P. F.

Les adhésions à l'OTAN

1949 États-Unis, Canada, Belgique, France, Danemark, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal et Royaume-Uni

1952 Grèce et Turquie

1955 Allemagne de l'Ouest

1982 Espagne

1998 Pologne, Hongrie, République tchèque

Chine-États-Unis : des relations sous tensions

En 1998, la politique chinoise des États-Unis avait été modélisée par la crise asiatique : ne rien faire, ne rien dire qui puisse encourager Pékin à dévaluer le yuan aura constitué le fil rouge de la diplomatie américaine à l'endroit de l'empire du Milieu. Le Yang-tseu pouvait bien sortir de son lit, tant que les dés de la dévaluation asiatique venaient buter sur la Grande Muraille, Washington s'en tenait à vanter les qualités de responsabilité de la Chine. Un an plus tard, alors que les premiers indices d'une reprise parvenaient d'Asie, et que donc s'estompait la menace d'une crise mondiale, la tonalité était tout autre.

Que l'on n'entendît plus le la dans la même fréquence à Pékin et à Washington n'aura échappé à personne, tant les signes d'une évidente dégradation des relations sino-américaines se sont accumulés. Évoquons les plus manifestes. Ce fut, à la veille de la visite de Madeleine Albright en Chine, la réaction d'indignation des dirigeants chinois au sujet d'un rapport américain sur la situation des droits de l'homme dans le monde : un tableau peu amène dans le cas de la Chine, et auquel Pékin choisit de répondre en publiant un rapport particulièrement critique sur la situation des droits de l'homme aux États-Unis. Au Kosovo, avant même l'engagement de l'OTAN, Mme Albright appelait la Chine à se comporter en puissance responsable. C'est donc dans un contexte déjà tendu que s'est inscrit le bombardement de l'ambassade chinoise à Belgrade. Quant à la partie de bras de fer engagée au sujet de l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce, elle continue de cristalliser tous les ingrédients d'un antagonisme que l'année 1998 avait relégué provisoirement en arrière-plan et qui a de nouveau affleuré en 1999.

Rivalités internationales

L'analyse des relations internationales au seul prisme de la guerre froide ne rend que partiellement compte de la réalité dans la mesure où elle est fondée sur une équation simple : la disparition de la puissance soviétique a laissé les seuls États-Unis maîtres du Grand Jeu. S'il est vrai que la diplomatie américaine a paru se défaire de tous les obstacles depuis l'effondrement du bloc communiste – il n'est en effet pas une région du monde qui échappe à la diplomatie active des États-Unis –, c'est oublier un peu vite que, depuis la fin de la guerre froide, la Chine participe au dialogue multilatéral – et que, par conséquent, ses intérêts se heurtent inévitablement à ceux des États-Unis. Pour mémoire, Pékin a rejoint le Forum régional de l'ASEAN dès sa création en juillet 1993. Le Conseil pour la coopération Asie-Pacifique, créé en 1992, accueille régulièrement des experts chinois. La Chine est également membre de l'APEC, forum de coopération économique entre pays riverains du Pacifique. Enfin, il n'a échappé à personne que la Chine suit avec une attention toute particulière les négociations quadripartites sur la normalisation des relations entre les deux Corées. Si la Chine a montré tout l'avantage qu'elle tire d'une approche multilatérale des problèmes régionaux, elle n'en continue pas moins à privilégier la voie bilatérale. Rappelons qu'elle a normalisé ses relations avec la Russie, l'Inde et le Viêt Nam et a passé des accords avec tous les pays frontaliers, petits et grands, et même anciens ennemis. On le voit, les points de friction avec les États-Unis sont potentiellement nombreux. Mais c'est surtout le resserrement des liens entre Washington et Tokyo qui donne le ton – agressif – de la diplomatie chinoise dans la région.

Et, abandonnant un temps le jeu de go pour les échecs, les dirigeants chinois ont opéré un spectaculaire rapprochement avec la Russie.

P. F.

Colère contre les États-Unis

Au lendemain du bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade, les alentours de l'ambassade américaine à Pékin ont été, pendant trois jours, le théâtre de violentes manifestations anti-américaines. Alors que le caractère bienveillant du dispositif policier à l'égard des manifestants était évident, la Chine a réclamé le châtiment des responsables de l'attaque subie par son ambassade et menacé de bloquer toute initiative diplomatique sur le Kosovo aux Nations unies.

L'Asie en convalescence

Deux ans après la dévaluation à effet domino de la monnaie thaïlandaise, la crise asiatique faisait toujours sentir ses douloureuses conséquences sur les économies de la région. On se souvient que les observateurs les plus pessimistes avaient prédit une longue période sombre aux pays touchés avant retour à meilleure fortune. D'aucuns, pourtant, optimistes assurément, voyaient poindre la croissance pour 1999. Mais, ni moribonde ni guérie, l'Asie orientale était en convalescence.