Cependant, l'écoute d'éventuels signaux émanant de civilisations extraterrestres, engagée depuis plusieurs décennies, est jusqu'à présent restée vaine. Les radiotélescopes géants déployés dans le cadre du programme SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) n'ont pas détecté le moindre signe de vie. Mais cet échec ne prouve rien, ni dans un sens ni dans l'autre. Il conduit seulement les chercheurs à modifier leur stratégie de recherche des planètes habitées et à privilégier plutôt une approche graduée.

Première étape : déterminer s'il existe des planètes en orbite autour d'autres étoiles que le Soleil. Elle a été franchie. Deuxième étape : établir si certaines de ces planètes s'apparentent à la Terre. Elle démarrera bientôt, avec les missions spatiales dédiées à cette tâche. Troisième étape : rechercher si une vie éventuelle – voire une civilisation avancée – a pu se développer sur certaines de ces planètes de type terrestre. L'immensité des distances stellaires exclut tout espoir de communication directe, mais les spécialistes considèrent qu'une vie éventuelle sur des planètes extrasolaires pourrait être détectée indirectement grâce à la signature spectrale, dans l'infrarouge, de substances caractéristiques de processus biologiques, comme l'ozone ou l'eau. L'Agence spatiale européenne envisage de lancer, entre 2010 et 2020, une mission ambitieuse dénommée Darwin qui viserait à la fois à identifier des planètes du type de la Terre et à y rechercher la vie par cette méthode. Cette mission pourrait être réalisée en coopération avec la NASA, qui étudie un projet analogue, TPF (Terrestrial Planet Finder).

La quête des planètes extrasolaires ne fait que commencer et pose de redoutables défis techniques, mais on peut parier que le désir de trouver des planètes ressemblant à la Terre et, parmi celles-ci, d'autres oasis de vie dans l'Univers va très puissamment contribuer à son développement dans les prochaines décennies.

Philippe de La Cotardière
écrivain et journaliste scientifique