Journal de l'année Édition 2000 2000Éd. 2000

Cultivant la sobriété et le sérieux jusqu'à l'austérité parfois, le futur président des États-Unis, qu'il soit républicain ou démocrate, ne sera en tout cas ni un politicien de charme ni un grand communicateur.

Les premiers débats télévisés en ont apporté la preuve, accablante pour le candidat républicain, qui, lors d'une interview en octobre a séché, devant des millions de téléspectateurs, sur un certain nombre de questions relatives notamment à la politique étrangère, comme le nom du président tchétchène. Un test anecdotique peut-être, mais qui revêt son importance quand on sait que la majorité républicaine au Sénat s'opposait peu avant à Clinton pour bloquer la ratification américaine du traité d'interdiction des essais nucléaires, au nom de la sécurité des États-Unis sur une scène internationale dont le président américain ne peut se permettre d'ignorer les acteurs.

Paul Fabre

Le plus grand match de Bill Bradley

Bill Bradley est un « outsider » dont les principales chances tiennent dans son image d'intégrité, de modestie et d'authenticité cultivée tout au long de sa carrière sportive et politique. Ancienne star du basket, trahi par sa taille, il s'est toujours dressé contre les honneurs et les paillettes, contre le règne de l'argent aussi, même s'il montre un certain talent pour collecter des fonds électoraux. Il naît à Crystal City, dans le Missouri, le 28 juillet 1943 ; médaillé d'or aux JO de Tokyo en 1964, diplômé l'année suivante de l'université de Princeton, ce n'est qu'après son diplôme d'Oxford en 1968 qu'il entre dans la NBA, la ligue professionnelle, où il joue jusqu'en 1977 avec les New York Knickerbockers, remportant le championnat en 1970 et 1973 mais sans jamais céder aux offres des sponsors. Élu en 1978 sénateur du New Jersey, il abandonne après trois mandats en 1996, se mettant en réserve pour annoncer sa candidature à la Maison-Blanche en septembre 1999.