Ce module central comporte aussi un compartiment de propulsion comprenant trente-deux moteurs de faible poussée pour les corrections d'orientation et deux moteurs de forte poussée pour modifier les paramètres orbitaux de la station – principalement son altitude.

Les modules complémentaires

Depuis 1986, la station Mir s'est agrandie avec la jonction de cinq modules complémentaires, venus s'amarrer successivement au bloc principal à la manière d'un Meccano.

Kvant 1 (mot russe signifiant « quantum »), amarré le 12 mars 1987, est une structure de 5,80 m de long, pesant 11 t, qui prolonge la station suivant son axe longitudinal. C'est un laboratoire doté de télescopes, destiné essentiellement à des recherches dans le domaine de l'astrophysique. Il est aussi équipé d'un laboratoire de biotechnologie, spécialisé dans la recherche des antivirus.

Kvant 2, amarré le 6 décembre 1989, est un module de 19,6 t, qui ajoute diverses capacités à la station : eau, provisions d'oxygène, douches, équipement de lavage, ainsi qu'un accès au vide spatial pour les sorties extra-véhiculaires (EVA). Divisé en trois compartiments pressurisés, il est également doté d'un laboratoire spécialisé en recherche biologique et équipé pour la fourniture de données d'observation de la Terre.

Kristall, amarré le 10 juin 1990 à l'opposé de Kvant 2, est un module de 19,6 t et 13,7 m de long, doté de deux panneaux solaires rétractables et d'équipements scientifiques principalement conçus pour développer en micropesanteur des produits biologiques et des matériaux divers tels que des semi-conducteurs. En 1995 lui a été fixé un module d'interface apporté par l'orbiteur Atlantis de la navette américaine et destiné à l'amarrage des orbiteurs de la navette à la station lors des missions communes américano-russes.

Spektr, de même masse et de mêmes dimensions, amarré le 1er juin 1995 à la place du module Kristall, préalablement déplacé, est plus particulièrement destiné à l'observation de la Terre, de ses ressources naturelles et de son atmosphère. C'est le module qui produit le plus d'électricité (7 kW), grâce à ses grands panneaux solaires d'une surface de 35 m2. Heurté le 25 juin 1997 par un vaisseau de ravitaillement Progress, il a été endommagé au niveau de ses panneaux solaires, ce qui a provoqué une importante perte d'électricité pour la station.

Priroda (mot russe signifiant « nature »), amarré le 27 avril 1996, est venu renforcer la capacité d'observation de la Terre de la station. Équipé de radiomètres, d'un radar à synthèse d'ouverture et de différents types de spectromètres, il permet notamment d'observer la couche nuageuse et de mesurer la teneur de l'atmosphère en ozone et en aérosols.

Avec ces modules, Mir forme un train orbital de 30 m de long et 33 m de large hors tout, panneaux solaires déployés, pesant 140 t et offrant un volume utile de plus de 400 m3. Elle tourne autour de la Terre en 92 minutes, à une altitude comprise entre 375 et 410 km, sur une orbite inclinée de 51,6° par rapport au plan de l'équateur.

Les véhicules de liaison avec la Terre

Deux types de véhicules spatiaux viennent régulièrement s'amarrer à la station Mir. Il s'agit tout d'abord des vaisseaux pilotés triplaces Soyouz, utilisés pour le transport des cosmonautes et d'un peu de matériel (de 50 à 230 kg) de la Terre à la station et vice versa. Ces vaisseaux pilotés ont été conçus pour assurer cinq jours de vol autonome – il en faut deux pour effectuer le trajet Terre-Mir – et peuvent rester amarrés à la station pendant six mois et demi. D'une masse totale de 7 t et d'un volume de 10 m3, le Soyouz comprend trois compartiments pressurisés : un module pour le transport du matériel, un module de vie et un module de descente dans l'atmosphère (qui pèse à lui seul 3 t). Les Soyouz peuvent aussi servir de véhicules de secours pour des cosmonautes devant quitter prématurément la station.

Le deuxième type de véhicules de liaison réguliers est constitué par les vaisseaux Progress, capables de rejoindre la station et de s'y amarrer de façon automatique pour assurer son indispensable ravitaillement périodique. Utilisés pour l'approvisionnement en nourriture et en eau, ils transportent aussi le courrier des spationautes et leurs objets personnels environ toutes les six à huit semaines. C'est également par leur intermédiaire que la station reçoit de nouveaux instruments scientifiques et que ses moteurs sont réapprovisionnés en ergols, utilisés pour rehausser son orbite que le frottement atmosphérique rapproche du sol. Au terme de leur mission, les vaisseaux Progress sont largués dans l'espace et reviennent dans l'atmosphère où ils se consument avant d'atteindre le sol.