1947. Germaine Poinsot-Chapuis (MRP) est la première femme ministre.

1991. Édith Cresson est la première femme à devenir Premier ministre.

Où sont-elles ?

Les femmes à l'Assemblée en 1997 :
63 sur 577 dont :
PS : 42
Écologistes : 3
RPR : 5
PC : 4
Divers gauche : 2
UDF : 7

Le remplacement des députées devenues ministres a ramené leur nombre à 59. Le benjamin des députés est une benjamine, la PS Cécile Helle, née en 1969, suppléante d'Élisabeth Guigou nommée à la Justice.

Les gays dans la société

L'Europe serait-elle une chance pour les gays et les lesbiennes ? En tout cas, pour bousculer les lois existantes, ceux-ci jouent à fond cette carte. En juin, à Paris, ils étaient des centaines de milliers (autour de 300 000), venus de toute l'UE, à défiler à l'occasion de la cinquième édition de l'Europride. Ce qu'ils réclament : « l'égalité avec les hétéros » pour ce qui est du mariage, des droits civiques et, point plus controversé, de l'adoption d'enfants. Un lobbying actif s'organise.

C'est peut-être passé inaperçu, mais, en juin dernier, à Amsterdam, alors les chefs d'État et de gouvernement sont réunis pour rediscuter du traité de Maastricht, des milliers de pétitions affluent pour que la clause de non-discrimination prévue dans le traité concerne aussi les inégalités de traitement subies par les gays et lesbiennes en raison de leur « orientation sexuelle ». Après négociations, la revendication a été retenue. Symbolique ? Pas seulement, car ce codicille donne aux homosexuels le moyen, par le biais de l'Europe, de faire bouger les législations de leurs pays afin d'obtenir l'égalité avec les hétéros.

Sans doute, les gays n'ont-ils pas attendu la réunion d'Amsterdam pour jouer la carte européenne. Si, dans les années 50, au nom de la morale, la Commission des droits de l'homme déboutait des citoyens allemands qui protestaient contre la criminalisation de l'homosexualité dans leur pays, aujourd'hui, les choses ont changé. La société a évolué. Les tabous se sont brisés. Du nord au sud de l'Union, gays et lesbiennes ne sont plus une poignée de courageux à oser sortir de l'ombre. Désormais, ils s'affichent en nombre et sans complexe. Ils ne veulent plus être considérés comme des citoyens de deuxième zone. Ils ont gagné dans les années 70 leur combat pour la dépénalisation et la démédicalisation. Ils ont lutté ensemble contre le sida et se sont bâti une culture. Depuis, des associations d'entraide, des groupes de pression, des journaux et des lois ont vu le jour. Un lobbying efficace s'organise au niveau européen.

Nord/Sud

L'International Lesbian and Gay Association, une fédération internationale regroupant plus de 400 associations, a désormais pignon sur rue à Bruxelles. À deux pas de la Commission. Ils trouvent également chez une partie des députés un relais pour défendre leur combat. Un intergroupe sur les droits des homos ne doit-il pas se constituer au sein du Parlement européen ? Et, de Rome à Paris, de Barcelone à Berlin, ils militent tous pour le droit à l'indifférence et donc à l'égalité avec les hétéros.

Toutefois, entre les pays de l'Union, les législations à leur égard, si elles tendent à s'harmoniser, restent encore très contrastées. Les nations Scandinaves sont à l'avant-garde du combat et les Néerlandais s'apprêtent à ouvrir aux homos l'institution du mariage alors qu'au Portugal un premier journal gay tente timidement de se vendre en kiosque. La France, quant à elle, va proposer au Parlement un projet de loi sur le contrat d'union sociale (voir encadré). La reconnaissance légale du couple : une des grandes revendications des gays et des lesbiennes afin d'obtenir les mêmes droits que les couples hétéros car pour l'heure leur situation devant la loi est proche du non-droit. Déjà, sans attendre les textes, des maires acceptent d'unir symboliquement des couples hors mariage dans presque tous les pays où le partenariat n'est pas encore voté. Seule interdiction commune aux Quinze : l'adoption d'un enfant par un couple homo.

Aujourd'hui, ils sont en passe de gagner le droit à l'indifférence qu'ils revendiquent. Au moment de l'Europride, à Paris, un sondage montrait que près de 60 % des Français comprenaient le combat des homos.