Du groupe A comportant l'Allemagne, l'Angleterre, le Portugal et la Roumanie, ce sont donc, contre toute attente, les deux derniers pays qui sont sortis vainqueurs. Finaliste en 1996, la République tchèque a eu pour sa part la malchance de tomber dans le groupe le plus relevé aux côtés de la France et des Pays-Bas. Ces derniers, enfin, qui s'imaginaient déjà finalistes, voire mieux, après leur écrasante victoire sur la Yougoslavie (6-1 en quarts de finale), sont tombés ensuite dans le piège défensif d'une Italie limitée mais hyperréaliste. Impardonnables, les Néerlandais ont manqué deux penalty au cours de cette demi-finale, avant de s'incliner aux tirs au but. Ils restent au bout du compte la seule équipe invaincue durant le tournoi, mais la consolation est maigre.

Le pire évité

En marge des stades, les organisateurs redoutaient les ravages des hooligans, qui avaient terni la fête lors de plusieurs matchs du Mondial 1998. Des mesures de sécurité colossales – les plus importantes de l'histoire des compétitions internationales de football – avaient été mises en place par les deux pays organisateurs. Le pire a été évité malgré de graves incidents survenus lors d'une rencontre entre l'Angleterre et l'Allemagne, à Charleroi. En menaçant d'exclure l'Angleterre de la compétition, l'UEFA a marqué les esprits. La sanction n'a pas été nécessaire : l'Angleterre a été éliminée dès les matchs de poule et les hooligans sont repartis avec elle.

L'Euro 2000 en chiffres

Classement des buteurs :

1. P. Kluivert (P-B) et S. Milosevic (Youg.), 5 buts
2. N. Gomes (Port.), 4 buts
3. S. Conceiçao (Port.), T. Henry (Fr.) et Z. Zahovic (Slovén.), 3 buts

85 buts ont été marqués lors des 31 matchs de cet Euro, soit une moyenne de 2,74 buts par match. En 1996 en Angleterre, 64 buts seulement avaient été inscrits, soit une moyenne de 2,06 buts par match. En 1998, on avait recensé 171 buts en 64 rencontres, soit une moyenne de 2,67.

Attaques et défenses :

Les Pays-Bas et la France se partagent le titre de « meilleur attaquant » du tournoi avec 13 buts. La France a joué la régularité tandis que les Pays-Bas ont presque marqué la moitié de leurs buts (6) en une seule rencontre, face à la Yougoslavie. Le Danemark possède, lui, la plus mauvaise attaque avec 0 but.

Le titre de meilleure défense revient à la Norvège, qui n'a encaissé qu'un seul but, à l'inverse de la Yougoslavie, 13 fois prise en défaut.

Cartons jaunes et rouges :

127 avertissements ont été distribués, soit une moyenne de 4,1 par match. 10 joueurs ont été exclus. Un bilan sensiblement comparable à celui de 1998 où, pour le double de matchs, 248 cartons jaunes avaient été distribués et 22 joueurs avaient « vu rouge ».

Le match le plus sanctionné a été Italie-Pays-Bas, en demi-finale : 10 jaunes (6 pour l'Italie, 4 pour les Pays-Bas) et 1 rouge (Italie).

Les spectateurs :

Environ 1 105 700 spectateurs ont suivi les 31 matchs de l'Euro contre 1 286 035 en Angleterre en 1996 et 2 932 000 pour le double de matchs lors de la Coupe du monde 1998.

Deux buts en or :

La France s'est fait une spécialité des buts en or. Deux ans après avoir inscrit l'unique « golden goal » de l'histoire des grandes compétitions lors du quart de finale du Mondial contre le Paraguay (1-0), les Bleus ont réédité l'exploit à deux reprises lors de l'Euro. Zinedine Zidane a inscrit un penalty décisif dans les prolongations de la demi-finale face au Portugal (2-1), et David Trezeguet a marqué, à la 103e minute, celui de la victoire finale face à l'Italie.