Après quarante mois d'embargo, la Commission européenne autorise la commercialisation de la viande bovine d'origine britannique en Europe. Cet embargo avait été décrété le 27 mars 1996 pour contrer l'épizootie de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou maladie de la vache folle, suspectée de transmettre à l'homme une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, affection neurodégénérative d'évolution rapide qui a provoqué la mort d'une quarantaine de personnes en Grande-Bretagne. Mais Bruxelles assortit sa décision de conditions strictes et conformes aux directives émises par les comités scientifiques de l'Union européenne. Plusieurs pays, notamment l'Allemagne et la France, ont fait part de leurs réserves à l'égard de la décision de la Commission. Le ministre français de l'Agriculture, Jean Glavany, annonce que la qualité des viandes importées sera soumise à des contrôles rigoureux et qu'il prendra des dispositions pour informer les consommateurs de l'origine des viandes disponibles sur les étals des bouchers. En clair, la France n'entend pas faire preuve d'un zèle particulier pour accélérer la mise en œuvre de la levée de cet embargo. Sans illusions sur le succès immédiat de cette reprise des échanges, les industriels britanniques escomptent des exportations de viande bovine de 5 000 tonnes en 1999 contre 246 000 tonnes en 1995.

Nicolas Anelka, âgé de vingt ans, l'attaquant français du club londonien d'Arsenal, entraîné par son compatriote Arsène Wenger qui a favorisé l'éclosion du champion, est transféré à la formation espagnole du Real de Madrid. Le montant de son transfert, le plus élevé de l'histoire du football après celui de l'Italien Christian Vieiri (280 millions de francs) de la Lazio de Rome à l'Inter de Milan, atteint 220 millions de francs. En moins de deux saisons, la plus-value réalisée par Arsenal est considérable : en 1997, Nicolas Anelka avait été transféré du Paris-Saint-Germain pour un montant de 4,5 millions de francs.

La collision entre deux trains à la gare de Gaisal, près de Jalpaiguri, dans l'est de l'Inde, fait plus de 300 victimes et des centaines de blessés. Cette nouvelle catastrophe ferroviaire, dans un pays où les accidents de train sont fréquents en raison de la vétusté du réseau ferroviaire – le deuxième du monde après la Chine –, serait due à une série d'erreurs humaines. Elle entraîne la démission du ministre des Chemins de fer.

L'appareil judiciaire iranien, contrôlé par les conservateurs, entérine un projet de loi draconien qui, pour la première fois depuis la révolution islamique de 1979, définit les délits politiques de manière si large qu'elle interdit pratiquement toute liberté d'expression et d'action. Après le nouveau projet de loi sur la presse adopté par le Parlement début juillet, qui a déclenché la récente révolte des étudiants, cette mesure apparaît comme une nouvelle tentative des factions conservatrices pour intimider leurs adversaires réformistes, en particulier le président de la République Mohammed Khatami, à quelques mois des élections législatives de février 2000.

Le ministre français de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, Claude Allègre, annonce que la France s'associe au gouvernement britannique et au groupe privé Glaxo-Wellcome, numéro trois mondial de la pharmacie, pour construire un synchrotron de troisième génération, accélérateur de particules qui permet l'étude des matériaux et des molécules biologiques. Le nouvel équipement, baptisé « Diamond », sera implanté en Angleterre. Il remplacera l'unique synchrotron français actuel, vieillissant, installé sur le campus d'Orsay (Essonne), le Laboratoire de l'utilisation du rayonnement électromagnétique (LURE). Il était réclamé depuis longtemps avec insistance par les chercheurs et les industriels : le choix d'une solution européenne, au détriment d'une implantation sur le territoire national, irrite les régions, de la Corse à l'Île-de-France, et les chercheurs français, qui convoitaient le site. Le nouveau synchrotron doit être utilisé, notamment, par les biologistes pour l'étude structurale des protéines, ce qui explique l'intérêt du groupe pharmaceutique Glaxo-Wellcome.

En se qualifiant pour la finale du tournoi de Los Angeles, l'Américain Pete Sampras reprend la place de numéro un du tennis mondial à l'Australien Patrick Rafter. Il s'assure une 271^e semaine au sommet du classement des tennismen professionnels (ATP), ce qui constitue un record absolu. Il partageait jusque-là le record – 270 semaines – avec l'Américain d'origine tchécoslovaque Ivan Lendl. Patrick Rafter, qui avait succédé à Andre Agassi, ne sera resté qu'une semaine au sommet de la hiérarchie mondiale.

Seul candidat déclaré à la succession de Javier Solana, le ministre britannique de la Défense, George Robertson, âgé de cinquante-trois ans, devient le dixième secrétaire général de l'OTAN et le troisième Britannique, après lord Ismay et lord Carrington, à occuper ce poste. Un certain nombre de règles tacites expliquent sa nomination : selon l'usage, ce poste civil revient à un Européen, les Américains se réservant les deux commandements militaires de l'Organisation, notamment celui de commandant suprême des forces alliées en Europe. Tirant les leçons de la crise du Kosovo, George Robertson s'est fixé trois priorités : renforcer la capacité européenne de défense à l'intérieur de l'OTAN, mener à bien l'élargissement de l'Alliance et améliorer ses relations avec Moscou.

Face à l'offensive lancée contre elles le 28 juillet dans la plaine située au nord de la capitale par les talibans, au pouvoir à Kaboul, et qui a jeté 200 000 Afghans sur les routes, les troupes du commandant Ahmad Shah Massoud, après s'être repliées dans le Panchir, leur bastion traditionnel, reconquièrent le terrain perdu. Cette nouvelle phase du conflit qui oppose le commandant Massoud aux intégristes musulmans soutenus par le Pakistan a coûté la vie à des milliers d'Afghans.

Le Fonds monétaire international (FMI) rend public le rapport d'audit commandé, sur sa requête, par la Banque centrale de Russie (BCR) au cabinet international PriceWaterhouseCoopers. Ce rapport confirme que Moscou a placé à Jersey une partie des prêts précédemment accordés par le FMI à la BCR. De 1990 à 1996, une officine secrète de la Banque centrale spéculait dans ce paradis fiscal au profit des oligarques évoluant dans les sphères du Kremlin. Malgré la révélation de ces détournements de fonds de la communauté internationale, le FMI avait accordé à la Russie, le 28 juillet dernier, un nouveau crédit de 4,5 milliards de dollars.

Après l'appel de son chef Abdullah Öcalan, condamné à mort par la justice turque le 29 juin dernier et détenu sur l'île-prison d'Imrali, la branche armée du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) annonce un cessez-le-feu unilatéral et le retrait de ses combattants de Turquie à partir du 1^er septembre. Accueillie avec scepticisme par le gouvernement turc, qui la considère comme une simple manœuvre, cette décision pourrait néanmoins marquer la fin d'un conflit armé ayant fait plus de 30 000 victimes en quinze ans. Le 27, le PKK annonce que ses forces armées entament effectivement leur retrait de Turquie.

Des rebelles islamistes, venus de Tchétchénie, occupent plusieurs villages du sud-ouest du Daguestan, petite république russe de deux millions d'habitants située au nord du Caucase et à forte tradition musulmane, dans les régions de Botlikh et de Tsoumada. Ils sont commandés par le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev, l'un des principaux opposants au président tchétchène Aslan Maskhadov. Leur but serait d'instaurer la loi islamique (charia) au Daguestan et d'établir l'indépendance de cette république. Cette intrusion provoque l'intervention des forces russes, qui, à partir du 8, bombardent les positions des rebelles. Le 10, ceux-ci proclament la création d'un « État indépendant et islamique ».

Pour la quatrième fois en dix-huit mois, le président Boris Eltsine limoge son Premier ministre Sergueï Stepachine, en poste depuis fin mai. Le président russe n'a pas fourni d'explication officielle sur le limogeage de ce dernier qui est remplacé par le chef des services secrets, Vladimir Poutine, âgé de quarante-six ans, lequel est investi le 16, à une courte majorité, par la Douma. Dans le même temps, M. Eltsine désigne M. Poutine comme le candidat du Kremlin à la présidentielle de l'an 2000. Avec le limogeage de M. Stepachine et l'« intronisation » de Vladimir Poutine, Boris Eltsine entend reprendre l'initiative, à moins de cinq mois des élections législatives, face à la montée des périls en Tchétchénie et au Daguestan. M. Poutine s'engage à résoudre le conflit armé au Daguestan sans instaurer l'état d'urgence, qui aurait pour effet d'annuler les prochaines élections ; il prône « l'ordre et la discipline la plus dure dans le pays », qui traverse une grave crise politique avec quatre remaniements ministériels en dix-sept mois. Le 26, l'ex-Premier ministre russe Sergueï Stepachine rejoint les rangs de l'opposition libérale : il se présentera aux prochaines élections législatives dans une circonscription de Saint-Pétersbourg face au président de la Douma, le communiste Guennadi Seleznev.

Malgré des conditions météorologiques peu favorables sur l'Europe, plusieurs centaines de millions de spectateurs, disséminés dans l'hémisphère Nord et chaussés de leurs lunettes spéciales, assistent à la dernière éclipse totale de Soleil du millénaire. Né dans l'Atlantique, le phénomène est d'abord observé par les habitants de l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon à 6 h 47 (10 h 47 en France), puis il franchit l'océan Atlantique, survole l'Europe, des Cornouailles à la mer Noire, puis l'Asie du Sud, pour aller mourir dans le golfe du Bengale. Au total, le cône d'ombre formé par l'éclipse, se déplaçant à la vitesse de 2 850 km/h, a parcouru près de 14 000 km. L'éclipse, qui est intervenue dans une période de grande activité solaire, a permis aux astronomes de détecter sur l'astre de nombreuses protubérances, projections de magma à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de hauteur. En France, une trentaine de cas d'atteinte rétinienne, liés à l'observation de l'éclipsé sans protection adéquate, ont été répertoriés. La prochaine éclipse totale traversera le Mozambique, l'Angola et Madagascar le 21 juin 2001. La France devra attendre le 31 mai 2003 pour une éclipse partielle et le 3 septembre 2081 pour une éclipse totale.

Les groupes français Pechiney, canadien Alcan et suisse Algroup annoncent leur fusion pour constituer le premier groupe mondial d'aluminium et d'emballages souples. Cette fusion sera réalisée grâce à deux offres publiques d'échange lancées par Alcan : elle place les trois groupes au premier rang mondial de la production d'aluminium primaire (à partir de bauxite) et au premier rang du laminage d'aluminium avec 45 usines. Baptisé provisoirement APA, le nouvel ensemble entend supplanter l'américain Alcoa. Pour répondre au projet d'APA, ce dernier annonce son intention d'acquérir son concurrent Reynolds, deuxième groupe d'aluminium américain. Le couple Alcoa-Reynolds et le trio Alcan-Pechiney-Algroup vont se disputer le premier rang mondial autour d'un chiffre d'affaires de l'ordre de 21 milliards de dollars, 120 000 salariés et une valeur boursière de l'ordre de 30 milliards de dollars pour le premier, contre 103 000 salariés et 20 milliards de capitalisation boursière pour le second.

Le conseil de l'éducation du Kansas décide de supprimer toute référence aux concepts de la théorie de l'évolution des espèces (sélection naturelle, généalogie des espèces...), énoncée par Darwin, dans les programmes d'examens scolaires des écoles publiques, de la maternelle jusqu'à la fin des études secondaires. Cette décision constitue une victoire pour la communauté fondamentaliste chrétienne, tenante du créationnisme, théorie fondée sur une interprétation littérale de la Bible quant aux origines du monde. Le gouverneur du Kansas, Bill Graves, a annoncé qu'il soutiendrait une proposition visant à abolir ledit conseil de l'éducation.

Lors d'une manifestation contre les sanctions douanières décidées par les États-Unis après l'interdiction européenne d'importation de bœuf aux hormones, des agriculteurs saccagent le chantier d'un restaurant McDonald en construction à Millau, dans l'Aveyron. Le 17, à la suite de ce délit, le leader aveyronnais de la Confédération paysanne, José Bové, est mis en examen, ainsi que quatre autres agriculteurs pour « dégradations en réunion, complicité de dégradations, menaces de destruction ou détérioration ». Le 20, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Montpellier refuse la mise en liberté de José Bové. Le 31, dans la capitale de l'Hérault, 1 000 agriculteurs manifestent pour réclamer la libération du leader syndicaliste.

L'humoriste le plus populaire de Colombie, le journaliste-comédien Jaime Garzón, âgé de trente-six ans, est assassiné dans une rue de Bogotá. Sa mort provoque une vive émotion dans un pays ravagé par trente-cinq ans de guerre civile. Le 14, ses obsèques, qui rassemblent plus de 100 000 personnes dans la capitale, se transforment en véritable mobilisation contre la violence. Les premières investigations désignent une fraction extrémiste de l'armée colombienne, Jaime Garzón ayant servi de médiateur entre les autorités et les deux guérillas du pays, les guévaristes de l'ELN (Armée de libération nationale) et les communistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). L'assassinat de l'humoriste intervient alors que les négociations de paix avec la guérilla sont toujours dans l'impasse.

À la suite d'un accord conclu entre producteurs et distributeurs de fruits et légumes, le double affichage des prix de certains produits – melons, tomates, concombres, pêches, raisins, poires, pommes, abricots et nectarines – entre progressivement en vigueur. Durant une période de un à trois mois, les étiquettes de la grande distribution mais aussi celles du petit commerce porteront le prix demandé au consommateur ainsi que celui qui est payé au producteur pour les fruits et légumes. Répondant à l'attente des producteurs, le gouvernement entend ainsi introduire plus de transparence dans les circuits de distribution. Ce double affichage rencontre, selon un sondage, l'adhésion de 57 % des Français, qui souhaitent le voir s'étendre à l'ensemble des produits alimentaires.

La Russie déclenche une importante offensive destinée à éliminer les combattants islamistes et menace de bombarder la Tchétchénie indépendantiste, qui sert de base arrière aux séparatistes. Le 16, selon le commandant russe de la région militaire du Caucase du Nord, le général Viktor Kazantsev, plus de 600 islamistes ont été tués depuis le début des affrontements. La presse russe estime, de son côté, que les combats ont déjà fait 300 morts dans les rangs russo-daguestanais – Moscou n'en reconnaissant que 29 –, et que le commandement militaire russe se prépare à un conflit long et meurtrier dans le Caucase.

Profitant de la vague d'indignation suscitée par l'éclatement du groupe Daewoo, en rupture de paiement depuis le 19 juillet, le président sud-coréen Kim Daejung entend contraindre les autres « chaebols » (Hyundai, Samsung, LG et SK) à se réformer. Il qualifie de « nuisibles » ces conglomérats industriels qui, au prix d'une diversification jugée excessive et d'un endettement massif, monopolisent le capital industriel et contrôlent un tiers de la richesse du pays.

Lors d'un scrutin informel organisé dans l'Iowa, devant quelque 25 000 militants républicains, le gouverneur du Texas George W. Bush devance largement les autres candidats républicains à l'élection présidentielle de 2000. Il a ainsi toutes les chances d'obtenir l'investiture du Parti républicain pour cette élection. Le fils de l'ancien président américain du même nom prône un conservatisme « de compassion », mesuré sur les thèmes de l'homosexualité et de l'avortement, mais strict sur ceux du crime et de l'éducation.

L'ex-Premier ministre russe Evgueni Primakov annonce qu'il prendra la tête d'une liste constituée autour du parti de centre gauche du maire de Moscou, Iouri Loujkov, en vue des législatives du 19 décembre. D'après les sondages, M. Primakov et M. Loujkov seraient les deux personnalités les plus populaires en Russie. Leur alliance peut battre en brèche la domination des communistes à la Douma. Ce rapprochement contrarie le Kremlin, qui, le 9, a désigné le nouveau Premier ministre Vladimir Poutine comme candidat à la succession du président Eltsine.

Un violent séisme, d'une magnitude de 6,7 degrés sur l'échelle de Richter et d'une durée de 45 secondes, frappe en pleine nuit le nord-ouest et le centre de la Turquie. Son épicentre est localisé près d'Izmit, sur le littoral de la mer de Marmara, à mi-chemin entre Ankara et Istanbul. Plus de 200 répliques, dont deux ont atteint ou dépassé la magnitude 5, ont suivi la secousse initiale. Ce tremblement de terre est le plus violent qu'ait subi le pays depuis sept ans. Le bilan officiel établi le 29 août par les autorités turques fait état de 13 895 morts et de 27 233 blessés. Plus de 200 000 personnes sont sans abri et 60 000 immeubles sont détruits ou endommagés. La population et la presse dénoncent, d'une part, la lenteur et la désorganisation des secours, d'autre part, la construction de bâtiments construits à la hâte et ne répondant pas aux normes parasismiques dans un pays où 34 % du territoire est classé zone à risque majeur. En effet, la Turquie est traversée par la faille nord-anatolienne, qui coulisse sous la poussée de la plaque nord-arabique : plus de 20 séismes ont dépassé la magnitude 6 sur l'échelle de Richter au cours des soixante-seize ans d'existence de la République turque.

Apres l'Américain Dennis Mitchell, le Britannique Linford Christie, le Cubain Javier Sotomayor, la Jamaïcaine Merlene Ottey, âgée de trente-neuf ans, est à son tour rattrapée par le dopage. Le résultat du premier échantillon d'un contrôle effectué le 5 juillet à Lucerne, en Suisse, a révélé la présence de nandrolone. La sprinteuse jamaïcaine, réputée pour son élégance autant que pour ses nombreuses médailles mondiales et olympiques, est contrainte de renoncer aux championnats du monde d'athlétisme, qui commencent le 20 à Séville, afin de se consacrer à une nouvelle bataille : « Rétablir la vérité et prouver [son] innocence. »

Répondant à l'appel du Groupe des 17, un comité d'économistes indépendants, plus de 150 000 personnes, sur les 200 000 attendues, défilent devant le Parlement de Belgrade pour réclamer le départ de Slobodan Milosevic, président de la République fédérale de Yougoslavie. Ce rassemblement, le plus important depuis les grandes manifestations de l'hiver 1996-1997, souligne cependant une nouvelle fois les divergences au sein de l'opposition serbe. Tandis que Zoran Djinjic, président du Parti démocratique (DS), appelle à la démission de Milosevic « dans les quinze jours », Vuk Draskovic, chef du Parti serbe du renouveau (SPO), se rallie à la proposition du pouvoir d'organiser des élections législatives anticipées. Cette initiative, minoritaire dans l'opposition, déclenche une tempête de protestations dans la foule des manifestants. Un représentant de l'Église orthodoxe appelle, de son côté, au retrait de Milosevic et à la rupture avec un « nationalisme malsain ».

Armata Corsa, un nouveau groupe nationaliste clandestin apparu en Corse le 26 juin, revendique l'assassinat, le 21 juillet, d'un jeune commis boucher dans le centre de Belgodère, en Balagne (Haute-Corse), pour l'empêcher d'exécuter un contrat visant un militant nationaliste. « L'Armée corse » justifie cet assassinat par la nécessité de mettre un terme aux « activités mafieuses » au sein du nationalisme et évoque le « protocole d'accord » signé le 3 juillet par treize organisations nationalistes corses, s'engageant « solennellement et irrévocablement à bannir tout rapport de force violent entre nationalistes ». Paradoxalement, Armata Corsa insiste sur son rejet de la violence clandestine, comme instrument de libération de l'île, soulignant que son organisation en force armée répond « a des préoccupations purement défensives ».

Tombé à 10 dollars en mars dernier, le cours du baril franchit la barre des 20 dollars pour se fixer à 21 dollars. Ce redressement spectaculaire, en l'espace de six mois, est dû à la discipline des onze pays membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), qui ont respecté leurs engagements de réduire la production d'hydrocarbures afin de limiter l'offre mondiale de brut.

Lors des Championnats Pan Pacific, organisés à Sydney, l'Australien Ian Thorpe, seize ans, établit trois nouveaux records du monde : celui du 400 m nage libre en 3′ 41″ 83 et celui du 200 m nage libre en 1′ 46″ ; le troisième, la « Thorpille » le partage avec ses camarades du relais 4 × 200 m, en réalisant un temps de 7′ 08″ 79. Ces exploits du jeune phénomène australien suscitent d'inévitables rumeurs de dopage, que son entraîneur, Don Talbot, dément avec véhémence. Six autres records mondiaux tombent dans ce bassin où auront lieu les épreuves de natation des jeux Olympiques de Sydney en 2000 : celui du 100 m papillon en 57″ 88 (établi par l'Américaine Jenny Thompson) ; ceux du 100 m brasse, en 1′ 6″ 52, et du 200 m brasse, en 2′ 24″ 42 (par la Sud-Africaine Penny Heins) et ceux du 50 m dos, en 24″ 99, du 100 m dos, en 53″ 60, et du 200 m dos, en 1′ 55″ 87 (par l'Américain Lenny Krayzelburg).

Le Kirghizistan lance une opération militaire pour libérer seize otages, dont quatre géologues japonais et un général kirghiz, détenus par des combattants islamistes dans le sud-ouest du pays. L'état d'urgence est proclamé, tandis que la présidence kirghize décrète la mobilisation de réservistes. Le 30, des bombardements contre des groupes islamistes font trois morts dans la population civile.

Des magistrats helvétiques saisissent trois cartes de crédit au nom de Boris Eltsine et de ses deux filles, Elena Borissovna Okoulova et Tatiana Borissovna Diatchenko, dont les comptes correspondants ont été alimentés par l'entrepreneur albanais Bexhet Pacolli, soupçonné de corruption. Le procureur général de Russie, Iouri Skouratov, accuse l'« administration présidentielle russe » d'entraver son enquête sur la corruption au sommet du pouvoir. Le Kremlin dément ces allégations. Les détournements et les opérations de blanchiment d'argent en Russie porteraient maintenant sur 15 milliards de dollars.

Figure de proue de l'Église progressiste latino-américaine, Mgr Helder Camara, archevêque à la retraite de Recife, meurt à l'âge de quatre-vingt-dix ans d'insuffisance respiratoire, après soixante-huit ans de sacerdoce entièrement consacré aux pauvres et à la lutte pour le respect des droits de l'homme. Son action lui a valu le surnom d'« évêque rouge du Brésil » pendant la dictature (1964-1985).

Le Français Jean-Pierre Haigneré, en orbite depuis le 20 février – soit 189 jours, le plus long vol orbital d'un « non-Russe » –, et ses compagnons russes, Viktor Afanassiev et Sergueï Avdeïev, reviennent sur terre. Ils sont les derniers occupants de la station spatiale russe Mir, dont le premier élément avait été lancé le 20 janvier 1986. Les crédits manquent pour poursuivre l'exploitation d'une station qui a accumulé les avaries depuis 1997 – une station spatiale internationale, impliquant seize nations, devrait lui succéder. Mir devrait se désintégrer le 5 avril 2000 dans la haute atmosphère, ses débris plongeant dans le Pacifique. Cent trois astronautes, dont quarante-quatre Américains et trois Français, ont séjourné à son bord. Le record de durée en orbite est détenu par Valery Poliakov, avec un vol de 438 jours en 1994 et en 1995.

Le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissements (CECEI) rejette le projet d'union à trois entre la Banque nationale de Paris (BNP), Paribas et la Société générale. L'autorité bancaire a jugé que l'opération de la BNP avait échoué et refusé à l'établissement de conserver sa participation minoritaire dans la Générale. Au terme d'une offre publique d'échange sur Paribas et la Générale, la BNP avait obtenu, le 25 août, le contrôle de 65,06 % du capital de Paribas, dont le président, André Lévy-Lang, avait démissionné au profit de Michel Pébereau, dirigeant de la BNP. Mais la BNP n'avait obtenu dans cette bataille boursière que 37,15 % du capital de la Générale, dont le président Daniel Bouton comme les salariés s'opposaient au projet de fusion lancé par Michel Pébereau. Le gouverneur de la Banque de France Jean-Claude Trichet a reconnu que, en dépit de ses efforts, « il n'a pas été possible de parvenir à la présentation d'une solution industrielle claire et concertée », qu'il appelait de ses vœux. La BNP gagne le troisième rang bancaire mondial en termes d'actifs, tandis que la Société générale conserve son indépendance.

Les 7^es Championnats du monde d'athlétisme confirment la suprématie des Américains, qui obtiennent dix-sept médailles, dont onze en or, devant la Russie et l'Allemagne. Ils ont permis à plusieurs vedettes d'asseoir leur supériorité. L'Américain Michael Johnson a réussi l'exploit de ces championnats en remportant pour la quatrième fois consécutive le titre du 400 m – il obtient sa neuvième médaille d'or depuis 1991 – et en battant le vieux record de Harry Butch Reynolds en 43″ 18. L'Américain Maurice Greene s'adjuge un fabuleux doublé, le 100 m et le 200 m. L'Éthiopien Hailé Gébrésélassié obtient un quatrième titre consécutif du 10 000 m, alors que le Cubain Ivan Pedroso conquiert un troisième titre au saut en longueur, comme l'Allemande Astrid Kumbernuss au poids. La France obtient une médaille d'or grâce à Eunice Barber, nouvelle championne du monde de l'heptathlon. Malgré son titre sur 100 m, l'Américaine Manon Jones s'inscrit dans la catégorie des « battus » de Séville : venue en Andalousie pour remporter quatre titres, elle n'obtient qu'une médaille de bronze à la longueur et abandonne sur blessure en demi-finale du 200 m. Certains grands noms de l'athlétisme n'ont pas été en mesure de défendre leurs chances pour des raisons différentes, en particulier les Cubains Javier Sotomayor (hauteur) et Ana Fideliat Quirot (800 m), la Française Marie-José Pérec (400 m), la Jamaïcaine Merlene Ottey (sprint), l'Américain Dennis Mitchell (sprint) et le Namibien Frankie Fredericks (sprint).

Malgré une consultation organisée dans un climat de violence, sous l'égide des Nations unies, plus de 98 % des 450 000 Timorais de l'Est participent au référendum sur le statut d'« autonomie spéciale » proposé par le gouvernement indonésien pour le Timor-Oriental, l'ancienne colonie portugaise annexée en 1976 par l'Indonésie. Cette participation massive laisse planer peu de doutes sur l'issue du scrutin, dont les résultats ne seront pas connus avant une semaine.

Les dirigeants du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), principal mouvement de la rébellion contre le régime de Laurent-Désiré Kabila, signent à Lusaka, en Zambie, l'accord de paix conclu le 10 juillet par les six États impliqués militairement dans le conflit en République démocratique du Congo.