Le 22 avril, la manifestation pacifique organisée par le « Comité Brésil, autres 500 ans » a été violemment réprimée par la police placée aux abords de Coroa Vermelho. La marche en direction de Porto Seguro a été brutalement interrompue par des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc tirées par quelque 6 000 policiers. La journée s'est soldée par 140 arrestations d'étudiants et 8 hospitalisations de chefs indiens blessés par balles. Le président Cardoso ayant insisté auprès des responsables du service d'ordre pour qu'il n'y ait aucun martyr dans le camp des Indiens et des sans-terre, il n'y a pas eu de tués.

Quatre jours plus tard, le mercredi 26, à l'occasion du cinquième centenaire de la première messe célébrée au Brésil, s'est tenue l'assemblée plénière des 300 évêques brésiliens sur la plage de Coroa Vermelho. À proximité des fermes occupées par les Pataxos, Mgr Jayme Chemello, président de la Conférence nationale des évêques brésiliens, a exprimé la repentance de l'Église catholique envers les Indiens et envers les Noirs.

En présence du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'État du Vatican, l'évêque brésilien a affirmé, dans son acte de contrition, que les droits des Indiens avaient trop longtemps été bafoués dans son pays et que la dignité des Noirs, également fils de Dieu, n'avait pas non plus toujours été respectée. Selon le Folha de São Paulo, grand quotidien brésilien, l'évêque a été empêché par le représentant du pape de lire le discours initial qu'il avait préparé. Jugés politiquement trop engagés, certains passages de ce discours auraient été remaniés au dernier moment par l'envoyé pontifical.

Bernard Lehembre
Historien