Journal de l'année Édition 1999 1999Éd. 1999

L'Allemand Sieburg écrivait au début du siècle que « Dieu habite en France ». Sans doute Dieu n'y avait-il plus depuis quelques années sa résidence principale. Il semble en tout cas l'avoir retrouvée en cette année 1998. Mais Il n'est vraisemblablement pas le seul responsable de cette embellie ; « aide-toi et le ciel t'aidera », affirme un autre proverbe. C'est parce qu'ils l'ont compris que les joueurs de l'équipe de France ont gagné la Coupe du monde de football. Il faut maintenant espérer que la leçon ne sera pas perdue et que les Français ne se contenteront pas de vibrer aux exploits de quelques-uns d'entre eux et de vivre leur vie par procuration. Car le pays ne retrouvera sa place dans la coupe du monde des nations, celle qui se joue sans interruption sur le plan économique, technologique, politique ou culturel, que si chacun de ses habitants apporte sa contribution.

Les Français savent désormais qu'ils sont capables d'accéder en finale de cette compétition, voire même de la gagner. Ils savent aussi que chacun peut trouver sa place dans l'équipe nationale, à condition de travailler dur et d'adhérer à un projet qui le dépasse. Pour peu, bien sûr, qu'on lui en propose un. « Il n'est de nuit si noire qui n'annonce une aube », écrivait Shakespeare. Il aura fallu vingt ans pour que les Français retrouvent un peu de lumière après la nuit qui s'était abattue sur leur pays.

Il faut souhaiter que les mauvaises nouvelles, en provenance d'Asie ou de l'intérieur, ne viennent pas troubler trop tôt le mouvement en cours.

Gérard Mermet

Le moral au plus haut

Le baromètre de l'INSEE mesurant le moral des ménages a atteint en juillet 1998 son plus haut niveau depuis que l'enquête est devenue mensuelle, en 1987. Toujours négatif, l'indicateur qui mesure la différence entre les proportions de personnes optimistes et pessimistes quant à l'évolution du niveau de vie dans le pays s'établissait cette fois-ci à seulement – 9. Une amélioration qui s'explique par une meilleure perception des perspectives d'évolution. Les Français sont plus nombreux à penser que la période est favorable pour effectuer des achats importants (meubles, équipement électronique...), ce qui laisse augurer une poursuite de la croissance de la consommation en l'absence de mauvaises nouvelles sur le plan national ou international.