une quatrième victoire consécutive, acquise, une nouvelle fois, avec la manière et grâce à quatre victoires d'étape. Relégué à plus de 7 minutes, son dauphin, l'Espagnol Joseba Beloki, n'a rien pu faire. À l'inverse des autres années où il avait surtout construit ses succès dans les étapes contre-la-montre, Armstrong a cette fois gagné le Tour dans la montagne. Il a notamment écrasé ses rivaux dans le plateau de Beille, trois jours après avoir laissé le Colombien Severiano Botero créer la surprise dans le premier contre-la-montre. Assisté par des équipiers de choc au sein de la formation US Postal, Armstrong s'est emparé du maillot jaune le jour de sa victoire dans l'étape pyrénéenne de la Mongie, pour ne plus jamais l'abandonner malgré la froideur manifeste du public français.

Victime d'un cancer en 1996, Armstrong le miraculé dépasse son compatriote Greg LeMond, triple vainqueur, et rêve désormais de rejoindre le prestigieux club des quintuples lauréats de l'épreuve : Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain. Mieux, de devenir le premier coureur à six victoires. Une perspective qui n'est pas surréaliste en l'absence de relève digne de ce nom. Son rival annoncé, l'Allemand Jan Ullrich, a en effet accumulé les malheurs en 2002. Après avoir dû renoncer à l'essentiel de la saison en raison d'un genou douloureux, le lauréat du Tour 1997 a été contrôlé positif aux amphétamines pendant sa rééducation.

Rumsas jette une ombre

Épargné par les scandales durant les trois semaines de course, le Tour a été rattrapé par les affaires de dopage après son arrivée sur les Champs-Élysées. Le jour de la dernière étape en effet, l'épouse du Lituanien Raimondas Rumsas, troisième de l'épreuve qu'il disputait pour la première fois, à trente ans, était arrêtée dans les Alpes en possession de nombreux produits pharmaceutiques, notamment des corticoïdes, de la testostérone, de l'EPO. À l'issue d'une garde à vue rocambolesque, durant laquelle elle n'a cessé de soutenir que les produits étaient destinés à sa mère, Edita Rumsas était emprisonnée durant plusieurs mois, et la crédibilité du podium du Tour de France, sérieusement entachée.

Jalabert s'en va

Mais, du Tour 2002, il restera d'autres images que celles d'un Armstrong intouchable ou d'un Rumsas suspecté. Pour de nombreux spectateurs français, et malgré la formidable victoire du revenant Richard Virenque en haut du mont Ventoux, le véritable héros de l'épreuve restera Laurent Jalabert. Auteur de deux longues échappées dans les Pyrénées, « Jaja » a véritablement animé une course jouée d'avance avant d'annoncer sa décision de mettre un terme à sa carrière à la fin de la saison. À trente-quatre ans, Jalabert s'en va après presque vingt ans de carrière et 139 victoires, dont un titre de champion du monde du contre-la-montre et un Tour d'Espagne. Privé de victoire d'étape dans le Tour malgré ses audacieuses tentatives, le Français est finalement monté deux fois sur le podium à Paris, remportant les maillots de meilleur grimpeur et de coureur le plus combatif, comme en 2001. Autre coureur honoré, l'Australien Robbie McEwen, vainqueur du sprint sur les Champs-Élysées, a remporté le classement par points et détrôné ainsi l'Allemand Erik Zabel, six fois lauréat du maillot vert.

L'Italie aux deux visages

Au rayon des déceptions du Tour de France, il faut, une fois encore, ranger le peloton des Italiens. Victorieux d'un seul Tour en trente ans (Marco Pantani en 1998), les Transalpins ont une fois de plus brillé par leur absence dans la Grande Boucle. Seul Dario Frigo a sauvé l'honneur en décrochant une victoire d'étape.