Le sujet devient une ligne de fracture supplémentaire entre démocrates et républicains, ces derniers reprochant à leurs adversaires un soutien sans faille à Eltsine et à ses oligarques, de même que la non-prise en compte des multiples rapports sur la corruption rédigés notamment par la CIA. Les adversaires républicains de Clinton et de son successeur possible Al Gore, grand défenseur du soutien de l'économie russe, ont d'ores et déjà fait de ce sujet un des enjeux de la présidentielle de 2000. En Russie, les conséquences de ces déclarations se sont vite fait sentir. En quarante-huit heures, le rouble perdait 4,1 % de sa valeur face au dollar. De financier, le problème est devenu politique. La presse soviétique n'a pas manqué de réagir, se demandant qui avait bien pu « commanditer ce scandale ». La thèse d'un complot contre la présidence et la Russie a également été évoquée.

Céline Cabourg

Le FMI

Institution monétaire créée au moment de la conférence de Bretton Woods, tenue par les Nations unies en 1944, le Fonds monétaire international regroupe 182 États représentés par un système de quotas. Il intervient en accordant crédits et financements aux économies qui font face à des problèmes conjoncturels (Nicaragua, Honduras, avec le cyclone Mitch) ou structurels (Russie). Son directeur général est élu par les administrateurs. À la suite de ce qu'on a qualifié le « Russiagate », il se pourrait que son actuel directeur, Michel Camdessus, n'aille pas jusqu'au terme de son mandat. En effet, depuis la crise asiatique, le FMI est de plus en plus contesté. Si l'aspect technique de son action apparaît plus efficace (redressement économique dans les pays touchés par la crise de 1997), c'est le soutien inconditionnel à certains États non démocratiques, dicté par ses actionnaires, qui est mis en cause.